La France est venue se déconfiner en Haute-Loire

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:07

« Nous ne pourrons faire un bilan précis qu’à la mi-septembre concernant la fréquentation des touristes au Puy-en-Velay et la communauté d’Agglomération, mais nous pouvons affirmer, sans hésiter, que les mois de juillet et août ont été exceptionnels ! Des progressions à deux chiffres ont même été constatées sur certains sites par rapport à l’année dernière. » Jean-Paul Grimaud, directeur de l’office de tourisme du Puy-en-Velay, se félicite à l'avance des résultats concernant la fréquentation des touristes, que ce soit dans la cité mariale que dans les curiosités et les villages extérieurs.

« Contrairement aux éditions précédentes, la saison n’a pas commencé lentement mais d’un coup, précise-t-il. Et depuis le début du mois de juillet, la fréquentation ne s’est toujours pas essoufflée. Le rocher Saint-Michel a enregistré des journées à 1 000 entrées, la Vierge à 1 500. Ce qui est très élevé. » Un constat confirmé par Eric Raymond, responsable de l’accueil au Rocher Corneille : « C’est une bonne année, en effet. Il y a, par contre, beaucoup de Français mais moins d’étrangers que les années précédentes. Les Chinois sont totalement absents ».

À la recherche d’une oasis
Un rapport qui est donc bien à contre-pied du contexte actuel où masques, clusters, gel hydroalcoolique et distanciation physique sont le quotidien de toutes et de tous. « Nous voulions respirer un peu d’air pur et nous avons tout de suite pensé à l’Auvergne, a partagé Romain Nantais, descendu en couple de la région parisienne. On est tout d’abord allé à Clermont-Ferrand mais la ville nous apparaissait un peu morte et imprégnée d’un sentiment de paranoïa dû au Covid. Le Puy n’était pas du tout dans le programme. En fait, nous sommes arrivés ici le samedi 22 août et nous avons finalement décidé de rester là jusqu’à la fin de nos vacances. Les gens et les commerçants sont beaucoup plus détendus que dans les grandes agglomérations. L’ambiance est calme et à la fois festive. Sans parler des monuments et des rues du Puy qui sont d’une splendeur que nous n’avions pas imaginée ».

Outre les monuments, les activités nature au centre des intérêts
« La Haute-Loire a réuni toutes les conditions pour que les gens soient rassurés, pense Jean-Paul Grimaud. D’après leurs demandes à l’office de tourisme, ils recherchent bien entendu tout ce qui est du patrimoine historique de la ville mais également des activités de nature, des grands espaces, des randonnées. Les chemins de Stevenson et du Saint-Jacques ont été très prisés. La particularité de cette année est aussi l’intérêt porté sur d’autres sentiers moins connus comme le chemin de la Régordane (GR 700, Ndlr) qui relit Le Puy à Saint-Gilles dans le Gard, ou encore celui du GR 400 qui fait le tour des monts d’Auvergne. Nous avons également subi une pénurie de vélos à la location que les gens utilisent sur la Voie Verte et la Via Fluvia. Et la cascade de la Beaume à Solignac comptabilise tous les jours entre 1 000 et 1 200 visiteurs. »
D’après Jean-Paul Grimaud, le confinement a été difficile dans les grands agglomérations. Ce qui a décidé de nombreuses personnes à se laisser tenter par des régions dont ils n’avaient pas forcément eu l’idée de visiter au préalable.

Le Puy-en-Velay, une destination internationale
Toujours selon le directeur de l’office de tourisme ponot, l’Hôtel des Lumières, l’animation en réalité virtuelle installée entre les murs de l’Hôtel-Dieu, doit refuser du monde. « Il est complet tous les jours, souligne-t-il. Je pense que Le Puy-en-Velay et la Haute-Loire sont devenus des secteurs parfaits pour des vacances post-confinement. D’autre part, les prix sont très attractifs par rapport à d’autres régions, notamment dans la restauration. Ce qu’on espère, c’est que tous ces touristes qui sont venus chez nous sans forcément y avoir pensé, vont être des vecteurs de communication à leur tour. On croise aussi les doigts pour que la saison continue ainsi au mois de septembre même si nous sommes conscients que les fêtes du Roi de l’Oiseau 2020 n’auront pas la même ampleur que les opus précédents. »

Concernant l’origine des touristes, Jean-Paul Grimaud mentionne essentiellement des gens issus de la région Auvergne-Rhône-Alpes, du grand sud et de la région parisienne. « Le fait qu’il n’y ait pas de Chinois et d’Américains cette année exclusivement démontre bien que Le Puy-en-Velay est une ville à visée internationale ».

Nicolas Defay

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