Laurent Wauquiez opposé à "un Etat qui nous massacre la forêt"

ven 10/02/2017 - 15:42 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:45

Nous avions déjà évoqué le problème dans un article en avril 2015, en expliquant que le radar météorologique était occulté par un masque forestier. Le dossier a ensuite été porté jusqu'au Ministère de l'Environnement en juin 2015 par le député Jean-Pierre Vigier.
On espérait enfin avoir trouvé une éclaircie dans le conflit en septembre 2015 quant à l'évolution de la polémique autour de l'abattage d'une partie de la forêt qui gêne le fonctionnement du radar météo de Sembadel. 
Ce samedi 4 février 2017, les opposants étaient prêts à en découdre et l’émotion était vive lors de la réunion du CDEPS (Comité de Défense de l’Environnement et du Patrimoine de Sembadel), qui s’est tenue à Sembadel en vue de préparer la rencontre avec le préfet prévue le 11 février.
Puis ce lundi 6 février 2017, Fransylva Haute-Loire, le syndicat des forestiers privés a réagi aux coupes d'arbres prévues autour du radar météo de Sembadel.

"On nous parle de développement durable et on s'apprête à saccager des hectares de bois"
Nous avons rencontré Laurent Wauquiez ce vendredi matin et au détour de notre reportage, nous lui avons demandé quel était son sentiment en tant que Président de Région. Ecouter sa réponse.

Maxime Pitavy

>> Rappel des faits

Un radar météo dont les signal est devenu inopérant
Le radar météorologique de Sembadel fait partie d’un réseau destiné à alerter la population sur le risque d’épisodes Cévenols au niveau national. Son installation a fait l’objet d’une consultation préalable des propriétaires concernés, qui a débouché sur un décret ministériel du 20 février 1996, créant une servitude d'utilité publique sur un ensemble de parcelles forestières afin d'éviter que les peuplements forestiers n’obèrent le fonctionnement du radar en masquant tout ou partie de son faisceau.
Or, la couverture du signal se dégrade progressivement depuis l’installation du radar, l’occultation due à l’élévation du massif forestier est passée de 30 à 90 % sur le secteur sud-est entre 1996 et 2012 selon les responsables de Météo-France. Dans le but de rétablir un signal acceptable, ces derniers ont saisi les pouvoirs publics en vue de l’exécution de la servitude, pour supprimer toute exploitation forestière dans un périmètre de 200 hectares autour de la construction. C'est donc aux propriétaires de trouver (et de payer) des prestataires pour raser leurs propres bois.

Une coupe rase équivalente à 45 stades de football professionnels
Cette perspective ayant suscité un vif émoi de la part des propriétaires et des riverains, il s’en est suivi une série de concertations destinées à recueillir les avis des personnes concernées et à étudier la possibilité d’une surélévation de la tour. Cette solution ayant été écartée par le centre météorologique de Toulouse pour des motifs techniques et financiers, Météo-France a choisi d’intégrer la couverture inhérente à la construction de deux nouveaux radars (Saint-Nizier et Saint-Rémy-de-Blot) pour réduire le plus possible l’importance du signal de la tour de Sembadel, afin de limiter l’ampleur des coupes autour de cette dernière. 
Dix hectares aux abords immédiats ayant déjà été traités avec l’accord des propriétaires, il ne reste plus que 50 hectares, dont 48 % (24 hectares) feront l’objet d’une coupe rase et 42 % (21 hectares) d’une coupe sélective qui ne concernera que les arbres les plus hauts (ce sera aux particuliers de le déterminer, de façon arbitraire).

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