Issoire pleure son planeur passionné

Les circonstances de l'accident sont encore floues. Mais le sentiment de tristesse lui est collectif. Sur les réseaux sociaux, les hommages se multiplient. La Ville d'Issoire, l'Amicale du personnel du centre hospitalier, la commune du Broc, le festival Cervolix et bien d'autres...

Daniel Gaime, était président de l'aéro-club Pierre-Herbaud d'Issoire-Le Brox (ACPH), et il est tristement décédé en s'écrasant avec son appareil à 500 mètres de la piste de l'aérodrome, son aérodrome. En pratiquant sa passion, à l'image de sa vie. Avant le vol, il y a eu le canoë et encore avant la moto-cross.

Le canoë comme métier et déjà passion

Sa carrière, il l'a mené en étant notamment conseiller technique régional de la Ligue d'Auvergne de canoë-kayak. David Paquet l'a alors connu à cette époque quand lui-même était un jeune adolescent qui pratiquait le kayak. "Je suis très touché. Je l'ai côtoyé depuis mes 13 ans, toutes mes périodes de vacances scolaires, je les ai passées avec lui. Il organisait des stages de kayak avec la Fédération, c'était notre papa, on l'appelait tous "papi" d'ailleurs. On l'aimait beaucoup, il nous a transmis énormément de choses, des valeurs dans le sport et en dehors, le respect des autres, la bonne humeur, juste sa façon d'être. Il nous a formé sur des diplômes, nous a aidé dans la vie. Je travaille aujourd'hui dans le tourisme et cela par exemple je lui dois. Il m'avait convié à un salon du tourisme, j'y ai découvert mon métier. C'était un homme plein de passion, il souriait tout le temps, parce qu'il faisait ce qu'il aimait."

Avec lui, l'Auvergne s'est établie tout en haut de la hiérarchie nationale du canoé-kayak. Car, Daniel Gaime n'était pas qu'un sourire, c'était également un homme d'action. "Il a éduqué ou détecté tellement de jeunes sur Issoire et son bassin. Jean-Luc Bataille (champion du monde par équipe en 1989), ou encore Jean-Luc Ponchon (champion du monde en 1985 et 1987), sont des symboles de cette domination du kayak auvergnat de 1981 à 1995".

Impliqué, travailleur et inarrêtable

Jean-Luc Ponchon est d'ailleurs aujourd'hui, le vice-président de l'aéro-club. "Je l'ai côtoyé au canoë, pendant ma carrière. Je pense que je le connais depuis 52 ans. Il aimait les rapports humains, mais il ne laissait surtout jamais les choses en plan", témoigne l'ancien champion du monde.

Au lendemain de son décès, c'est surtout son activité incessante qu'évoque son vice-président : "Il était président du club depuis 2010, en mars dernier son mandat a été renouvelé. Il a dû gagner avec 58 voix sur 60 ...Il faut dire que c'était quelqu'un qui s'engageait beaucoup. Il devait bosser 25 heures en moyenne par semaine au club. Si vous veniez à n'importe quelle heure, vous aviez un avion, vous aviez besoin d'essence, il avait un renvoi d'appel sur son téléphone, il venait toujours. D'une disponibilité totale, il était passionné par l'activité, mais il aimait aussi structurer les choses. Il faisait beaucoup de vols de découverte pour initier les gens à l'activité. Il était impliqué dans l'USI, sur tous les coups, il donnait la main, il embêtait la communauté de communes pour les locaux de l'aéro-club. C'était ça Daniel Gaime, il était serviable, souriant, connu partout et dévoué, tout en étant très avenant."

Avec sa femme, Georgette, qui a été maire du Broc pendant une quinzaine d'années et également investie dans plusieurs associations, ils sont des acteurs importants du milieu associatif du bassin issoirien. Il était d'ailleurs toujours impliqué dans l'association Bazaltik qui organise des festivités des rencontres et des expositions au Broc.

"Il va planer encore au-dessus de nous"

"Quand il avait un objectif pour l'une de ses passions, il ne lâchait pas. Il s'est battu pendant dix ans pour les locaux de l'aéro-club (l'association est locataire de la communauté de communes), il a dû embêter le président de l'agglo (Bertrand Barraud), il devait être pénible parce qu'il était déterminé", explique Jean-Luc Ponchon.

Son combat aura porté ses fruits, les locaux flambants neufs ont été inaugurés en juin dernier. Des locaux qui pourraient porter son nom ? "C'est bien trop tôt pour le dire, là nous ne sommes que dans la tristesse, mais il a marqué le club, c'est certain, par sa disponibilité, son travail et surtout sa bonne humeur", avoue le vice-président. "Il a formé et éduqué tellement de jeunes, on pensera forcément toujours à lui. C'est un modèle pour moi, d'engagement, de sympathie et de passion, il va planer encore au-dessus de nous pendant longtemps, je vous le dis", conclut David Paquet.

La rédaction de Zoomdici transmet ses plus sincères condoléances à sa femme, ses enfants et ses petits-enfants.