La passerelle himalayenne la plus longue de France... en Haute-Loire

Par Nicolas Defay mer 13/10/2021 - 17:00 , Mise à jour le 13/10/2021 à 17:00

Aux premiers jours du printemps 2022, Grazac et Saint-Maurice-de-Lignon seront reliés par une passerelle de 265 mètres de long au-dessus des gorges du Lignon. Cette structure sera alors la plus grande de ce type de tout l’Hexagone (vidéo en fin d'article).

« Certains tenteront l’aventure, d’autres non, c’est certain ! ». Les mots sont de David Fournerie, directeur adjoint à la communauté de communes des Sucs en charge du projet. Entre deux passages de l’hélicoptère présent pour acheminer les matériaux, il révèle les mensurations de la grande passerelle en construction sur les terres de Saint-Maurice-de-Lignon et de Grazac. « Elle mesurera exactement 265 mètres de longueur et enjambera le Lignon sur un hauteur maxi de 63 mètres. Nous avons fait le choix d’utiliser du câble inox et galvanisé afin d’éviter un ajout de peinture. Ces matériaux ont l’avantage de ne nécessiter aucun entretien et pourront être réutilisés et valorisés en totalité par la suite par les générations futures ».

« Les notes de calculs font que vous pourrez tous monter sur la passerelle sans aucun problème. Mais l’idée des élus est tout de même que les randonneurs ressentent un effet "Whaou !". Donc, même si la structure est totalement fiable, sa traversée sera vraiment très impressionnante ». David Fournerie

Un technicien de l'entreprise CAN à l'œuvre sur la rive de Grazac. Photo par Nicolas Defay

Un « Stairway to heaven » à 1,5 millions d’euros

La réalisation de cette passerelle himalayenne, qui s’inscrit comme la plus importante de France, a été conceptualisée en 2019 et validée en 2020 par la Com Com des Sucs. Elle permettra de continuer la voie verte de la Via Fluvia dans le secteur de Villemont à Grazac pour rejoindre le domaine de Maubourg à Saint-Maurice-de-Lignon. 1,5 millions d’euros ont été nécessaires, financés par l’État, la Région Auvergne Rhône-Alpes, le Département de la Haute-Loire, le FEDER (Fonds européen de développement régional) et la LEADER (Liaison Entre Action de Développement de l'Economie Rurale). Un belvédère (côté Saint-Maurice-de-Lignon), avec une flèche de 7 mètres au-dessus du vide, est également en projet. Les entreprises Sertec, Can et VLM en sont respectivement les maîtres d’œuvre et les constructeurs.

« Il est vrai que le passage sera renversant et il est conseillé, je pense, de ne pas avoir le vertige. Une fois achevé, je l’essaierai personnellement ». Alain Fournier, maire de Saint-Maurice-de-Lignon

Juste pour les randonneurs et les vététistes

« Ce sera un atout touristique incontestable, assure Alain Fournier, maire de Saint-Maurice-de-Lignon. Ici, aux pieds de la passerelle, on est à un kilomètre seulement de la voie verte Via Fluvia. Cela permettra de faire des circuits très sympas entre Yssingeaux, Grazac et Saint-Maurice. Et surtout extrêmement insolites ! » Seuls les marcheurs et les vététistes, vélo roulant sur le côté, pourront emprunter cet accès aérien. « Et surtout pas les motos ! », insiste le maire.

À ses côtés, Jean-Paul Aulagnier, vice-président à la Com Com des Sucs et conseiller départemental dans le canton de Monistrol, rappelle l’importance du projet sur le développement touristique. « On va en profiter pour mettre à l’honneur le parc Maubourg. Le but est que les voitures stationnent à 2 km de la passerelle et que les gens s’y rendent à pied. Il y aura des airs de jeux et un parking délimité mis en place ».

« Notre but était de limiter l’impact du tourisme sur le milieu naturel. Pour ça, il fallait faire en sorte que les gens ne descendent pas dans les gorges du Lignon encore préservées. C’était ça l’objectif affiché de départ et non de battre des records ». David Fournerie

Jean-Paul Aulagnier (à gauche) et Alain Fournier. Photo par Nicolas Defay

Une course contre la montre pour utiliser l’hélicoptère

Pour les difficultés liées aux chantiers, David Fournerie cite la plus importante. « Nous n’avions pas d’accès direct sur le terrain. Il a donc fallu envisager l’héliportage. Mais pas n’importe comment ! D’une part, l’emploi d’un hélicoptère est très cher. D’autre part, il y a des règles à suivre au niveau du milieu naturel et surtout dans une zone classée Natura 2000. Pour respecter la faune et notamment les oiseaux, les rotations par les airs doivent se faire entre septembre et décembre dernier délai. Ceci est primordial pour ne pas générer de nuisances sur la nidification ».

L'hélicoptère en pleine rotation pour acheminer les matériaux. Photo par Nicolas Defay

La priorité de préserver au maximum l’environnement

Au jour de la conférence de presse ce mardi, David Fournerie indique que le chantier est dans les temps pour une livraison finale dans le courant du mois de février. « Aujourd’hui, les techniciens coulent le béton qui va maintenir les poteaux de la structure. Ensuite ce sera l’ancrage des tirants qui mesurent entre 12 et 13 mètres de long. » Il mentionne : « Ces tirants vont permettre un minimum d’impact sur l’environnement car la masse béton est, de ce fait, très limitée ».

« Il n’y a pas de point fragile sur une passerelle de ce type même en son épicentre »

À la question de savoir si la passerelle pourra supporter sans problème tous les utilisateurs, David Fournerie rassure : « Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’y a pas de point fragile sur une passerelle de ce type même en son épicentre. Les notes de calculs font que vous pourrez tous monter sur la passerelle sans aucun problème. Mais l’idée des élus est tout de même que les randonneurs ressentent un effet « Whaou ! ». Donc, même si la structure est totalement fiable, sa traversée sera vraiment très impressionnante ».

Petite vidéo bonus...:

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1 commentaire

mi

mer 20/10/2021 - 14:01

ce 1,5 millions € aurai servit a autre choses  cas une minorité qui vas traverser se pont.