Jean-Williams Semeraro : l’environnement comme cheval de bataille

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:59

Jean-Williams Semeraro est né il y a 62 ans, à Nanterre, de parents immigrés italiens qui se sont rencontrés en France.

Zoomdici : Quand vous aviez 18 ans, vous vous imaginiez quelle carrière ?
J.-W.S. : Je me voyais rock star, j’avais les cheveux longs tendance Rolling Stones et les Beatles, mais mes parents ont brisé ma carrière (rires) et m’ont envoyé en internat faire un CAP en confection métallique. Je me suis vu en vainqueur du Tour de France aussi ! Je faisais du cyclisme en compétition. Ça a été une passion, un rêve… le sport fait rêver et c’est une bonne école de la vie. Puis j’ai fait une année à Sciences Po Grenoble. Et pour subvenir à mes besoins, j’étais photographe pour l’Agence française de publicité à Paris (sport, mariages…). Et je suis resté passionné de photos d’ailleurs. Avec les smartphones, on peut saisir le moment… un peu comme en politique.

Zoomdici : Votre smartphone ne vous quitte jamais, non ?
J.-W.S. : Non parce que le smartphone c’est devenu un outil où il y a mon agenda, ma correspondance, les réseaux sociaux qui ont pris une place considérable dans la société. Facebook c’est 35 millions de personnes, Instagram 17 millions. Alors quand des gens se retirent de Facebook parce qu’ils trouvent que c’est n’importe quoi, je pense qu’il faut y rester pour dire les choses et rétablir certaines vérités face aux fake news. Tant pis pour les trolls, j’en ai… encore un hier, mais qui visiblement n’était pas bien informé.

Zoomdici : Vous avez la peau dure ?
J.-W.S. : Oui, oui je le pense. Le vélo ça rend la peau dure parce qu’il faut aller au bout. L’alpinisme aussi parce qu’il faut être capable de reculer à 100m du sommet quand l’orage arrive et qu’on se met en danger soi-même et les personnes avec vous.

Zoomdici : Le cyclisme, la guitare électrique, la moto façon biker, le Roi de l’oiseau en costume Renaissance d’apparat cousu main par vous-même… Depuis un an et demi, vous postez vos hobbies sur vos réseaux sociaux. Sur Facebook, vous avez plus de 2 000 « amis », avec 440 personnes qui vous suivent. Vous y êtes vous-même ou cultivez-vous une certaine image ?

 

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NB. Jean-Williams Semeraro a pris sa carte au MoDem à la rentrée 2018 car il pensait partir à la retraite en mai il y a deux ans. Mais le recteur d’académie d’alors, fraîchement nommé, lui a demandé de poursuivre un an. Cela faisait quelques années qu’il était proche de Jean-Noël Barrot, alors conseiller départemental d’Yssingeaux avec Madeleine Dubois et aujourd’hui secrétaire général du MoDem au plan national mais « sans parler de politique à l’époque et sans les rencontrer en dehors du travail », assure-t-il.

Zoomdici : Vous avez fait les deux ans de préparation au concours de l’ENA, mais pas l’ENA. Vous comprenez en tout cas les problématiques de finances publiques ?
J.-W.S. : Oui j’ai pu acquérir une vision de l’économie locale. Ce qui me semble important aujourd’hui c’est rendre possible le nécessaire.
Zoomdici : Avec des hausses d’impôts ?
J.-W.S. : Trop tôt pour le dire aujourd’hui.

Zoomdici : Jean-Noël Barrot incarne une mouvance de centre-droit qui s’oppose à Laurent Wauquiez. Vous en faite partie ?
J.-W.S. : Il n’y pas de clash, pas de guerre. Chacun fait en fonction de ses valeurs et de ses convictions.

----« Je n’ai jamais fermé d’école pendant mes six ans ici, malgré ce que je peux lire. »-----Zoomdici : Vous avez été le représentant du Ministère de l’Education nationale en Haute-Loire ces six dernières années, jusqu’en août. Vous ne vous êtes pas fait que des amis au fil des cartes scolaires, avec leurs lots de parents d’élèves protestant contre des fermetures de classes, et de la réforme du lycée qui ne ne passe toujours pas.

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Zoomdici : Vous avez été Inspecteur de la Jeunesse et des sports à Caen, en charge du développement de la politique de la ville sur le terrain et des aménagements. Vous y avez forgé votre opinion sur les rythmes scolaires. Si vous êtes en responsabilité à la mairie du Puy à partir de mars, rétablirez-vous la semaine à 4,5 jours ?

