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Les jeux de café, une seconde vie commence

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:54

----Le nombre de cafés-bars a diminué de 7% en Haute-Loire entre 2009 et 2015 d'après une étude réalisée par le CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), commanditée par France Boissons.-----Autrefois considérés comme des lieux de rencontres incontournables, les cafés-bars ont surtout aujourd'hui cette image de débiteurs de boissons dans lesquels on y prolonge moins son passage sauf événement exceptionnel : concert, retransmission de match, etc. Mais on y reste spectateur et non plus acteur comme avant où on entendait l'enthousiasme des joueurs de babyfoot, de billards ou de flippers. Pas question de dire que c'était mieux avant, car le "avant" relève souvent d'un souvenir fantasmé.

Bons ou mauvais souvenirs, certains se rappellent de leur adolescence, ces pièces de 2 Francs (tarif à la fin des années 1990) coincées dans les fentes de la table de football, juste à côté du cendrier où se consumaient les cigarettes en attendant la fin de la partie, créant ainsi un épais brouillard. Depuis, Loi Evin oblige, le brouillard s'est dissipé. Puis l'Euro a pris la place du Franc et les baby-foots, comme les autres jeux de café, billards, jeux de fléchettes, se sont faits de plus en plus rares dans les cafés-bars, parfois remplacés par des jeux vidéos et parfois par... rien du tout. Quant aux flippers, ils font l'objet d'un avis de recherche. 
Jusqu'à 800 parties par mois
Au Puy-en-Velay, il reste quelques jeux tout de même. Dans l'arrière salle du Shamrock, avenue Clémenceau, on peut encore faire une partie de billard ou lancer des fléchettes. Le Robinson, rue du Bouillon, tout au long de ses 27 années d'existence, a fait la part belle aux jeux de café. "Nous avons eu un billard, un flipper, un jeu de fléchettes", se souviennent Calou et Jean-Luc. Mais le premier trop imposant, le deuxième trop bruyant, ils ont décidé de s'en séparer.

Quant au baby-foot qui trône au milieu de la pièce, ils n'ont aucune intension de le faire disparaître. "Il se joue jusqu'à 800 parties par mois, certaines filles sont meilleures que les garçons !", s'amuse le gérant du bar. Une vingtaine d'équipes viennent régulièrement s'affronter, des étudiants surtout, pour le simple plaisir de jouer. Car si le football de table a disparu dans certains bars, et ça a aussi été le cas au Puy, c'est également parce qu'il faisait le bonheur ou le malheur des parieurs. "Ici, il n'y a pas d'esprit de compétition, ça reste bon enfant. Autour du baby-foot les gens se parlent, cherchent à se connaître et retrouvent ici l'esprit des bistrots de campagne d'autrefois", précise Jean-Luc. Une ambiance qu'il est difficile de retrouver chez soi, car oui, certains s'offrent leur propre jouet qu'ils dénichent sur des brocantes, sur des sites internet discount ou chez les fabricants directement, il y en a désormais à tous les prix. Mais encore faut-il avoir la place chez soi. 
Une évolution du jeu
Peut-être que les jeux de café reviendront à leur endroit d'origine. Nous sommes bien revenus aux jeux de société dans les années 2010 après le boom des jeux vidéos depuis les années 1990. En attendant, certains tentent de donner une seconde vie à ces jeux, à l'instar d'Aurélie Bret qui a créé, au mois de mars dernier, sa société de vente et location de jeux de café nommée LM Jeux. Il ne s'agit pas là d'un coup de poker pour celle qui occupe encore son poste d'assistante Ressources Humaines. Aurélie Bret reprend l'activité familiale lancée par son grand-père et héritée de son père. "J'ai baigné toute ma vie dans les jeux. C'est à la fois une grande fierté personnelle et un vrai challenge que de reprendre cette activité."


(Photo : Aurélie Bret, gérante de LM jeux)
 
Si les patrons de café ne se bousculent pas aux portes de l'entreprise située à Ceyssac, Aurélie Bret mise sur l'événementiel : mariages, anniversaires, comités d'entreprises, séminaires. Parmi ses clients, elle compte également des gérants de campings qui ont loué ces appareils tout au long de la saison estivale. Et pour se faire un prénom dans le métier, la gérante de LM Jeux, en association avec son père, Christian Bret, transformera une partie du Centre Socio-Culturel de Blavozy en grande salle de jeux les 13 (de 10h à minuit) et 14 (10h à 20h) octobre 2018. (Entrée 5€ : accès gratuit à tous les jeux).

Stéphanie Marin  

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