« Le collège Anne Frank mérite d’être reconnu »

Par Nicolas Defay ven 03/09/2021 - 16:30 , Mise à jour le 03/09/2021 à 16:30

La rentrée scolaire 2021, ce sont 38 641 élèves en Haute-Loire. Le département accuse ainsi une baisse d’effectifs de 340 élèves, plus dans le privé que dans le public. Si le collège Anne Frank à Brives-Charensac n’échappe pas au phénomène, la nouvelle équipe n’a de cesse de dépoussiérer la mauvaise image qui collait jadis à l’établissement.

Avant 2020, c’était le collège de Corsac, le même nom que ce morceau de quartier de la cité brivoise. Depuis 2020, il a emprunté le nom d’Anne Frank, jeune victime de la Shoah et de la barbarie nazie, un nom qu’ont choisi les élèves eux-mêmes pour revêtir l’établissement de vertus et ne pas oublier les horreurs qui ont saigné profondément des pans de l’Histoire humaine.

« Il est vrai que lorsque nous sommes arrivés en 2019, il y avait des rumeurs sur un établissement qui semblait difficile, se rappelle Évelyne Bourdon, principale du collège. Je peux vous affirmer que cette époque est révolue. Il fait à présent bon vivre ici avec des élèves épanouis ». Elle insiste : « Le collège mérite d’être reconnu. Il délivre de belles valeurs, des valeurs de solidarité et de laïcité. C’est une belle école de la République ».

Evelyne Bourdon, principale du collège public Anne Frank. Photo par Nicolas Defay

« Une motivation bien plus grande qu’elle ne l’était auparavant »

En cette rentrée 2021, ce sont 223 élèves de la 6ème à la 3ème, classe de Segpa comprise (sections d’enseignement général et professionnel adapté), qui sont encadrés par les 35 enseignants du collège Anne Frank. « La rentrée s’est très bien passée, assure la principale. Étrangement, le confinement a boosté la motivation des élèves à revenir sur les bancs de l’école. Ils viennent avec plaisir retrouver leur camarade et leur établissement. Une motivation bien plus grande qu’elle ne l’était auparavant ». À l’instar de l’année scolaire précédente, les restrictions sanitaires restent les mêmes, jonglant entre le respect de la signalétique au sol, les tournées à la cantine, ou encore les incontournables ports du masques et lavages de mains à profusion.

« Je pense que c’est un mythe de dire que le public perd des effectifs au profit du privé. Et d’ailleurs, les chiffres de cette rentrée scolaire 2021 montrent que l’enseignement privé est plus impacté que le public sur le problème ». Évelyne Bourdon

Un nouveau nom pour une nouvelle image. Photo par Nicolas Defay

« Nous avons la totalité de nos effectifs en classe de 6ème »

D’après les services de l’Éducation nationale, ce sont 12 millions d’élèves qui sont entrés dans les salles de classes de l’Hexagone ce jeudi 2 septembre 2021. Ils sont 38 641 exactement en Haute-Loire, de la maternelle à la terminale. Les établissements privés sont victimes d’un recul d’effectifs de l’ordre de 1,4 %, soit plus du double que le public (0,6%). 340 élèves manquent ainsi à l’appel par rapport à la rentrée 2020. « Oui, nous avons constaté une baisse chez nous aussi, admet Evelyne Bourdon sans partager de chiffres. Mais c’est insignifiant. D’autre part, nous avons la totalité de nos effectifs en classe de 6ème ce qui prouve l’engouement renouvelé dans notre établissement ».

« Depuis 2014, le collège de Corsac a perdu près de 200 élèves, un chiffre très élevé. Maintenant, la courbe s’est inversée. Le collège Anne Frank, avec sa nouvelle équipe et sa nouvelle pédagogie, mérite de retrouver ses effectifs d’antan. » Gilles Delabre

B. Deleau Ferret et G. Delabre aux côtés de la direction du collège. Photo par Nicolas Defay

« À une époque, des bruits, des « on dit » (…) ternissaient la renommée de ce collège »

Gilles Delabre, maire de Brives-Charensac, passe dans les établissements scolaires de la ville pour assister à la rentrée des élèves et écouter les attentes et les difficultés des différentes directions. Il fait un portait sans équivoque du collège public. « La structure a su se renouveler totalement et s’extirper de l’image qui collait à la peau du collège de Corsac. À une époque, des bruits, des « on dit », et la présence d’enfants un peu plus pénibles que la moyenne ternissaient la renommée de ce collège. Cela générait une certaine réputation négative. Aujourd’hui, c’est diamétralement différent. Le nom a changé, certes, mais c’est surtout la récente équipe qui a réussi à repenser la pédagogie, instaurant une vraie discipline pour tous les élèves afin que chacun se sente en sécurité et parfaitement accompagné dans leurs études ».

« Ce que je regrette, c’est que nous sommes obligés d’obliger cela »

À l’échelle de la ville de Brives-Charensac, Gilles Delabre indique aussi une légère baisse globale du nombre d’élèves dans les différents établissements. « Mais cela reste plutôt stable, modère-t-il. L’important est que les enfants et étudiants présents sont rentrés avec beaucoup de plaisir même si cela a été un gros changement pour les CP qui ont découvert l’obligation de porter le masque dans les classes. »

Pour les jours prochains, il souhaite un autre horizon sur le sujet : « Ce que je regrette, c’est que nous sommes obligés d’obliger cela. J'espère plus que tout que cette directive puisse évoluer en cours d’année et qu’on arrivera enfin à lâcher ces masques et surtout les plus jeunes ».

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