Laurent Wauquiez au Mézenc : «Les valeurs de la droite restent intactes»

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:47

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Avec le député de la deuxième circonscription de la Haute-Loire Jean-Pierre Vigier en chauffeur de salle, la présentation du candidat fraîchement déclaré à l’élection à la présidence des Républicains Laurent Wauquiez, a démarré dans un registre affectif et local.
« C’est ici que nous avions lancé les régionales et que nous avions gagné en restant fidèles à nos idées, a rappelé le président d’Auvergne-Rhône-Alpes, c’est ici que j’ai appris et qu’ont grandi mes convictions politiques.»
Puis il a rapidement troqué le sentimentalisme introductif contre un ton d’emblée incisif. Taillant illico dans le lard d’adversaires autres que ceux qui devraient être ses concurrents à court terme : le député du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle, la conseillère régionale d’Île-de-France Florence Portelli et la peu connue Laurence Sailliet. Trois outsiders dans la course à la présidence des Républicains, rejoints ce dimanche 3 septembre, par le député du Vaucluse Julien Aubert.

«On a traversé des épreuves, perdu et déçu»
Non, ses adversaires sont Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Ce qui traduit la quasi certitude qui habite l’ancien député-maire du Puy-en-Velay de prendre prochainement les rênes de son parti. Peut-être est-il galvanisé par le tout récent ralliement de la juppéiste et modérée Virginie Calmels, omniprésente à ses côtés durant toute cette journée au grand air. La fondatrice de DroiteLib incarne en quelque sorte le renouvellement de la vie politique à la sauce Les Républicains. Elle a en tout cas presque relégué au second plan les autres ténors du parti, présents lors de cette journée : Bernard Accoyer, Brice Hortefeux ou encore Éric Ciotti.
Laurent Wauquiez est donc lancé dans une bataille, bien au-delà de la « formalité » qui se présente à lui en décembre prochain.
Durant son propos, devant 1500 militants chauds bouillants – dont une centaine de jeunes LR s’étant échappés de leur université d’été lyonnaise, il n’aura de cesse de fustiger ses ennemis, avec une attention toute particulière pour le président de la République. Il lui reproche notamment de faire preuve de duplicité, « il prétend faire la guerre au terrorisme et en même temps il supprime les moyens de la police et de nos armées » et de n’être « porté par aucune conviction, son seul projet c’est lui-même.»
La défaite aux dernières élections présidentielles semble rester en travers de la gorge du tribun  : « On a traversé des épreuves, nous avons perdu et déçu, perdu des élections que nous n’aurions jamais dû perdre.»

«Une droite sociale qui passe par le travail»
Toutefois, ce moment d’humilité restera court, dans le discours, « je suis convaincu que ce ne sont pas nos valeurs qui ont perdu, l’instrumentalisation des affaires contre François Fillon nous a tués, mais les valeurs de la droite restent intactes.»
Laurent Wauquiez, pour parvenir à ses fins, entend rassembler, « mais rassembler ce n’est pas se renier.»
Et les valeurs de droite d’être rappelées : le travail, l’autorité, le respect, la lutte contre l’insécurité, l’identité, l’anticommunautarisme, « au sommet de la constitution qu’il n’y ait pas le principe de précaution, mais celui de l’audace.»
Le « retour de la droite », donc, « mais une droite qui doit redevenir une droite populaire, une droite sociale qui passe par le travail.»
Tout ceci ayant été reprécisé, la ruée vers le Mont-Mézenc a pu alors commencer. En 2015, la symbolique de la frontière entre les deux anciennes régions - qui aujourd’hui n’en font plus qu’une - avait été toute trouvée, derrière cette traditionnelle grimpée. Elle avait lancé la campagne qui avait conduit Laurent Wauquiez à la tête d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Mais qu’en est-il du rapport entre l'ascension du 3 septembre 2017 et la prochaine échéance qui l’attend, en décembre prochain ? La symbolique de ne pas sortir des traditionnels sentiers battus de la droite ? Au moins pour préserver la flore protégée qui pousse sur les pentes du stratovolcan et qu'un tel envahissement a dû mettre à rude épreuve.

J.J.

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