"La forêt est une réponse au changement climatique"

, Mise à jour le 23/06/2022 à 12:00

Les forêts auvergnates ne sont pas épargnées par le réchauffement climatique ces dernières décennies. L'Office National des Forêts a mis en place un plan de renouvellement forestier pour pallier ce problème.

C'est l'une des grandes conséquences du réchauffement climatique. La végétation présente dans les forêts subit ce phénomène depuis plusieurs décennies et plus particulièrement les arbres. Les différentes essences présentes dans les forêts françaises, et donc auvergnates, n'ont plus la capacité d'adaptation à ce changement climatique. Parmi les facteurs présents, le manque d'eau qui rend les arbres vulnérables notamment aux différentes attaques parasitaires comme celles des insectes ravageurs par exemple. Les multiples pics de chaleur de ces dernières années n'ont pas arrangé la situation. De ce fait, l'Office National des Forêts a mis en place un projet de replantation et de renouvellement des forêts en France. La région Auvergne-Rhône-Alpes est concernée. 

Les coupes sanitaires, première étape du projet de renouvellement forestier

La première étape du renouvellement des forêts en Auvergne mais aussi national consiste à couper les arbres dits vulnérables. Les principales essences des forêts auvergnates sont de moins en moins adaptées au climat de leur zone géographique au fil des années. Ces coupes peuvent alors concerner jusqu'à plusieurs hectares. Vient ensuite l'étape de replantation avec un choix d'essences bien différentes, et beaucoup plus adaptées au changement climatique. L'Office National des Forêts précise "miser sur une diversité d'essences de reboisement" pour rendre les forêts auvergnates plus résilientes. "On va alors choisir des espèces plus méditerranéennes comme le Pin Laricio de Corse ou encore le Mélèze. Ce sont des essences qui résistent beaucoup plus au manque d'eau et aux sécheresses", précise Christine Ballut, responsable forêt à l'ONF.

 

"Les replantations peuvent être de vrais casses-tête"

Si l'option choisie par l'Office National des Forêts repose essentiellement sur des essences méditerranéennes pour pouvoir affronter les périodes de sécheresses et le manque d'eau, ces espèces ne sont pas idéales pour autant. "Là où les replantations sont compliquées c'est que ces essences ont du mal avec les périodes de froid et les gels tardifs notamment. Il faut aussi préciser que le changement climatique n'est pas linéaire même s'il est très rapide. Si le changement climatique avait été régulier, ces espèces méditerranéennes auraient eu le temps de migrer et de remonter progressivement. C'est pour cela qu'on essaie aussi de se diriger vers des espèces plus résistantes au froid comme le sapin de Bornmuller de Turquie qui est aussi adapté à des périodes hivernales plus froides", précise Christine Ballut. 

130 000 hectares de plantation pour les forêts d'Auvergne

En ce qui concerne les forêts de Haute-Loire, du Cantal et du Puy-de-Dôme, ce sont 130 000 hectares de plantation qui vont être mis en oeuvre par le projet de l'Office National des Forêts. Au niveau régional, ce sont 24 dossiers qui ont été financés au titre de France Relance. A l'échelle nationale, le projet représente quelques 300 hectares de forêt qui vont être renouvelés. Ce sont 102 000 plants qui vont être mis en terre partout en France. Sur l'ensemble de l'Hexagone, ce sont plus de 58 dossiers qui ont été financés par France Relance. 

La commune de La Tour d'Auvergne concernée par le projet de renouvellement forestier

Le chantier le plus important du projet de renouvellement et d'enrichissement des forêts de l'Office National des Forets dans le Puy-de-Dôme se situe dans la forêt sectionale d'Auzat près de la commune de La Tour d'Auvergne. Au total, ce sont plus de 33 000 plants qui ont été mis en terre sur plus de 35 hectares. Parmi les espèces plantées, on retrouve le Pin Laricio de Corse, le Mélèze d'Europe ou encore le Cèdre de l'Atlas. A noter qu'une soixantaine d'enfants de l'école primaire de La Tour d'Auvergne ont participé à ce chantier. Une première fois le 19 novembre 2021 dans une journée de sensibilisation sur les dégâts du réchauffement climatique. Puis une seconde le 17 mai dernier, pour la plantation des 100 derniers arbres du chantier. 

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