La preuve qu'on peut toujours rebondir dans l'existence

, Mise à jour le 02/06/2025 à 06:00

Deux femmes, deux portraits, deux histoires. Le point commun : la résilience. Coralie Serres et Lætitia Parrain ont troqué leur vie professionnelle, par envie ou par coup du sort, pour choisir celle qui leur convient. À 40 et 50 ans, les deux battantes ont préféré créer leur propre chemin, plutôt que d'en suivre un tout tracé.

"J'ai travaillé pendant 22 ans en santé mentale", souffle Lætitia Parrain qui partage un cabinet avec sa collègue, Coralie Serres, au 29 Maréchal Foch du Puy-en-Velay.

Un peu impressionnée par la présence du micro devant elle, elle poursuit doucement : "Au départ, j'ai commencé comme aide-soignante puis j'ai voulu reprendre mes études pour devenir infirmière. Jusqu'au mois de mai 2024, j'ai travaillé dans un centre hospitalier spécialisé".

Mai 2024. Une date qui sonne malheureusement comme un coup de massue pour elle. "Mon changement de vie s'est fait suite à des problèmes de santé, confie Lætitia Parrain. J'ai été opérée du dos et dû rester en arrêt pendant deux années, où une neuropathie périphérique et une fibromyalgie se sont déclarées ensuite. ".

Elle déplore : "Quand il a fallu reprendre le travail, il n'y avait plus de poste pour moi. J'ai été licenciée en 15 jours. Et la chute morale a été très rude pour moi".

Sombrer ou se relever ?

Dans la vie, quand on s'est pris un mur en pleine face, il existe alors deux choix. Sombrer ou rebondir. Lætitia a choisi la seconde option. "C'était le moment pour moi de changer de voie et de mettre un trait sur mon avenir d'infirmière. Mais je voulais tout de même trouver quelque chose en lien avec mon passé".

Elle explique : "Après m'être renseignée sur maintes possibilités me correspondant tout en étant cohérentes avec la réalité du terrain, j'ai opté pour devenir praticienne en bien-être émotionnel et physique en pratiquant, entre autres, des séances d'écoute active".

"Le cœur du Reiki est de travailler sur les émotions"

Installée en libéral, depuis le mois de janvier, elle accompagne ainsi des patients épuisés mentalement par un deuil, un burn-out, une séparation ou autres, en pratiquant des séances de relaxation puisées dans la pratique de Reiki.

"Ce n'est pas une discipline très connue, reconnaît Laetitia Parrain. Le cœur du Reiki est de travailler sur les émotions, les reconnaître, les comprendre et les apaiser quand celles-ci affectent le mental et le corps. Je donne aussi à mes patients des méthodes de relaxation intense pour les travailler à la maison".

Laeticia Parrain résume en quelques mots, l'essence du Reiki. "Le Reiki repose sur l’idée qu’une énergie vitale universelle circule en tout être vivant. La base du Reiki, c’est se connecter à cette énergie pour la canaliser et la transmettre avec intention, bienveillance et humilité. Il s’agit, toute la fois, d'imposer les mains, et d'être dans une écoute subtile, au-delà des mots"

Elle continue : "Le Reiki agit autant sur le plan physique, émotionnel, mental que spirituel. Quant à l'écoute active, c'est une posture d’attention bienveillante et sans jugement, qui permet de comprendre réellement ce que l’autre exprime, tant par ses mots que par ses émotions. Elle favorise la confiance, l’apaisement et la relation d’aide. Par des techniques simples, comme celles de Jacobson (relâchement musculaire) ou de Schultz (suggestion mentale), on apaise le corps et l’esprit. Une pause douce, pour retrouver calme et équilibre".

"J’accompagnai les personnes consommatrices de stupéfiants"

À ses côtés, Coralie Serres. Du haut de ses 40 ans, elle-aussi regarde ses années professionnelles comme un tremplin pour devenir ce qu'elle est parvenue à être aujourd'hui.

Si ce n'est pas le corps qui a flanché à l'instar de Laetitia, c'est l'envie d'évoluer, de se dépasser, qui a motivé l'ancienne assistante sociale.

"J'ai commencé ma vie professionnelle en 2008, mentionne-t-elle. J'étais travailleuse sociale dans une structure ponote (La Plage, Ndlr) qui accompagnait les personnes consommatrices de stupéfiants".

Elle poursuit : "Parce que j'ai toujours eu le soucis de parfaire mon métier, je me suis renseignée sur ce qu'était l'Analyse transactionnelle. Je voulais acquérir les bons réflexes, les bonnes attitudes pour servir mieux encore mon métier de travailleuse sociale".

Accro... à l'Analyse transactionnelle

En 2012, elle goûte à sa première formation en Analyse transactionnelle à l’école de Lyon. "Je ne me suis jamais arrêtée depuis !", sourit Coralie Serres.

Sept ans plus tard, l'idée d'ouvrir un cabinet naît dans sa tête. "Si devenir psychopraticienne me séduisait de plus en plus, je voulais, à la base, rester dans la structure où j'étais, avec mon statut de salariée, pour utiliser mon savoir au profit des personnes accueillies". Elle ajoute également : "L'idéal aurait été que je sois à mi-temps à La Plage en tant que travailleuse sociale et à mi-temps en libéral en tant que psychopraticienne".

Mais parce que la direction n'a pas souhaité la réduction de travail demandée par Coralie Serres, le projet d'aller voir pleinement ailleurs se profilait de plus en plus dans son esprit.

"La vie est faite de choix. J'ai choisi ce chemin. Et je ne regrette pas"

En 2021, Coralie Serres se jette à l'aventure. Elle intégre un cabinet au 29 de l'Avenue Foch et commence à pratiquer en tant que psychopraticienne. "Le libéral fait très peur, car nous ne pouvons compter que sur nous-même pour vivre de son activité, souligne-t-elle. Mais la vie est faite de choix. J'ai choisi ce chemin. Et je ne regrette pas".

"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait"

Aujourd'hui, après des moments de doutes et des instants d'incertitude, Coralie Serres est plus sereine quant à son activité qui ne cesse de se développer.

"Les gens qui viennent chez moi sont souvent conseillés par d'autres personnes, partage-t-elle. Après, la psychothérapie, d'une manière générale, est fondée sur une alliance thérapeutique entre le patient et le psy. Si la personne ne se sent pas en confiance, elle partira".

Deux femmes, deux portraits, deux histoires. Et surtout, deux exemples de force et de conviction qui prouvent que tout est réalisable du moment où l'on s'en donne les moyens. En ce sens, la citation de Mark Twain résume ainsi parfaitement le parcours de ces deux battantes : "Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait".

Témoignages recueillis par notre correspondant Max Klein 

 

 

 

 

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