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Le Brignon

L'opposition à la réserve naturelle de la Haute Vallée de la Loire se fait entendre

, Mise à jour le 27/11/2020 à 05:53

Le projet de réserve naturelle régionale (RNR) sur la Haute Vallée de la Loire ne fait toujours pas l'unanimité, comme nous l'avions déjà révélé en début d'année (lire). Ce vendredi 3 octobre, les opposants se sont réunis lors d'une assemblée générale pour déterminer les actions qu'ils allaient mettre en œuvre pour faire reculer ce projet.

Un groupuscule d'irréductibles résiste
Cinq communes et 557 hectares. Le projet de réserve naturelle de la Haute Vallée de la Loire s'étend de Solignac-sur-Loire à Goudet, en passant par Le Brignon, Chadron et Saint-Martin-de-Fugères ; il traduit sur le terrain la volonté portée par l’Etablissement Public Loire (EPL) de « valoriser la naturalité de la Loire et de ses affluents ». L'EPL est propriétaire des terrains sur le site de Serre de la Fare, terrains achetés à la fin des années 80 pour y réaliser un barrage (projet abandonné en 1989), soit 350 hectares sur les 557 du tracé de la future réserve. C'est en cette qualité de principal propriétaire des espaces que l’organisme est ciblé par l'association « Non à la réserve de la Haute Vallée de la Loire » ; André Chapaveire, vice-président de l'EPL rappelle que c'est « la région qui manage l'opération ». Dans tous les cas, un conflit : un groupuscule de riverains du Brignon ne veut pas d'une classification en réserve naturelle « qui ne servirait à rien », comme l'estime Grégory Bonnaud, président de l'association d'opposants.

« C'est de l'argent public gaspillé »
En janvier 2013, un premier dossier de candidature avait été déposé par l’Etablissement Public Loire auprès du Conseil régional pour classer le site en Réserve Naturelle Régionale (RNR). La Région a donné son accord pour avancer dans le projet et a même financé, à hauteur de 25 000 €, le travail d'études et de concertation avec les acteurs locaux. Plus d'un an et demi après le dépôt du premier dossier, une cinquantaine de riverains contestent toujours des dépenses publiques « inutiles » (études, réunions, comités de gestion, etc.) pour un projet dont ils ne veulent pas.

« C'est de l'argent public gaspillé. Ce site ne comprend aucun problème environnemental aujourd'hui, il n'est absolument pas menacé et très peu fréquenté », s'insurge Grégory Bonnaud. L'association aurait fait part de ses positions lors d'une réunion réunissant l'EPL, le Conseil régional, le Conseil général et les conseillers municipaux des communes concernés. Appuyé par le maire du Brignon, Jérôme Bay, les opposants auraient avancé leurs arguments avant qu'on leur rétorque que « de toute façon, il fallait que l'on fasse cette réserve, qu'ils le veuillent ou non ».

Des subventions en ligne de mire ?
Ces mots, Grégory Bonnaud explique les avoir entendus de la bouche d'André Chapaveire. Ce dernier s'en défend : « J'ai dit que c'était sur la base du volontariat : ce qui ne veulent pas être dans la réserve n'y seront pas. » Le vice-président de l'EPL rappelle que le projet vise à protéger la nature et non à brider certains de leurs libertés : « Les chasseurs vont pouvoir chasser, les pêcheurs vont pouvoir pécher. C'est juste que certains viennent en 4x4 et saccagent tout. Quand on fait de la moto, on ne peut pas en faire n'importe où : il faut respecter les circuits. »

Un argument qui ne tient pas pour Grégory Bonnaud : « Sortir des sentiers, c'est déjà interdit ! On va interdire une deuxième fois la même chose ! Une réserve, c'est uniquement pour demander des subventions. » Julien Demeusy, chargé de mission à l'EPL, ne s'en cachait pas en janvier dernier : « Si on obtient ce classement, les projets montés sur ce site pourront beaucoup plus facilement accéder aux subventions, notamment de l'Europe. »

A.L.

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