Interview exclusive avec Olivier Cigolotti sur l'année de conflit russo-ukrainien

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 21/02/2023 à 12:00

Olivier Cigolotti, Sénateur de la Haute-Loire, est au Togo actuellement. Malgré la connexion téléphonique compliquée, nous avons pu nous entretenir avec lui, ce dernier étant aussi Vice-Président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.

À Zoomdici, il dresse le bilan de la guerre russo-ukrainienne après son premier triste anniversaire. Il partage également sa crainte quant au devenir du conflit qui semble prendre une ampleur nouvelle et de plus en plus engageante concernant les pays occidentaux.

La connexion se coupe parfois, grésille, hache les mots pour se reconnecter par intermittence. Mais au fil des 12 minutes passées au téléphone avec le Sénateur altiligérien Olivier Cigolotti, actuellement en déplacement en Afrique de l'Ouest, de précieuses informations nous sont confiées par cet expert sur le conflit qui fait rage à 2 700 km de là.

Un an dans trois jours. Le 24 février précisément. Cela fait déjà une année que l'armée russe a entamé son invasion sur le pays voisin ukrainien. Un an que les militaires du Président Volodymyr Zelensky tiennent bon face à la machine de guerre lancée par Vladimir Poutine. Une année que les populations fuient leurs terres natales pour échapper aux bombes, à la mort et la misère. "Personne n'aurait pensé que ce conflit soit aussi long, rappelle Olivier Cigolotti. Il est certain que tout le monde pariait sur une victoire de la Russie dans les 72 heures qui ont suivi les premières bombes".

Le Sénateur de la Haute-Loire, Olivier Cigolotti, membre du groupe Union Centriste.
Le Sénateur de la Haute-Loire, Olivier Cigolotti. Photo par DR

"La faiblesse d'une armée russe qu'on croyait l'une des plus puissantes du monde"

Le Vice-Président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées souligne deux faits d'importance : "Cette guerre a montré la détermination et le patriotisme des ukrainiens. Elle a montré leur volonté à ne pas se faire englober dans l'ancien empire soviétique, usant d'une force et d'une conviction qui force le respect".

Il ajoute : "Et ce conflit a également démontré la faiblesse d'une armée russe qu'on croyait l'une des plus puissantes du monde. En réalité, elle s'avère assez défaillante sur de nombreux points !".

Des armes de défense aux chars lourds 

À propos du partenariat entre les pays occidentaux et l'Ukraine, Oliver Cigolotti découpe la guerre en trois phases. "La première a été d'équiper la nation ukrainienne d'armes de défense, de batteries antiaériennes et antimissiles, décrit-il. Ensuite et récemment, nous avons fourni des chars lourds. Là, nous sommes passés sur une phase offensive qui permet à l'Ukraine de reconquérir des territoires perdus".

"Équiper l'Ukraine avec des avions de combat signifie la possibilité d'étendre la guerre au-delà des frontières russes, jusqu'à Moscou et le Kremlin". Olivier Cigolotti

Le grand danger de fournir des avions de combat à l'Ukraine

La troisième partie est celle qui inquiète particulièrement le Sénateur de Haute-Loire. "Aujourd'hui, les Présidents des pays alliés à l'Ukraine discutent de confier des avions de chasse. Cette montée en niveau s'avère très risquée et très complexe".

Il s'explique. "Vladimir Poutine n'a cessé de poser des lignes rouges à ne pas franchir. Chaque fois, nous avons tout de même pu augmenter notre aide envers l'Ukraine. Mais la fourniture d'avion est sensible, car on ne peut pas distribuer ce matériel sans personnel militaire français ou autres. Quand un avion vole deux heures, il faut 50 heures de maintenance derrière. Pour ça, il faut envoyer des hommes de nos nations directement sur les bases en Ukraine."

Il continue avec un sombre timbre : "Équiper l'Ukraine avec des avions de combat signifie la possibilité d'étendre la guerre au-delà des frontières russes, jusqu'à Moscou et le Kremlin. La question qui se pose alors est : Pourquoi faire ? Doit-on se limiter à défendre l'Ukraine et reprendre les zones occupées par l'armée russe ou doit-on s'engager dans une stratégie clairement offensive sur le territoire russe ?"

"Toutes les chancelleries de la planète seront à l'écoute de son discours."

Aujourd'hui, ce 21 février 2023, Vladimir Poutine est apparu sur toutes les chaînes télévisées du monde entier*. "Toutes les chancelleries de la planète seront à l'écoute de son discours, termine Olivier Cigolotti. Tout le monde est dans l'attente. Est-ce pour appeler au dialogue ? Est-ce pour annoncer une grande offensive afin de marquer les 1 an du conflit ? C'est difficile de prévoir quelque chose avec un interlocuteur de cette nature".

*À noter que nous avons interviewé Olivier Cigolotti ce mardi 21 février 2023 à 8h30, heure française. Le discours de Vladimir Poutine a commencé à 10 heures d'où les interrogations du Sénateur sur la teneur de l'intervention du Président russe. 

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1 commentaire

mar 21/02/2023 - 15:11

Les avions est un FAUX problème de danger dans l'escalade s'ils se limitent à la frontière proche MAIS comme l'Ukraine est constamment bombardée , les aérodromes seraient systématiquement pilonnés !!!!! Il y a le YF35 à décollage atterrissage  verticale Mais c'est un bijou trop précieux pour les USA !!!!   Il reste les hélicoptères ( facile à dissimuler ) Problème est la formations pour le matériel occidentale On pourrait , tout de même , donner nos Gazelles ( 50 ans de service ) remplacées par le Tigre

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