Les chiffres clefs de la future région Auvergne Rhône-Alpes

lun 02/11/2015 - 12:28 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:37

Les directions régionales de l’Insee et le réseau des quatre agences d’urbanisme d’Auvergne et de Rhône-Alpes, publient, avec l'appui financier des préfectures de région Rhône-Alpes et Auvergne, le premier volet d’un Atlas s’attachant à décrire les caractéristiques et les dynamiques de la nouvelle entité régionale. Cet ouvrage a également reçu le soutien des conseils régionaux d'Auvergne et de Rhône-Alpes.
Les 19 fiches de cet atlas couvrent 3 grands domaines : l’identité du territoire, la démographie et l’appareil productif. Composées de cartes, de commentaires et de tableaux, elles sont agrémentées de « paroles » d’acteurs économiques locaux. En complément, des zooms sont proposés sur les principales aires urbaines de la région (Lyon/Saint-Étienne, Grenoble, Clermont-Ferrand et le Genevois français).

Montagnes, fleuves, parcs naturels... et carrefour européen
La fusion des deux régions signale le caractère montagnard du territoire qui a pour particularité d’associer deux des principaux massifs français que sont le Massif central et les Alpes ; autre trait notable d’une géographie physique riche et variée, la forte présence de l’eau, entre fleuves et grands lacs.
Ce cadre naturel de qualité (9 parcs naturels régionaux) constitue une ressource-clé pour une région qui bénéficie par ailleurs d’une position stratégique à l’intersection des principales aires d’influence de l’Europe de l’Ouest... une aubaine pour son activité économique.

----Une région à dimension européenne
Rappelons que la future région Auvergne Rhône-Alpes sera la deuxième plus importante de France et qu'elle sera aussi grande que l'Irlande, aussi peuplée que la Suisse, et aussi riche que la Finlande.-----Plus peuplée que 13 pays de l'Union Européenne et 15 % de l’emploi industriel français
Par sa taille (près de 70 000 km², soit 13 % du territoire métropolitain national), comme par son poids démographique (7,7 millions d’habitants), et économique (un PIB de 240 milliards d’euros, soit 11,4 % de la richesse nationale), Auvergne Rhône-Alpes est appelée à devenir une des toutes premières régions en Europe.
Deuxième région la plus peuplée de France (avec un degré d’urbanisation supérieur à la moyenne française), elle est plus peuplée que 13 des 28 pays de l’Union européenne. Également deuxième région française en nombre d’emplois (3 300 000), elle occupe cependant la première place par son volume d’emplois industriels (500 000, soit 15 % de l’emploi industriel français, derrière les 20 % de la Bourgogne Franche-Compté en proportion). L’économie résidentielle et les fonctions métropolitaines constituent les deux autres piliers de son économie.

Une tradition industrielle
La tradition industrielle de la région Auvergne Rhône-Alpes est ancienne. Dès les débuts de l’industrialisation, Lyon, Saint-Étienne, Clermont-Ferrand et Grenoble développent une activité industrielle intense autour du textile et de la chimie (Lyon), de la mine et de l’armement (Saint-Étienne), des industries du caoutchouc (Clermont-Ferrand) et de l’énergie hydroélectrique (Grenoble). Parallèlement, des villes plus petites comme Cluses, Oyonnax, Roanne, Romans-sur-Isère, Ambert, Thiers ou encore Montluçon, développent également une forte spécificité industrielle.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, Grenoble s’impose, sous l’impulsion de la planification d’État, comme leader de la recherche scientifique et de l’industrie de pointe. Sous l’effet de la métropolisation, les industries ont tendance à quitter le cœur des agglomérations au profit de la périphérie. Au cours des trente dernières années, la carte de l’industrie régionale s’est largement modifiée et la part de l’emploi industriel a fortement décliné.

Croissance des emplois, dont la structure et la nature se sont profondément transformées
Au cours des 30 dernières années, l’emploi régional a connu une croissance moyenne de + 0,7 % par an. C’est un rythme plus rapide qu’en moyenne nationale (+ 0,6 % par an). Cette croissance est essentiellement localisée dans la partie orientale de la région : dans le sillon alpin, dans le Genevois français, dans la vallée du Rhône mais surtout dans la zone d’emploi de Lyon. Cette dernière a bénéficié du quart de la croissance d’emploi régionale. À l’exception de la zone d’emploi de Clermont-Ferrand, en croissance (+ 0,4 % par an), les zones d’emploi du Massif central ont toutes perdu des emplois entre 1982 et 2012.
Parallèlement à ces évolutions quantitatives, la structure et la nature des emplois se sont profondément transformées. Dans la région comme dans le pays, les fonctions de production concrète (fabrication de biens industriels, agriculture et bâtiment) sont en déclin, alors que dans le même temps, les fonctions métropolitaines (recherche, gestion, commerce interentreprises, culture-loisirs, prestations intellectuelles) se sont largement développées. C’est également le cas des fonctions présentielles, à savoir les activités qui s’adressent directement aux populations résidentes (éducation, services de proximité, distribution, santé, action sociale et administration publique), et aux touristes.

