"Jean-Pierre Coffe a été l'un des premiers à dénoncer les excès de l'alimentation moderne"

mer 30/03/2016 - 19:48 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:40

Dans la nuit de mardi à mercredi, Jean-Pierre Coffe est décédé à l'âge de 78 ans. Cuisinier dans l'âme, il était aussi un célèbre chroniqueur gastronomique. Ses apparitions répétées à la télévision, de Canal + à TF1 en passant par France Télévision, en ont fait un personnage incontournable de ces 20 dernières années.

« C’est pas de la charcuterie, ça, c’est de la merde ! »
Rappelons également qu'il animait la célèbre émission "ça se bouffe pas, ça se mange" sur les ondes de France Inter, un titre d'émission à l'effigie de l'une de ses célèbres sentences : "c'est de la merde".
En 1992, c’est sur le plateau de Canal +, dans l’émission la Grande famille, que le chroniqueur trouve son cri de guerre. Il balance des saucisses de supermarché en criant, face à un Michel Denisot et un Jérôme Bonaldi médusés : « Oui, j’la jette, parce que ça, c’est honteux, c’est pas de la charcuterie, ça, c’est de la merde ! ».


"Le champignon est un produit qui lui plaisait beaucoup"
Régis Marcon est chef cuisinier trois étoiles au guide Michelin. Son restaurant de Saint-Bonnet-le-Froid est le seul de Haute-Loire à compter trois étoiles, un sésame particulièrement difficile à obtenir : ils ne sont que sept en Auvergne Rhône-Alpes sur les 26 que recense l'hexagone. Notre partenaire de RCF Haute-Loire est parvenu à le joindre par téléphone ce mercredi matin.
Il se trouve qu'il connaissait plutôt bien Jean-Pierre Coffe : "je garde d'excellents souvenirs, car je l'ai croisé à de multiples reprises et j'ai aussi eu le plaisir de participer plusieurs fois à ses émissions, notamment sur le thème des champignons. C'est un produit qui lui plaisait beaucoup et il m'appelait à chaque fois pour avoir des renseignements sur ce beau produit de la Haute-Loire". 

Un franc parler tel un hymne à la gastronomie
Evidemment, Jean-Pierre Coffe a marqué toute une génération avec ses lunettes rondes et colorées, mais surtout son franc parler. "On peut dire qu'il n'avait pas de langue de bois. Je crois que tout le monde se rappelle du jambon qui sortait du cellophane...", commente le chef altiligérien.
Quant à l'impact qu'il a eu sur son époque, il ne fait aucun doute : "c'est quelqu'un qui nous a tous marqués, je crois que c'est important de dire que c'est une personnalité qui a apporté beaucoup à nos métiers et plus généralement à tout ce qui concerne l'alimentation. Il était très attaché aux bons produits et a valorisé la gastronomie". 

Les dérives alimentaires de nos sociétés de consommation
Notons enfin que Jean-Pierre Coffe a pointé du doigt depuis une cinquantaine d'années les excès de l'alimentation moderne et les dérives productivistes de l'industrie agro-alimentaire. "Je sais bien que beaucoup de choses ont changé et sans dire qu'il faut un retour en arrière, il y a matière à s'interroger sur la traçabilité des produits. C'est extrêmement important et Jean-Pierre Coffe est l'un des premiers à avoir mis l'accent la dessus", conclut Régis Marcon.

Maxime Pitavy 

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