Laurent Wauquiez impose son rythme sur les sentiers du Mézenc

Une rentrée politique à l’écart du « bruit et de la fureur médiatique »

Pas de scène, pas de grands médias nationaux, pas de discours habité, pas de « ténor politique » à ses côtés… Cette année, l’homme fort de la droite française s’est imposé une « diète médiatique » avant d’aborder sa traditionnelle rentrée.     
Aux pieds du géant des Hautes Cévennes, entre Velay et Vivarais, le patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes avait donné rendez-vous à ses proches fidèles, ce dimanche 3 septembre, pour marquer, par son ascension du Mont Mézenc, sa coutumière rentrée politique.     
Pour sa douzième montée sur le toit du département, Laurent Wauquiez a semble-t-il voulu faire preuve de discrétion tout en faisant la part belle à celles et ceux qui l’entourent, au quotidien, dans l’exercice de ses fonctions régionales. 

Une candidature en 2027 ? Un sujet tabou pourtant sur toutes les lèvres

A l’heure où un sondage place Edouard Philippe très loin en tête des personnalités susceptibles de rassembler la droite et le centre, et à quelques jours de la pique de Nicolas Sarkozy qui semble estimer que Laurent Wauquiez joue « petit bras », nombreux sont celles et ceux qui, dans la foule, semblent attendre un signal fort d’un président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes pourtant en retrait.    
Si Laurent Wauquiez reste pourtant silencieux sur cette question, c’est qu’il sait sans doute que le chemin est long et parsemé d’embuches. Ce sont plutôt ses fidèles et ses compagnons de route qui confessent, entre les lignes, de possibles ambitions présidentielles :    
« Je suis naturellement aux côtés de Laurent, par amitié et fidélité. Sa stature d’Homme d’Etat en fait notre candidat naturel » affirme ainsi le député altiligérien Jean-Pierre Vigier.
Venu de la petite cité de Montsalvy, le député du Cantal Vincent Descoeur symbolise également ce soutien local à une potentielle destinée présidentiable :     
« Nous sommes venus à la rencontre d’un ami qui fait beaucoup, en tant que président de Région, pour le département du Cantal. Nous le soutiendrons dans le chemin qui sera le sien ».

« Cette année je prends mon temps »

Pressé donc par ses troupes de sortir du bois, Laurent Wauquiez se veut pourtant plutôt discret sur cette question. Après avoir arpenté cet été les longs chemins de Compostelle, il préfère aujourd’hui escalader les phonolites du Mézenc en comité restreint tout en réservant sa parole à ses proches et aux militants.     
Pas de déclaration à la presse donc et lorsqu’on lui fait remarquer qu’il « change de chemin d’ascension cette année » ou qu’il « semble prendre le temps de dévoiler ses intentions » il réplique, malicieux :     
« Je reste sur ma route. J’ai promis de marcher moins vite cette année, de prendre mon temps dans la montée, mais n’allez surtout pas tout surinterpréter… ». 

« Nous c’est les brebis, vous c’est les moutons »

La première embuche du parcours se dévoile à seulement quelques mètres du col de la croix de peccata. Installés sur le chemin forestier, sur le parcours de cette procession politique en direction du sommet du Mézenc, une dizaine d’opposants au projet du doublement de la RN88 et de la déviation du bourg de Saint-Hostien bloquent le passage avec un troupeau de plusieurs brebis :     
« Nous sommes ici pour protester contre la destruction de 200 hectares de terres. Nous interpellons une nouvelle fois le président de la Région pour lui demander de stopper les travaux sur la RN88 et nous demandons un moratoire sur l’ensemble des projets routiers de France ».    
La tension est palpable mais Laurent Wauquiez trace sa route, imposant son rythme politique sur les sentiers du Mézenc.