Incendie de la préfecture : les premiers témoignages à la barre

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:03

Un SDF, un jeune motard...
Parmi les quatre majeurs jugés ce lundi 9 mars 2020 dans l'attaque de la préfecture du Puy-en-Velay, un homme de 38 ans est surnommé « L’Indien ». Ce marginal ponot, bien connu du quartier de Baccarat, vit de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH). Selon lui, ce jour-là, tout était choquant, de la part des forces de l’ordre (dont il n’a pas entendu les sommations) comme des manifestants.

----Les trois mineurs poursuivis également dans le cadre de l'incendie de la préfecture, eux, doivent être jugés le 8 avril prochain.-----Un jeune homme de 22 ans présente un profil bien différent. Inséré socialement, il a obtenu avec succès la formation d’ambulancier qu’il suivait à l’époque. Présent aux trois premiers actes des Gilets jaunes, ce motard a rejoint le cortège de motos le 1er décembre 2018, avant de rentrer chez lui, puis de revenir à pied devant la préfecture. Il a reconnu avoir renvoyé des capsules de bombes lacrymogènes en direction de la préfecture, sans viser personne. Sur les images, on le voit passer à quelques mètres de lanceurs de cocktails molotov aux visages dissimulés. Il dit ne pas l’avoir remarqué. On le distingue également en train de lancer une bouteille en plastique sur l’aile gauche de la préfecture. Lui dit qu’il n’y avait pas de mèche, que c’était une simple bouteille plastique lancée de façon symbolique pour protester et non détruire.

Un troisième prévenu est âgé de 31 ans et a déjà fait de la prison pour trafic de stupéfiants.

Le quatrième, qui a refusé de participer au procès lundi matin, est incarcéré à Corbas. Il est âgé de 23 ans. En visio-conférence en début de matinée, il s'est montré menaçant. Il voulait partir voir sa compagne au parloir et a demandé à ce que l'on le fasse "sortir vite sinon ce sera pire, y aura des meurtres". Seul son avocat le représente donc dans la salle d'audience.

> Lire aussi : Incendie de la préfecture : l'audience en direct (09/03/2020)

Et de l’autre côté...
Du côté des témoins, deux personnes se sont également exprimées ce lundi matin. Une policière du Puy, appelée en renfort. Pour illustrer le fait qu’il ne s’agissait pas d’unités spécialisées anti-émeutes, elle raconte avoir dû, elle et des collègues, s’équiper dans des magasins de sport pour défendre la préfecture. Elle décrit la violence de l’assaut, affirmant avoir essuyé des jets de projectiles en tous genres, y compris des pavés.

Une fonctionnaire de la préfecture, elle, a confié sa surprise de voir des familles participer aux débordements, avec des parents incitant leurs enfants à lancer des projectiles. Elle s’est entendu dire « Vous devriez partir, vous allez rôtir ».

M.P. et A.W.

> L'audience continue, prochainement en vidéo sur Zoomdici.fr.

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