----Une démographie positive
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la population de la région Auvergne Rhône-Alpes s’accroît à un rythme toujours supérieur à la moyenne française et depuis 1982, le différentiel s’est accentué. Entre 2007 et 2012, la population régionale progresse annuellement de + 0,8 % contre + 0,5 % en France. Ce taux de croissance place Auvergne Rhône-Alpes au 4e rang des régions françaises les plus dynamiques, derrière la Corse, le Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées et les Pays de la Loire. En moyenne annuelle, la région a gagné 58 000 habitants entre 2007 et 2012, contre 56 300 entre 1999 et 2007 et 35 500 entre 1982 et 1999.-----85 % de la population régionale dans des espaces urbains
Auvergne Rhône-Alpes est dotée d’une armature urbaine et métropolitaine conséquente, avec deux métropoles, Lyon et Grenoble, et deux communautés urbaines en devenir que sont les actuelles communautés d’agglomération de Saint-Étienne Métropole et de Clermont Communauté. Aujourd’hui, 85 % de la population régionale vit dans des espaces urbains ou sous influence urbaine. Néanmoins, l'emprise des zones rurales et montagneuses très peu denses, reste importante, couvrant le tiers du territoire.
Dans toutes les grandes aires urbaines, l’étalement urbain s’accentue. Le fort développement de la population dans les franges limitrophes des grandes aires urbaines traduit la poursuite de l'extension périurbaine. C’est notamment le cas au sud-ouest de l’aire stéphanoise en direction du Puy-en- Velay, au nord de Saint-Étienne le long de l’A72, dans le versant du Bugey limitrophe du sillon alpin, ainsi que dans la vallée du Rhône entre les massifs de la Drôme et de l’Ardèche.

Plus de 8 % du PIB de chacune des deux régions provient du tourisme
Oui, l'Auvergne apporte plus de vaches que d'habitants : 1,17 vache par habitant en Auvergne pour être précis, quand en Rhône-Alpes, ce ratio plafonne à 0,15 vache par habitant. Avec la fusion des deux régions, le taux passe à 3,3 vaches pour 10 habitants ; soit 3,5 fois moins pour les Auvergnats alors que le ratio double pour les Rhonalpins. Mais elle représentera également un important poids économique, notamment grâce à l’envergure de Michelin, la première entreprise de la future région.
Le PIB (Produit Intérieur Brut) de Rhône-Alpes Auvergne est le deuxième plus important de France avec 240 milliards d’euros. La région est devancée par l'Île de France et ses 601 229 millions d'euros, mais surpasse largement la moyenne des régions (140 384 millions d'euros). Et le tourisme représente 8,9 % du PIB pour Rhône-Alpes et 8,3 % du PIB pour l'Auvergne, c'est donc un secteur stratégique essentiel pour les deux régions, surtout qu'il s'agit de l'un des seuls leviers économiques où les pouvoirs politiques ont autant de marge de manoeuvre, comme nous l'avions révélé dans un précédent article dédié à la stratégie touristique de la future région.

Chiffres-clés extrait de l’Atlas / géographie humaine, urbaine et physique
* 21 aires urbaines de plus de 50 000 habitants
* Près de 50 % de la superficie du territoire et 85 % de la population régionale (83 % en France métropolitaine) concernés par des aires urbaines structurées autour d’un grand pôle d’emploi (> 10 000 emplois)
* 2 pôles métropolitains déjà constitués et 2 autres à l'étude
* + 0,8 % par an (contre + 0,5 % en France métropolitaine) de progression de la population régionale entre 2007 et 2012
* 4e rang des régions françaises les plus dynamiques au plan démographique, derrière la Corse, le Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et les Pays de la Loire
* 7 communes sur 10 ont gagné des habitants entre 2007 et 2012
* + 0,7 % par an du nombre d’emplois ces 30 dernières années (contre + 0,6 % en France métropolitaine)
* 2e place nationale par le nombre d’emplois (3 150 000) et 3e place pour ce qui est de la croissance (+ 610 000 emplois entre 1982 et 2012)
* 174 établissements de la sphère productive marchande employant plus de 400 salariés, dont 11 dépassent les 2 000 salariés
* 62 700 exploitations agricoles installées sur 2,9 millions d'hectares de surface agricole utile (les 2/3 dédiés à l’élevage).

Comment se procurer l’Atlas ?
En téléchargement sur les sites des agences d’urbanisme ou en version imprimée, vendue en ligne sur le site web des editions du net.
Fruit de la collaboration d’une équipe pluridisciplinaire de statisticiens, de géographes, d’urbanistes et de cartographes, l’atlas est composé de trois tomes, dont les deux suivants sont à paraître : Géographie du bien-être et de la qualité de vie (Tome 2) – sortie prévue en mai 2016 - et Géographie des flux (Tome 3), dont la sortie est prévue en octobre 2016.

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