Lait : deux fois moins de producteurs d'ici dix ans

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:50

"En 2003 nous étions 3 200 laitiers et nous ne sommes plus que 1 500 aujourd'hui", nous expliquait Olivier Vacheron, le porte-parole de la confédération paysanne en Haute-Loire, lors de notre enquête sur la guerre des prix dans l'agriculture en octobre dernier.
Les données officielles font état de précisément 1 600 producteurs de lait qui produisent un volume de 417 millions de litres de lait par an. On devrait donc passer de 3 200 producteurs laitiers en 2003 à seulement 800 en 2027, selon cette enquête menée par la Chambre d’agriculture auprès de la quasi-totalité des éleveurs laitiers de Haute-Loire.

Population âgée et manque d'attractivité
La faute aux départs en retraites nombreux dans cette population qui a une moyenne d’âge de 52 ans mais également au désir de changement de production. Cette baisse s’accompagne d’un manque d’attractivité du métier avec depuis quelques années une baisse sensible des installations qui ne permet pas le renouvellement des générations.
On note également une spécialisation des secteurs géographiques, la densité laitière étant très supérieure sur le nord-est du département, l’enquête prospective montre que cette tendance va se poursuivre dans les dix ans à venir.

Une production annuelle moyenne allant de 150 000 à 400 000 litres selon le type d'exploitation
En Haute-Loire, une exploitation laitière moyenne produit chaque année 255 000 Litres, grâce à 48 vaches laitières, sur une surface de 80 hectares (soit une moyenne de 5 300 Litres par vache). Mais il existe en réalité de grosses disparités entre une exploitation individuelle et un Gaec.
En moyenne, une exploitation individuelle produit 150 000 Litres avec 30 vaches laitières, sur une surface de 50 hectares, quand un Gaec moyen produit chaque année 400 000 L grâce à 60 vaches laitières, sur une surface de 110 hectares.

Les exploitants individuels en première ligne
Autres enseignements de l'étude : les Gaec représentent un tiers des livreurs et les deux tiers de la collecte départementale et quatre grandes entreprises laitières réalisent 95 % de la collecte (Sodiaal, Savencia, Copal, Gérentes). 
Les exploitants individuels seront les plus touchés par cette disparition d'actifs (-41% d'actifs contre -27% pour les Gaec et -23% pour les Earl). Questionnés sur l'avenir de leur exploitation, 69% des individuels déclarent ne pas avoir de repreneurs contre seulement 7% pour les Gaec.

----L'enquête réalisée auprès de 1482 exploitations laitières en activité en 2017, permet de prévoir la baisse des effectifs d'actifs, évaluée à 800 actifs en moins. La raison : "les installations ne comblent pas les départs en retraite et les changements de production impactent les volumes".-----La solution : un prix du lait rémunérateur et des conditions de travail satisfaisantes
Cette étude, présentée à la suite de la session budgétaire du 1er décembre permettra d’orienter la politique de conseil et de développement de la Chambre d’Agriculture selon Michel Chouvier, Président de la Chambre d’Agriculture, qui succède à Laurent Duplomb, nommé sénateur. Cependant, elle intéresse l’ensemble des acteurs de la filière, c’est pour cette raison que l’auditoire avait été étendu aux responsables laits et aux entreprises (laiteries et installateurs) acteurs de la filière sur le département au-delà des élus chambre d’Agriculture.
À la suite de cette présentation, un groupe de travail sur l’avenir de la production laitière va être mis en place. Il prendra en compte diverses composantes, le côté économique et technique et l’aspect foncier ainsi que le travail sur les exploitations. En effet, les producteurs sont tous d’accord sur le fait que pour attirer et conserver la main d’œuvre, qu’elle soit sous forme de salariat ou d’installation sur les exploitations, il faut à la fois avoir un prix du lait rémunérateur et des conditions de travail satisfaisantes. 

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