Insonorisation de la RN88 : les riverains décidés à se faire entendre

, Mise à jour le 26/11/2020 à 19:21

La RN88, ses quelques 22 000 véhicules/jour et les murs anti-bruits posent bien des problèmes aux habitants de Fay-la-Triouleyre qui sont bien décidés à se battre pour leur tranquilité.

Deux poids, deux mesures
En mai 2012, nous écrivions : " Les riverains accueillent les travaux d'installation d'un mur anti-bruit avec joie puisqu'ils sont signe de confort sonore " . Aujourd'hui, les habitants de Fay-la-Triouleyre dressent un bilan très mitigé de cet aménagement et pour cause : le mur composé de trois types de panneaux différents ne propose pas la même insonorisation partout. Sur une longueur totale d'un kilomètre et demi, la première moitiée située entre les bretelles d'entrée et de sortie du village est efficace. En présence du Maire de Saint-Germain-Laprade, André Cornu, du député Laurent Wauquiez et des riverains, l'épaissseur du mur en tricouche a été mesuré : 14 cm. La même démarche a été entreprise sur l'autre portion de panneau, résultat : 4,5 cm, monocouche et du jeu entre les planches constitutives du mur. 

Une déception
Les habitants nous expliquent : " Sur une des parties, nous avons eu ce qui restait des murs anti-bruit de Brives-Charensac, mais il y a aussi deux autres sortes de panneaux. Ce ne serait pas un problème s'ils étaient tous efficaces mais ce n'est pas le cas, c'est du bricolage ". Le député Laurent Wauquiez accuse : " De mémoire, il devait y avoir un milion d'euros de budget pour ce mur et c'est une réalisation décevante ". 

Disparition des résulats de l'étude acoustique
Une analyse de la pollution accoustique a été réalisée par la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement), les résultats étaient attendus en juillet 2013. José Esteve, un riverain, n'a pas hésité à relancer le service tous les mois pendant six mois : " Plus ça allait, plus la personne était génée en nous expliquant qu'elle n'avait pas les résultats. Puis, on nous a répondu qu'ils avaient été communiqués à la mairie ". Malheureusement, le Maire n'a, lui non plus, pas eu connaissance des résultats de cette étude. 
Les habitants nous expliquent tour à tour leurs mésaventures avec les services en cause : " Quand les travaux ont été finis, nous nous sommes plaints et on nous a répondu que les panneaux allaient être doublés. Mais il n'y a toujours rien et il n'est plus question de doubler la protection. Une fois, on a même suggeré d'aller habiter plus loin ".

Des emplois en jeu
Un autre problème se profile et il est de taille : l'entreprise Velay Commerce n'est plus visible de la route entraînant une perte d'activité conséquante. Patrick Roche, nous explique tristement : " En cinq mois, nous avons perdu 40% de notre activité. Le bâtiment a même perdu de la valeur. Notre entreprise c'est neuf emplois mais avec ce mur notre entreprise est en danger ". Il continu : " On nous avait promis des panneaux de 2,7 mètres, inclinés et en plexiglace. Aujourd'hui, les panneaux sont droits, font 3,5 mètres et sont complétement opaques ". Un autre riverain reprend : " Nous avons fait une réclation mais les murs en plexiglace coûtent trop chers à l'achat et en entretien, ce qui ne les a pas empêché d'en installer sur le pont de Brives-Charensac ".

Laurent Wauquiez a promis de faire tout son possible pour, dans un premier temps, obtenir les résutats de l'étude acoustique. A côté de ça, le maire André Cornu, fait face a un nouveau problème : les panneaux réfléchissent le bruit sur les habitations qui sont en face.

Tous restent unis et se battent pour que chacun d'entre eux puissent profiter de la tranquilité du village. 

E.J. 

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