Michel Joubert inquiet pour les finances de l'Agglo en 2021

mer 27/05/2020 - 13:38 , Mise à jour le 27/11/2020 à 09:05

La crise sanitaire n'aura épargné personne et les collectivités ne sont pas en reste. N'ayant pas accès au dispositif de chômage partiel, elles ont été contraintes de surcroît à maintenir leurs services, même en mode dégradé.
"Les charges de fonctionnement demeurent", observe Michel Joubert, "pour la piscine par exemple, il n'y a pas de chômage partiel pour les personnels, ils restent à notre charge. Et c'est le cas pour toutes les activités : les transports ont continué, même en mode dégradé, les salaires des chauffeurs, sont quand même à verser. Idem pour les crèches, les charges sont restées même si le service n'a pas été rendu". Zoomdici évoquait l'exemple cette semaine du centre aqualudique, dont les pertes sont déjà de l'ordre de plusieurs millions d'euros

Peu favorable au télétravail, il invite les personnels à "reprendre le collier"
La plupart des personnels ont bien été réaffectés sur d'autres actions de la collectivité et certains ont eu des droits de retrait par rapport à leur situation familiale par exemple "mais il faut que maintenant, dans tous les services de l'Agglomération, que tout le monde reprenne le collier", lance le Président Michel Joubert, peu favorable au maintien du télétravail car "il ne permet pas tout".
Selon lui, ce mode de travail peut fonctionner sur un dossier particulier "mais de nombreux sujets se montent à plusieurs avec des contacts, des discussions, des visites, des réunions... Il ne faut pas croire que le télétravail est la panacée".
S'il concède que dans les très grandes agglomérations, où les temps de trajet sont très longs avec des modes de transports comme le métro très confiné, cette solution peut s'avérer pertinente, il juge qu'ici, "on a un mode de fonctionnement qui permet de faire des petites équipes, des rencontres à plusieurs dans des salles qui permettent de respecter la distanciation. Il faut trouver la bonne complémentarité mais je crois que le télétravail peut s'avérer utile pour établir des dossiers, mais à un moment il faut la discussion", résume-t-il.

----"Ce qui est d'autant plus problématique pour nous, c'est qu'on nous demande des soutiens en tant que collectivité, et on a envie de soutenir nos commerçants, artisans et entreprises, mais en même temps on a des pertes donc on va avoir un jeu difficile à manager car on ne pourra pas tout se permettre et on a nos propres contraintes".-----Quelles seront les recettes de la collectivité en 2021 ?
C'est la grande inconnue qui plane au-dessus de l'Agglo du Puy. Heureusement pour cette année, les dotations et la fiscalité qui reposent sur des critères de 2019 ont été décidées et actées pour 2020 "donc ça nous permet de maintenir toutes ces recettes fixes", souligne le Président.
Mais pour 2021, "ce sera beaucoup plus compliqué puisque nos principales ressources fiscales sont les impôts payés par les entreprises : la CVAE (ndlr : contribution sur la valeur ajouté des entreprises), la CFE (contribution financière des entreprises), sans oublier la taxe d'habitation qui sera remplacée par un pourcentage de TVA, mais compte tenu des pertes de chiffre d'affaires, des dépôts de bilan que l'on risque d'avoir sur le territoire comme ailleurs, ça veut dire que ce sont des recettes en moins qui rentreront alors que nos charges seront les mêmes".

Pas question de freiner sur les investissements alors que les collectivités locales représentent 70 % de l'investissement public
S'il ne cache pas son inquiétude pour 2021, la principale problématique sera de pouvoir maintenir les investissements prévus car "si on veut relancer la machine et faire en sorte que les entreprises travaillent, on ne peut pas arrêter nos investissements", assure-t-il. Rappelons que les collectivités locales représentent 70 % de l'investissement public.
"Tous les investissements que l'on avait prévus, que ce soit le centre Quincieu, le Palais des Congrès de Vals ou encore les zones d'activité, tous les projets que nous avions, il n'est pas question de les arrêter", martèle-t-il. Mais comment les financer ?

Seule alternative : l'emprunt
Il n'est bien sûr "pas question d'augmenter les impôts alors que les gens ont moins de moyens". La seule alternative pour pallier ce manque de recettes devrait reposer sur l'emprunt. "On a un niveau d'endettement qui est correct donc on pourra peut être s'endetter un peu plus mais il faut rester prudent aussi car les emprunts, il faut les rembourser", répond-il.
Une chose est certaine : pour la communauté d'agglomération du Puy, "le challenge est important, il faudra peut-être définir de nouvelles priorités et voir comment on peut s'adapter et étaler les projets dans le temps, mais on ne peut pas arrêter nos investissements", conclut-il.

Maxime Pitavy

"J'ai été réélu maire dans ma commune ce lundi et sauf catastrophe, je pense solliciter un nouveau mandat de Président de l'Agglomération", nous confie Michel Joubert, actuel Président de l'Agglo du Puy et maire de Chaspuzac. Comme le deuxième tour devrait avoir lieu le 28 juin, les élus ont ensuite à peu près trois semaines pour désigner la nouvelle gouvernance de l'Agglomération du Puy-en-Velay donc ils devraient se réunir au plus tard autour du 14 juillet pour élire leur nouveau Président.

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