 

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NB. En 2013, Jean-Williams Semeraro a payé une cotisation d’un an pour soutenir Vincent Peillon (à l'origine des rythmes scolaires sur 4,5 jours) à la primaire, sans action de militantisme. Il a été encarté au Parti socialiste de 1980 à 1985 où il était militant actif rocardien, une mouvance qualifiée de gauche américaine comparable aux centristes d’aujourd’hui.

Zoomdici : Entre 1986 et 1992, vous avez été candidat pour Les Verts à Caen lors de municipales, cantonales, régionales… (vous n’étiez alors pas fonctionnaire de l’État mais contractuel à la Direction départementale de l’équipement).
J.-W.S. : Je n’arrivais jamais au second tour, quand on est écologiste… Mais c’était pas l’objectif. Et je laissais toujours la totale liberté aux gens qui avaient voté pour moi de faire leur choix pour le second tour.

Zoomdici : Pourquoi ne pas faire partie d’Europe écologie Les Verts aujourd’hui ?

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Zoomdici : Quelles grandes orientations vous souhaitez pour Le Puy par rapport à ses orientations actuelles ? Vous dîtes que vous faîtes du Zéro déchet. Vous placez l’environnement au cœur de vos priorités ?

 

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Zoomdici : Est-ce certain qu’il y aura liste commune avec La République en Marche ?
J.-W.S. : J’ai déjà participé à une première réunion début septembre à l’invitation des LREM du Puy, envahie d’ailleurs par des personnes mécontentes.
Pour moi, Catherine Granier-Chevassus, la conseillère municipale d’opposition du Puy, est référente au Puy pour LREM. C’est une interlocutrice de qualité. Si ce pacte démocratique nous pouvons le bâtir ensemble, ce sera avec plaisir. Mais je ne souhaite pas me retrouver dans une liste qui me renvoie soit d’un côté, soit de l’autre, puisque je refuse le bipartisme et les dogmes. Je souhaite que ce soit véritablement ouvert avec des gens de toutes sensibilités prêts à porter un projet commun.

NB. Les investitures LREM seront dévoilés fin octobre.

Zoomdici : Dans cette alliance, qui se dessine comme tête de liste pour l’instant ?
J.-W.S. : C’est une décision d’équipe. Ça peut être Catherine Granier-Chevassus, ça peut être moi, ça peut être quelqu’un d’autre.

Zoomdici : Vous comptez rassembler même au-delà de La République en Marche ? Vous avez approché par exemple Laurent Johanny de Génération.s ?

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NB. Nous avons contacté Laurent Johanny. Voici sa réaction : « Nous n’avons pas attendu la nomination de tel ou tel parti pour commencer à travailler pour les municipales. Si Jean-Williams Semeraro me demande personnellement de le rejoindre, je lui répondrai, pour ce qui me concerne individuellement, que je suis de gauche, de cette gauche écologiste qui souhaite bâtir un projet pour cette ville. Je ne vois pas comment je pourrais, sincèrement, me positionner avec des gens qui soutiennent d’un côté Emmanuel Macron et sa politique antisociale et de greenwashing, et de l’autre Laurent Wauquiez puisque le MoDem local l’a soutenu à l’élection régionale. »

Zoomdici : Parmi l’équipe municipale sortante, certains ne suivront pas Michel Chapuis sur un prochain mandat. Vous avez eu des contacts avec des conseillers municipaux sortants ?
J.-W.S. : Je viens juste d’être désigné chef de file MoDem ce week-end. Il y a encore un mois j’étais fonctionnaire de l’État donc je n’avais aucun échange politique sur le département. J’ai entretenu le dialogue avec tous les représentants politiques, de quelque bord qu’ils soient, à égalité de traitement. Maintenant si des personnes souhaitent rejoindre cette alliance de démocrates, je suis à l’écoute. Par contre, je ne suis pas en train de chercher une élection pour être élu. Le chef de file MoDem peut être tête de liste mais peut ne pas l’être. Il s’agit de rassembler toutes les bonnes volontés pour changer la ville.

Annabel Walker

En plus de son compte Facebook personnel, Jean-Williams Semeraro vient de créer, ce dimanche, une page Facebook en tant que chef de file MoDem au Puy. Il y a posté une photo de groupe de membres du MoDem d’Auvergne Rhône-Alpes qui se sont réunis ce week-end à Guidel, dans le Morbihan, pour l’université de rentrée du parti.

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