Le garage solidaire tire la sonnette d’alarme

Par Nicolas Defay ven 03/06/2022 - 12:00 , Mise à jour le 03/06/2022 à 12:00

Solidarauto 43 fait partie depuis 10 ans déjà de ces structures qui viennent en aide à celles et ceux dans le besoin. Après avoir traversé un déménagement en 2017, un incendie dévastateur en 2020, le garage s’inquiète à présent de la baisse importante des dons de véhicules. « Si rien ne change, notre stock de voitures à la vente sera proche du zéro dès ce mois de septembre », alerte Gilles Collange, Vice-président du conseil d’administration.

Solidarauto Haute-Loire ? C’est un garage comme les autres. Si ce n’est que les professionnels facturent deux fois moins chers qu’une adresse classique, qu’ils louent des voitures 3 euros par jour, 2 euros pour les scooters, qu’ils vendent des véhicules réhabilités pour 1 700 euros issus de dons de particuliers ou encore qu’ils proposent des formations pour entretenir correctement son véhicule afin de prévenir les pannes et éviter les frais qui en découlent.

« En 2021, 245 prestations ont été assurées pour 145 personnes, partage Gilles Collange, Vice-président du conseil d’administration. Certains bénéficiaires passent par plusieurs de nos services. D’abord par la location. Puis par l’achat. Et enfin par les réparations. Au total, nous avons eu 340 sollicitations mais nous ne pouvons servir tout le monde, malheureusement ».

Contact

Pour joindre Solidarauto 43, vous pouvez appeler le 06 32 18 97 74 ou écrire à l’adresse mail solidarauto43@gmail.com
Lieu : La Manufacture - Village AFPA Rue René Descartes Z.I. Blavozy
Pour le site, c’est ICI

La règle des 17

Conséquence d'une vie plus chère chaque jour, les demandeurs sont de plus en plus nombreux à taper à la porte du garage installé depuis la fin 2020 entre les murs de l’Afpa à St-Germain-Laprade.

« Nous suivons au mieux notre règle des 17, explique Gilles Collanges. Les voitures récupérées ont une moyenne d’âge de 17 ans, pour 170 000 km environ. Après être passées entre nos mains et au contrôle technique, nous essayons de les vendre aux alentours de 1 700 euros ». En 2021, Solidarauto 43 a ainsi équipé pas moins de 43 bénéficiaires. « Cette année, nous pensons atteindre la soixantaine », ajoute-t-il.

Tout « bénèf » pour le donneur...

Lorsque vous proposez votre véhicule en don à Solidarauto 43, le garage l’examine et estime le montant des frais à prévoir. Une fois fait, il les déduit de la côte de votre véhicule en se basant sur la Centrale des particuliers. Il vous délivre ensuite un reçu fiscal qui permet de déduire 66% de la valeur du don de ses impôts. En 2021, la structure a ainsi établi des reçus fiscaux allant de 500 à 3 500 euros

Quand l’inflation généralisée impacte la solidarité

Si les demandeurs en situation de précarité, c’est à dire justifiant de revenus inférieurs au quotient familial défini par la CAF (750 euros en 2021), affluent toujours plus, les dons des voitures suivent la courbe inverse.

« D’une part, les délais de livraison de voitures neuves s’allongeant, les gens mettent autant de temps à nous confier leur vieux véhicule, remarque Gilles Collange. En parallèle, le marché de l’occasion explose. Ce qui pousse les propriétaires à vendre leur ancienne voiture plutôt qu’à nous la proposer ».

Dernier point de crispation, la qualité des voitures. « En 2021, nous avons eu 100 dons, précise-t-il. Il y a quelques années, la totalité pouvait franchir l’étape du contrôle technique. Aujourd’hui, la sévérité accrue de celui-ci ne le permet plus. Ce qui nous pénalise lourdement ».

« Les particuliers donnent, les entreprises très peu. Pourtant, elles possèdent des flottes de véhicules entretenus importantes qui pourraient nous permettre de densifier notre parc et équiper plus encore les bénéficiaires. Comme les particuliers, les entreprises ont droit à une déduction fiscale considérable ». Gilles Collange

« En septembre et octobre, nous risquons clairement d’être à court de véhicules »

Gilles Collange se dit très inquiet pour les prochains mois, notamment à la période de la rentrée scolaire. « Nous permettons à nombre de personnes de s’insérer dans la vie sociale et professionnelle en leur permettant de rejoindre leur lieu de travail, de formation, de stage ou autres, rappelle-t-il. Et en Haute-Loire, on ne peut pas dire qu’il est aisé d’utiliser les transports en commun pour se déplacer ».

Il prévient alors : « Nous vendons environ 5 voitures par mois et notre stock ne cesse de diminuer. En septembre et octobre où les demandes seront les plus nombreuses, nous risquons clairement d’être à court de véhicules ».

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