Haute-Loire : une quinzaine de postes à pourvoir dans l'agriculture

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:44

Ce service, qui existe depuis près de quarante ans, a vocation à remplacer tous les chefs d'exploitation, qui peuvent être en arrêt maladie, après un accident, en formation ou en congés. L'agent de remplacement arrive sur l'exploitation pour pallier le problème et doit assumer la tâche qui incombait au chef d'exploitation.
En Haute-Loire, près de 2 000 exploitants adhèrent au service, moyennant 52 euros par an, afin de bénéficier d’un remplaçant qu’ils doivent alors rémunérer 163 euros par jour (les agriculteurs peuvent également souscrire une assurance complémentaire qui permet de bénéficier d’un remplacement pour 60 ou 90 jours).

Il faudrait "une quinzaine de personnes supplémentaires pour subvenir à tous les besoins"
Aujourd'hui, en Haute-Loire, on recense 110 salariés dans le service de rempalcement : 89 équivalents temps plein, presque tous en CDI (105 sur 110) mais il faudrait encore "une quinzaine de personnes supplémentaires pour subvenir à tous les besoins" déplore Andrée Coffy, directrice du service remplacement agricole en Haute-Loire.
Les remplacement se font en priorité pour les accidents et les maladies. Viennent ensuite les formations, les congés et les compléments de main d'oeuvre. "Aujourd'hui, on a des difficultés à servir le complément d'oeuvre car on n'a pas assez de personnel", reconnait-elle.

Besoin de lâcher prise
Andrée Coffy est la directrice du service remplacement agricole en Haute-Loire. Les agriculteurs, comme dans toutes les autres professions, ont parfois besoin de lâcher prise n'est-ce pas ? L'agent de remplacement, c'est aussi un moyen de respirer pour les agriculteurs ? On peut donc parler d'un service vital pour l'avenir des exploitations agricoles du département ?

"C'est à nous d'aller les démarcher dans les écoles, à la sortie du bac"
Comment expliquer qu'aujourd'hui, on manque encore de personnel ? Est-ce un problème d'attractivité ? "L'image du service de remplacement doit s'améliorer", répond Andrée Coffy, "on y travaille tous les jours mais les jeunes ne viennent pas nous voir systématiquement, donc c'est à nous de continuer à aller les démarcher dans les écoles, à la sortie du bac".
Il faut dire que souvent, l'agriculture est une affaire d'héritage (l'accès au foncier peut le justifier) : les enfants s'installent en reprenant l'exploitation des parents et ils ne songent pas à passer par le service de remplacement, "qui peut pourtant être une bonne transition". Pour obtenir plus de candidatures, le service de remplacement collabore avec les JA (Jeunes Agriculteurs).

Le recrutement hors département, un levier encore peu actionné
Un manque de candidatures qui nécessite de recruter hors département ? "On a beaucoup de mal", admet-elle, "parce qu'il faut s'installer dans un nouvel endroit et y rester pour faire du bon travail. Les gens qui viennent de l'extérieur ont du mal à rester à un endroit donné". C'est donc un levier peu actionné par le service, qui envisage cependant de redoubler d'effort pour y parvenir.

Quelles sont les bonnes raisons pour rejoindre le service de remplacement ?
Des cinq semaines de congés au 13ème mois, en passant par un salaire fixe et un travail immédiat, quels sont les avantages qui incitent à rejoindre le service de remplacement ? 

Des formations proposées
La formation proposée en décembre dernier sur une exploitation agricole de Chadrac a été possible grâce au parteneriat avec LCF (Centre de formation à Nolhac) et les établissements Favier, aux Barraques, qui ont prêté le matériel (le tracteur équipé d'un pique-boule, d'une pince enrubannage et le télescopique équipé lui d'un godet). Il s'agissait d'une formation en situation réelle afin de s'adapter aux réalités du métier au quotidien.
La formation permettait d'obtenir le CACES 8 et le CACES 9, qui consistent à maîtriser la conduite du tracteur et du télescopique. Une formation de trois jours (21 heures) pour un permis valable dix ans, qui a séduit une vingtaine de salariés. "Les nouveaux embauchés savent conduire", tempère la directrice du service remplacement agricole en Haute-Loire avant de conclure : "mais ils apprennent là toutes les règles de sécurité, pour réduire au maximum les risques d'accident sur les exploitations, tout en continuant à monter en compétence au travers de la formation continue".

Maxime Pitavy

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