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Maisons de béates : empreintes patrimoniales typiquement locales
Pas de doute : au cours de vos balades estivales en Haute-Loire vous passerez forcément tout près d’une maison de béate. Il en existait autrefois dans tous les bourgs et hameaux altiligériens. Aujourd’hui, il y a celles qui ont été conservées, celles qui ont été réhabilitées pour de nouveaux usages, ou encore celles qui ont été laissées à la merci des éléments et de la végétation, quand elles ont pu échapper à la destruction.
Zoomdici vous propose, au cours d’une balade à la campagne, de faire un plongeon dans le passé, un retour à l’époque où les béates siégeaient au cœur des villages.
Constructions caractéristiques de la Haute-Loire, ces petites bâtisses en pierre, pourvues d’un clocheton sont édifiées par les habitants du village, à leur initiative, pour offrir une habitation à la béate, et en faire un lieu de rassemblement. Pour cela, ils formulent une demande auprès du curé de la paroisse, et s’engagent à subvenir à ses besoins en termes de logement et de nourriture.
Les béates, autrefois figures centrales de la vie rurale
À la fois enseignantes, catéchistes, infirmières et confidentes, les béates sont alors des femmes célibataires non religieuses, placées sous l’autorité du curé. Elles marquent par leur présence la vie des bourgs et hameaux de Haute-Loire entre 1670 et le début du XXe siècle. C’est Anne-Marie Martel qui est à l’origine de la fondation des Demoiselles de l’Instruction à laquelle sont rattachées les béates.
Leur rôle est d’apprendre à lire, à écrire et à compter aux plus jeunes, tout en leur dispensant une éducation religieuse. Elles enseignent également l’art de la dentelle aux femmes du village, au cours des « couviges ». Plus rarement, les béates pouvaient donner quelques soins aux malades, pour le moins, elles les visitaient. Dans tous les cas, elles constituaient un soutien de taille dans le quotidien des populations des campagnes.
Plus de 800 béates en Haute-Loire en 1870
Attaquées avec virulence par Jules Ferry, les béates se voient ôter leur fonction d’enseignante en même temps que sont promulguées les lois de 1881 – 1882, instaurant l’implantation de l’École Publique.
Elles continuent cependant d’enseigner le catéchisme et la dentelle pendant des années encore, jusqu’au milieu du XXe siècle dans certains villages.
Des passionnés à l’œuvre pour le souvenir et la transmission
Il y a dans certains coins de Haute-Loire une volonté forte de ne pas faire tomber dans l’oubli tout un pan de cette histoire rurale emblématique, qui reste assez peu connue des nouvelles générations.
C’est le cas par exemple à Mailhac, hameau de la commune d’Alleyrac, où l’Association de la Maison de la Béate s’évertue depuis le milieu des années 1990 à rénover et entretenir l’assemblée, devenue musée, tout en assurant la transmission de cet héritage patrimonial.
« Une béate vit dans ces lieux jusqu’en 1914, puis c'est une dame célibataire, mais pas une béate, qui y reste jusqu’en 1958. En 1996, tout est restauré, à l’identique, même les meubles », expliquent Alain Soleihac et Mireille Fedele, à la tête de l’association.
La bâtisse, elle, est construite en 1818, et abrite au rez-de-chaussée le logement de la béate d’une part, et d’autre part une salle servant à l’instruction des plus jeunes et de dortoir à ceux qui étaient de passage pour se rendre à pied aux foires. À l’étage se trouve la salle d’assemblée, dont les symboles religieux ont été conservés. Deux autels sont dressés : l’autel de Fortune, sur lequel trône entre autres une statue de Sainte-Marguerite, patronne d’Alleyrac, et l’autel du Mois de Marie, dédié à la Vierge. Au pied des deux autels sont disposés des globes de mariés, héritages de coutumes d’antan.
La sauvegarde de ce précieux patrimoine rural est un travail de longue haleine mené par des passionnés, qui savent aussi faire revivre ces lieux le temps d’une fête.
Fête de la Béate à Mailhac ce dimanche 4 août : au programme l’ouverture du musée à tous, ainsi que des animations conviviales.
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1 commentaire
La sauvegarde de ce patrimoine rural est nécessaire dans un monde ou la propriété privée règne sans partage. Nous sommes que de passage et nous devons conserver et transmettre ces biens communs aux générations futures.
Les biens de sections, à ne pas confondre avec les communaux en font partie.Ces biens de sections sont en grand danger.Nos politiques veulent faire disparaitre les sections en communalisant ces terrains. La gestion de ces biens collectitifs deviendrait municipale.Plus besoin de discuter avec son voisin pour gérer ces terrains! Seul la mairie aura son mot à dire! La communalisation des biens de section, c'est faire table rase du passsé et de ses traditions.
La privatisation de bien de section en les vendant est une autre methode pour effacer le patrimoine.