''Il faut autoriser l'abattage du loup''

, Mise à jour le 27/11/2020 à 05:53

Ce samedi 18 octobre 2014, Laurent Wauquiez, en tant que député mais surtout en tant que nouveau Président de l'Association Nationale des Élus de la Montagne, a tenu une conférence de presse traîtant des dangers que représente le loup. Avec lui, Jean-Pierre Vigier, député de la deuxième circonscription altiligérienne, mais aussi des responsables départementaux du secteur agricole : Jérome Veysseyre de la FDSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), le Président des Jeunes Agriculteurs 43, Anthony Fayolle et le Président de la Chambre d'Agriculture de la Haute-Loire, Laurent Duplomb.

Demande de mesures fermes
Laurent Wauquiez s'est dit inquiet de cette situation qu'il connaît bien après avoir entendu de nombreux témoignages au sein de l'association qu'il préside depuis vendredi dernier. Il a déclaré " Il n'est pas possible de concilier l'élevage et le loup ou les familles et le loup. Nous allons tout faire pour qu'il ne passe pas en Haute-Loire ". Avant de souligner : " Après la réaction de Manuel Valls, j'attends qu'il passe des paroles aux actes avec par exemple un assouplissement de l'abattage du loup.  Le loup va vite, il prolifère et il n'est pas facile à chasser donc il faut commencer maintenant ". Tous sont d'accord pour que des mesures très fermes soient prises comme l'autorisation de chasser ce canidé, qui est, selon eux, la meilleure solution envisageable.

" Il tue en une seule morsure "
C'est exaspéré que Laurent Duplomb a déclaré : " C'était prévisible avec 1 600 brebis attaquées en Ardèche et une quarantaine d'attaques en Lozère ". Il a ensuite détaillé avec un cynisme certain la technique de chasse du prédateur en cause : " Il ne s'amuse pas, il attaque pour manger. Sur les deux brebis noires retrouvées vers Pradelles, il ne restait pas 100 grammes de viande. Le loup est précis, il tue d'une seule morsure. Il mort à la gorge et perce la carotide. Donc les bêtes qui ne sont pas tuées sur le coup ont l'oesophage écrasé ou même la carotide qui ressort et ne peuvent vivre ainsi ".

" Aucune mesure de protection efficace "
Tous trouvent aberrant que les personnes qui se battent pour protéger les animaux se battent également pour le loup qui est " cruel dans ses attaques ". D'après le Président de la Chambre d'Agriculture de la Haute-Loire, le loup coûte 15 000 000 d'euros d'indemnités par an : " Tout ça pour un animal qui n'existait plus sur notre territoire ". Laurent Wauquiez a expliqué : " Dans d'autres départements où cet animal est présent, aucun mesure de protection n'a vraiment été efficace dans la durée : les chiens patauds, la viande pour le nourrir ou les barrières... Le loup contourne ces précautions ".

La fin de l'activité agricole
Le Président des JA 43, Anthony Fayolle, a pour sa part témoigné tristement : " On ne s'installe pas pour faire de l'argent mais par passion. Ces éleveurs travaillent avec leur coeur. Aujourd'hui, il n'est pas facile de convaincre des jeunes de rester dans nos territoires ". Pour lui, la présence du prédateur est le signe de la fin de l'activité agricole. " Si on ne fait rien, les gens finiront par se faire justice eux-mêmes ," a-t-il conclu. Pour lui, il faut travailler avec la Lozère et l'Ardèche pour chasser ces canidés.

Les deux députés altiligériens ont promis une intervention commune auprès de l'Assemblée Nationale. Avant cela, une manifestation est prévue ce lundi 20 octobre à 11h devant la Préfécture du Puy-en-Velay.

E.J.

  • Une nouvelle loi Montagne ?

Au cours du 30e Congrès de l’Association nationale des élus de la montagne (Anem) organisé ces 16 et 17 octobre à Chambéry, le Premier ministre Manuel Valls a reconnu que le loup «pose un problème majeur» et que «la détresse des éleveurs, et le mot est faible, qui sont victimes du loup et des prédateurs, doit être prise en compte». Le Premier ministre a indiqué que les décrets d’application de la loi sur l’avenir de l’agriculture devront faciliter le travail des préfets. «Il ne s’agit pas de mettre en cause ces loups par principe. Il ne faut pas de démagogie et il ne faut pas opposer encore une fois l’environnement, l’écologie et la réalité économique. Et moi, je veux qu’on pense d’abord à ces éleveurs qui souffrent et qui travaillent dur.»
Le Premier ministre a par ailleurs répondu positivement à la demande du nouveau président de l’Anem, Laurent Wauquiez, qui a souhaité la convocation du Conseil national de la montagne pour préparer une nouvelle loi Montagne.

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