Les fleuristes dénoncent une concurrence jugée déloyale

Par Fabien CIVEYRAC , Mise à jour le 24/10/2025 à 17:00

Temps de lecture : 3 minutes

À l’approche de la Toussaint, des artisans fleuristes de l’agglomération ponote dénoncent une concurrence qu’ils estiment déloyale. En ligne de mire : certaines enseignes non spécialisées qui profiteraient de la période pour vendre des chrysanthèmes, symbole fort de cette commémoration.

La ville du Puy-en-Velay compte de nombreux artisans fleuristes, attachés à leur savoir-faire et à la qualité de leurs produits. Mais leur exaspération grandit face à des commerces qui, selon eux, s’approprient peu à peu leur cœur de métier.
« On n’est pas reconnus en tant qu’artisans fleuristes, c’est une aberration », déplore un professionnel ponot.
Un autre renchérit : « On a déjà les grandes surfaces, on ne peut pas s’aligner sur leurs prix. Et maintenant, on voit d’autres magasins vendre du muguet ou des fleurs de Toussaint… C’est révoltant. »

Une enseigne de bien-être dans le collimateur

Une boutique de produits bien-être, située à proximité du cimetière du Puy, envisagerait de proposer des chrysanthèmes à l’occasion de la Toussaint.
Une initiative qui provoque la colère de plusieurs fleuristes du secteur, inquiets de voir leur activité fragilisée au moment d’une période cruciale de l’année.

Ce que dit la loi sur la vente de fleurs par d’autres commerces


Sur le plan légal, la situation est encadrée, mais pas strictement interdite.
Une boutique enregistrée sous le code APE 47.29Z (commerce de détail non spécialisé à prédominance alimentaire) peut, à titre ponctuel, vendre des fleurs ou des plantes, notamment lors d’occasions saisonnières comme la Toussaint. Cela reste légal tant que la vente est accessoire à l’activité principale (par exemple : décoration, bien-être, ambiance naturelle). En revanche, si la vente devient régulière, il faut ajouter une activité secondaire (code 47.76Z) ou modifier les statuts si l’entreprise est en société.

"Nous privilégions les fournisseurs locaux"


Dans un autre cas de figure, si le commerçant souhaite installer un stand ou un étal sur le trottoir, il doit obtenir une autorisation municipale d’occupation du domaine public. Sans cette autorisation, l’installation est illégale, même devant sa boutique. Les fleuristes défendent le local et le savoir-faire.
Au-delà de la concurrence, les artisans mettent en avant leur engagement pour les circuits courts. « Nous privilégions les fournisseurs locaux et régionaux. Beaucoup de chrysanthèmes vendus ailleurs viennent de Hollande. Nous, on soutient nos horticulteurs d’ici », insiste un fleuriste du centre-ville.
Cette fidélité au tissu économique local fait partie intégrante de leur identité et de leur légitimité, qu’ils entendent défendre avec vigueur.

Une vigilance municipale annoncée


Alertée par plusieurs professionnels, la mairie du Puy-en-Velay s’est dite attentive à la situation.
Les services municipaux ont précisé qu’ils veilleraient à ce qu’aucun déballage non autorisé n’ait lieu devant les enseignes concernées. En cas d’infraction, les artisans sont invités à contacter la police municipale.

Une période sensible pour tout un secteur

« Être fleuriste, c’est un savoir-faire, un contact humain, une passion. On ne vend pas seulement une plante, on accompagne un geste. »


Symbole du souvenir et de la mémoire, la Toussaint reste une période capitale pour les fleuristes, qui réalisent une part importante de leur chiffre d’affaires à cette occasion.
Alors que certains commerces tentent de diversifier leurs ventes, les artisans rappellent que leur métier ne s’improvise pas « Être fleuriste, c’est un savoir-faire, un contact humain, une passion. On ne vend pas seulement une plante, on accompagne un geste. »

 

 

 

 

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