Menaces et injures publiques contre un policier

mer 23/03/2022 - 12:00 , Mise à jour le 23/03/2022 à 12:00

C’est un différend amoureux qui opposait le jeune Ponot et l’officier du commissariat du Puy. La colère du prévenu s’est déversée sur l’institution toute entière, y compris sur les réseaux sociaux.

Ce jeudi 17 mars 2022, au tribunal correctionnel du Puy-en-Velay, un trentenaire originaire de Haute-Loire était jugé pour des faits de menaces et injures publiques sur une personne dépositaire de l'autorité publique, en l’occurrence un agent de la police nationale du Puy. 

L'histoire débute en 2018, lorsque le policier se met en couple avec l'ex-compagne du prévenu. Ce dernier commence alors à injurier l'officier ainsi que la Direction Départementale de Sécurité Publique de la Haute-Loire (DDSP43) via son compte Facebook qu'il utilise sous un pseudonyme. Une première audience pour les mêmes faits s'avérera classée sans suite. 

L'homme, au casier judiciaire lourd, notamment pour des faits de violences, détention d'armes, injures et menaces contre des personnes dépositaires de l'autorité publique, ne cesse     de clamer qu'il est injustement contrôlé par les forces de l'ordre du bassin du Puy et évoque des arrestations arbitraires et injustifiées à son encontre. 

À la barre, la commissaire de police et directrice de la DDSP43, Christelle Pinchon, fait part des dommages subis : « un différend personnel entre deux personnes et c'est toute une institution qui est mise à mal ». Elle estime que les accusations publiques du prévenu entachent la fonction et l'image du commissariat de police du Puy.

La récidive n'est pas à exclure

Du côté du prévenu, l’audience rappelle un parcours de vie chargé en émotions, l'Altiligérien ayant vécu plusieurs placements en famille d'accueil et de nombreuses cassures du lien affectif. Décrit par le corps médical comme impulsif, agressif et ayant une grande difficulté à canaliser ses émotions, l'homme n'est pas caractérisé comme dangereux ; mais la récidive n'est pas à exclure. 

Le jeune ponot, ex-membre de la légion étrangère, est aussi jugé, en état de récidive, pour détention illégale d'armes, notamment des munitions, un masque à gaz et détention de cannabis. 
La présidente du tribunal déplore « qu'une telle affaire puisse prendre autant d'ampleur ». À la question « quelles sont les solutions pour que cela s'arrête ? » Le prévenu répond que le mois de détention déjà effectué lui a permis de réfléchir.

À la lecture du délibéré, l'homme est relaxé pour les faits de diffamation et insultes contre des personnes dépositaires de l'autorité publique, ceux-ci étant mal qualifiés. Il est jugé coupable des faits de détention d'armes et de cannabis. Il écopera de cinq mois d'emprisonnement ferme avec un aménagement de peine. Il devra indemniser la directrice de la DDSP43 à hauteur de 1€, ainsi que le policier préjudicié de 1000€ de dommages et intérêts et 800€ pour les frais de procédure. 

Laura Badiou

 

 

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