Le personnel des Urgences de l'hôpital du Puy en grève illimitée

lun 17/06/2019 - 18:23 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:57

----Pour l'heure, le mouvement de grève illimitée engagé ce lundi par les 120 agents du service des Urgences n'impactera pas la prise en charge des patients.
-----Soutenue par les organisations syndicales (CGT, FO et CFDT), l'équipe paramédicale du service des Urgences du Puy dénonce les conditions de travail et d'accueil des patients. Une entrée tardive dans ce mouvement national puisqu'il a commencé mardi dernier, soit le 11 juin, et rassemble une centaine de services d'urgences. Conscients qu'en 2018, les Urgences ponotes avaient bénéficié d'une revalorisation des effectifs  -- un médecin en journée, un autre de nuit, deux infirmières de jour et du temps de secrétariat médical, pour un investissement de plus d'un million d'euros selon la direction de l'hôpital du Puy -- les "paramédicaux" et administratifs du Puy ont préféré prendre le temps de la réflexion. Une aide nécessaire mais qui, après réflexion donc, est insuffisante selon les 120 agents des Urgences. Un service qui accuse une activité en constante augmentation depuis des années : 29 500 passages en 2010, 42 150 en 2018. "Depuis le début de cette année à fin mai, nous enregistrons une augmentation de 500 passages par rapport à cette même période en 2018", précise Patricia Benezit, infirmière et porte-parole CGT des agents des Urgences du Puy.

Des revendications nationales et locales
Aux revendications nationales (arrêt de la fermeture de lits d'aval, 300 euros net mensuel d'augmentation de salaire, mise en stage de tous les contrats précaires afin de stabiliser les effectifs, augmentation des effectifs porportionnelle à celle de l'activité chaque année au mois de janvier etc) s'ajoutent les revendications locales.

  • Un remplacement systématique des agents en arrêt maladie et congès maternités,
  • Un agent administratif 24h/24 (actuellement, un agent est présent de 7h à 21h15),
  • Une reconnaissance salariale de la pénibilité de l'alternance jour/nuit avec majoration de la prime de nuit. Une heure de nuit comprise entre 21h et 6h permet d'obtenir une prime de 1,07€ brut/h soit une prime totale de 9,63€ brut/nuit,
  • Une prime de risque par rapport aux différentes situations rencontrées chaque jour : violence physique et verbale, déplacement en véhicule SAMU, prise en charge de maladies infectieuses etc,
  • Un agent de sécurité présent 24h/24 pour assurer la sécurité des patients, des soignants, des locaux et du matériel,
  • La remise en état des locaux, l'entretien et l'achat de matériel tels que des brancards et l'augmentation des stocks de consommables (linge, épicerie, magasin),
  • Un poste supplémentaire d'encadrement pour gérer le service des Urgences, la zone d'hospitalisation de courte durée, la régulation et le SAMU.

"Cette crise des Urgences, c'est surtout la crise de la démographie de la médecine de ville"
Ce lundi matin, Jean-Marie Bolliet a reçu les représentants des agents du service des Urgences pour entendre leurs revendications. Selon le directeur du CH Emile Roux, cette crise des Urgences qu'il juge "compréhensible plus au national qu'au Puy-en-Velay", "c'est surtout la crise de la démographie de la médecine de ville".

   

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Un projet d'extension de la zone d'hospitalisation de courte durée
Quant à la remise en état des locaux, selon Jean-Marie Bolliet, la question ne se pose pas véritablement. "Ce qui se pose aux Urgences, c'est une thématique de plus long terme sur le développement des nuitées d'hospitalisation de courte durée. Pour l'instant nous n'avons que huit places alors qu'on en aurait besoin de 12. Et là il y a un vrai projet architectetural qui doit se mettre en oeuvre", précise le directeur de l'hôpital. Il s'agit d'une extension du bâtiment actuel, un projet inclu dans le schéma directeur des réflexions avec les Urgences, qui devrait se concrétiser d'ici "4 à 5 années."

Quelques minutes après notre rencontre, le directeur de l'hôpital du Puy a reçu une nouvelle fois le personnel gréviste. "Nous avons échangé pendant plus d'une heure au sujet du matériel de soins, de la partie administrative...", commente Jean-Marie Bolliet qui ne ferme plus la porte à une éventuelle augmentation de la plage d'horaires d'un poste administratif jusqu'à minuit au lieu de 21h15. Le mouvement de grève se poursuit néanmoins.
Stéphanie Marin

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