Le jeune pompier volontaire a-t-il mis le feu au garage dans lequel il était employé ?

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:49

Ce jeune Brivadois de 21 ans, placé sous contrôle judiciaire depuis les faits, nie en bloc toutes les accusations des magistrats. 
"Je suis incapable de faire ça", martèle-t-il à la barre, "je suis catégorique : ce n'est pas moi". Des propos répétés en boucle jusqu'à presque 22h (l'audience avait débuté vers 17h), alors qu'il est le principal suspect dans cette affaire.

Il devient rapidement le suspect principal des gendarmes
Le 27 avril dernier, le hall d’exposition du concessionnaire avait été ravagé par un incendie, où deux départs de feu avait aussitôt été constatés par les enquêteurs, ce qui a écarté la piste accidentelle d'emblée. C'est une automobiliste de passage qui avait donné l'alerte peu après minuit.
Salarié du garage depuis cinq ans, après y avoir fait son apprentissage, le jeune homme devient rapidement le suspect principal des gendarmes car il connaissait parfaitement les lieux et surtout, son véhicule a été repéré par les caméras de vidéoprotection à 23h47 aux abords du garage, avant de repartir "à vive allure" cinq minutes plus tard. Le feu aurait été allumé entre 23h30 et minuit selon les enquêteurs.

----Dernier élément à charge : le soir de l’incendie, les forces de l'ordre avaient contrôlé le jeune homme tout près du garage. Son comportement avait été jugé "étrange" et "suspect". Plus tard dans la nuit, une fois bippé par le CODIS, il était intervenu sur les lieux de l’incendie en tant que pompier.-----Beaucoup de contradictions dans sa version
Le jeune homme, sapeur-pompier volontaire au centre de secours de Brioude depuis deux ans et demi, a donné différentes versions aux gendarmes lors de ses premières auditions. Plusieurs contradictions ont été relevées entre ses déclarations et les itinéraires empruntés, en fonction des horaires et des lieux où la voiture a été identifiée sur la vidéo. 
Et les incohérences se multiplient : le prévenu s'était déclaré "disponible" auprès du CODIS (centre opérationnel d'incendie et de secours) à 23h23 mais vers 23h30, après avoir bu "quelques bières", il part en virée automobile à Saint-Germain-Lembron (Puy-de-Dôme) pour "aller voir des prostitués sur une aire de repos". Vérification faite par les services de justice : ce n'est pas un endroit où l'on peut croiser des prostituées, mais simplement un lieu de rencontre homosexuelles. 

"Trop d'incohérences" dans le réçit pour ne pas inculper le jeune Brivadois
Pour se défendre, le jeune homme ne cesse de clamer son innocence à la barre : "je suis très heureux ici, j'adore mon travail, je ne vois pas du tout pourquoi j’aurais fait ça", alors que son conseil dénonce "une enquête à charge". Mais l'avocat de la partie civile, le garage sinistré, voit "trop d'incohérences" dans ce réçit pour ne pas inculper le jeune Brivadois.
Idem pour le Ministère Public, dont les réquisitions vont être suivies par le tribunal correctionnel du Puy : une peine de 30 mois de prison dont 12 mois avec sursis. En outre, la partie civile a été jugée recevable et le Brivadois devra verser 1 040 000 euros au titre du préjudice matériel au garage ainsi que 5 000 euros de préjudice moral.

Maxime Pitavy

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