Le Puy : rassemblement devant le Medef pour une augmentation d'un euro de l'heure

, Mise à jour le 26/11/2020 à 17:49

La mobilisation de ce jeudi 6 février 2014 était un mouvement national, décliné localement et à l'initiative de la CGT, bien que FSU et Solidaires aient rejoint l'intersyndicale. En Haute-Loire, cette mobilisation se traduisait par un rassemblement devant le Medef, au Puy-en-Velay.
Le choix du lieu n'a évidemment rien d'un hasard : "on estime que la politique du gouvernement suit les prérogatives du Medef", explique Pierre Marcin, secrétaire général adjoint de l'union départementale CGT.

En Haute-Loire, des exemples d'augmentation de salaires "grâce à la lutte et par la grève"
Plus tôt dans la semaine, des tracts avaient été distribués dans les entreprises et sur les axes routiers de l'agglomération du Puy, d'Yssingeaux et de Monistrol. Le rassemblement était interprofessionnel et mêler public et privé dans un même flot de revendications. En ce qui concerne le secteur privé, dans les mois à venir, beaucoup de NAO (négociations annuelles obligatoires, portant sur les salaires) vont avoir lieu.
Plusieurs exemples sont alors repris par l'intersyndicale : les salariés de Multisac (26 salariés de l'agglomération du Puy) et de Barbier (plus de 550 salariés entre Monistrol et Sainte-Sigolène) ont gagné, durant ces NAO, 40 centimes de l'heure (soit 60 € par mois), "grâce à leur lutte, à la solidarité et par la grève". L'intersyndicale va donc plus loin et exige une augmentation d'un € de l'heure (soit 150 € par mois) : "s'ils ont réussi ici, on peut réussir partout", ajoute-t-elle.

Un gouvernement "à la botte des actionnaires"
Selon les syndicats, le Medef considère que le travail a un coût, mais pour eux, c'est le capital qui en a un : "ce sont les salariés qui, par leur travail, apportent la richesse. Elle doit servir à répondre aux besoins sociaux, à la création d'emplois, à la revalorisation du SMIC, à la hausse des salaires pour vivre mieux et permettre une relance de la croissance".
Ces revendications peuvent-elles être raisonablement suivies par le gouvernement ? "Il semble régulièrement reculer lorsqu'il y a des mobilisations de patrons, donc je ne vois pas pourquoi il ne reculerait pas devant les mobilisations d'ouvriers !", répond non sans ironie Pierre Marcin, qui considère qu'il faut de rélles augmentations de salaires pour sortir de la crise et martèle que le travail est une richesse, et non un coût, tout en déplorant que le gouvernement soit "à la botte des actionnaires". Ecouter. {{audio1}}

"Le CAC 40 en 2013, c'est 80 milliards de bénéfices dont 40 milliards pour les actionnaires"
Lors de son intervention en fin de matinée, le Cgtiste a rapporté quelques chiffres effarants : "depuis un an, on a assisté à 1 000 plans sociaux. Les cotisations CAF, actuellement payées par le patronat, représentent 30 milliards d'euros et seront dorénavant payées par les ménages ? Le Medef propose un million d'emplois en quatre ans mais c'est en fait le nombre de départs en retraite prévus sur la même période ! Et en prime, on leur propose 220 milliards d'exonérations fiscales et sociales ?!".
Selon la CGT, la rémunération des actionnaires ne cesse d'augmenter et a atteint 218 milliards en 2012. "Le CAC 40 en 2013, c'est 80 milliards de bénéfices dont 40 milliards pour les actionnaires", déplore le syndicat avant de s'interroger sur les résultats de cette politique : "huit millions de pauvres et cinq millions de chômeurs, baisse des salaires, démantèlement de la protection sociale, destruction de l'industrie... La vérité ? Ce n'est pas le travail qui coûte cher, mais le capital".

Le pacte de responsabilité dans le collimateur
Le virage au centre (ou à droite, selon du côté où l'on se place) amorcé par le Président de la République François Hollande en ce début d'année 2014, avec notamment le pacte de responsabilité, n'est pas vraiment du goût des manifestants : "l'ennemi, c'est la finance, mais la politique de Hollande aujourd'hui est le principal ennemi des salariés, retraités et privés d'emploi. Le pacte de responsabilié va aggraver la situation et offrir encore plus de cadeaux au patronat, sans aucune contrepartie", fustigent-ils.
Pour le secrétaire général adjoint de l'union départementale CGT, le pacte de responsabilité est une atteinte directe à la Sécurité Sociale et aux conquêtes sociales obtenues par les luttes, qui va dans le sens des cures d'austérité mises en place un peu partout en Europe. Ecouter. {{audio2}}

 

  • Quelles suites vont être données à ce mouvement, au niveau local comme européen ? Ecouter sa réponse. {{audio3}}

 

 

Maxime Pitavy

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