Le secteur du transport peine à recruter dans le bassin du Puy

mer 31/07/2019 - 12:06 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:58

Mise à jour de l'article 16h15, 31/07/2019: des erreurs concernant le type de postes proposés par les transports Archer ont été corrigées.

Les offres d'emploi ne manquent pas dans le transport; ce sont les candidats qui font défaut. L'entreprise Archer de Saint-Germain Laprade n'échappe pas à la règle. Elodie Cheron, sa responsable des ressources humaines (RRH), a donc fait le déplacement mardi 23 juillet dans les locaux de Pôle emploi au Puy-en-Velay où, une fois par mois, l'agence organise un atelier (voir encadré) ouvert aux demandeurs d'emploi. 
Des places à prendre Chez Archer Transports, la demande concerne des postes spécifiques : des conducteurs de véhicule poids lourds en livraison messagerie (Permis C)  et des conducteurs de super lourds (Permis CE). « Nous n'avons pas de places à pourvoir pour les postes sans découchés en SPL (super poids lourd), prévient d'emblée Elodie Cheron, devant les quelques demandeurs d'emploi qui l’écoutent. Ce sont les emplois qui permettent de rentrer tous les jours chez soi, alors, forcément, ils sont très prisés.»  Outre le traditionnel CV et la lettre de motivation, l’entreprise soumet les candidats à un entretien et un essai de conduite. Ceux-ci doivent toutefois être titulaires du permis adéquat. ----Depuis le début de l'année, l'agence Pôle emploi du Puy-en-Velay organise une fois par mois des ateliers de recrutement pour les demandeurs d'emploi, pour faciliter la rencontre entre la main d'oeuvre et les employeurs. Une entreprise différente, parmi celles qui recrutent dans le bassin du Puy-en-Velay, est conviée à chaque fois (Marroquinerie du Puy, Jourda, Argel, Start People, etc.). Atelier en auto-insciption à partir du site.-----Dans le cas où les compétences du candidat font défaut, il existe une alternative : l’action de formation préalable au recrutement (AFPR). Elle permet au demandeur d’emploi de bénéficier d’un temps de formation pour se mettre à niveau avant d’être embauché en CDD dans une entreprise. Si l’employeur est d’accord, la personne opère dans un premier temps comme stagiaire rémunéré, et Pôle emploi finance une partie de la formation. Reste que les entreprises peuvent être parfois réticentes à recourir à ce dispositif : « Nous sommes beaucoup démarchés pour financer des permis. Maintenant nous sommes prudents, car nous avons eu des mauvaises expériences avec les financements de formations, témoigne la RRH des transports Archer. A plusieurs reprises, des personnes se sont servies de ça pour obtenir leur titre et leur carte de conducteur, mais ne se sont jamais présentées le premier jour du contrat. »   Volatilité de l'emploi «Entre chauffeurs, ça parle énormément, réagit un homme dans la salle, qui a déjà une expérience de conducteur routier.  On se passe le mot pour savoir chez qui on peut aller pour passer un permis, les bonnes adresses pour aller travailler, ou celles à éviter. Du coup on se forme chez l’un et après on va voir chez l’autre. » Assis non loin, un autre demandeur évoque son vécu: « Moi j'ai testé, j'ai travaillé comme conducteur dans une entreprise dont je tairais le nom. On n'est pas forcément bien traité et considéré. Il ne faut pas s'étonner si les gens ne reviennent pas. »  Elodie Cheron tente d'apaiser la discussion: « Il ne faut pas rester là-dessus. Peut-être que dans une autre entreprise, cela se serait bien mieux passé pour vous. Et à l'inverse, l'expérience que vous avez eu dans cette entreprise serait surement très différente pour une autre personne. Tout ça dépend de beaucoup de choses: la mentalité de chacun, la façon dont on s'intègre à l'équipe. »

Le cas de l’entreprise Archer n’est pas isolé. Les employeurs ont non seulement du mal à embaucher, mais aussi à fidéliser leurs recrues: « Il y a un phénomène de volatilité de l’emploi, décrit Dieira Gonin, directrice adjointe de l’agence Pôle emploi du Puy. Même en réussissant à embaucher, il n’est pas gagné que la personne reste par la suite. C’est un secteur où la concurrence est rude, mais c'est aux entreprises de faire preuve d’innovation et de se valoriser auprès des employés.» Les métiers qui recrutent dans le bassin du Puy Le secteur du transport n'est pas le seul qui peine à embaucher. Il y a actuellement 3 307 projets de recrutement en cours actuellement pour 2019 dans le bassin du Puy, selon une enquête sur les besoins de main-d’œuvre réalisée par Pôle emploi. Parmi eux, 39 % sont des emplois saisonniers et 53 % sont jugés comme étant des postes difficiles à pourvoir par les employeurs. Voir ci-dessous pour le détail : Eddie Rabeyrin

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