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Haute-Loire : les bons côtés du confinement

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:05

"Quand on est dos au mur, il faut foncer et trouver des solutions". Hélène Laurent, co-gérante avec son mari Jean-Pierre du GAEC Brancouny, à Saugues, a rapidement dû s'adapter face à la crise sanitaire liée à l'épidémie de Cornoavirus.
"On était un peu coincés pour écouler nos produits", explique-t-elle, alors que la laiterie qu'elle fournit habituellement lui a aussitôt demandé de réduire les litrages. Chaque année, elle lui fournit environ 240 000 litres de lait, alors qu'environ 120 000 litres sont transformés sur place pour la partie fromagerie notamment. Sauf que "dès le début, on a été privés de marché", souligne-t-elle, "car beaucoup ont fermé ou n'acceptaient les producteurs qu'au compte-gouttes et à tour de rôle".

D'abord des tournées dans les villages, puis la confection de paniers
La première urgence était de trouver un moyen d'amener des revenus sur la ferme. "J'ai d'abord proposé d'organiser des tournées dans les villages (ndlr : Chaspuzac, Saint-Paulien, Vergezac et Saint-Jean-de-Nay les samedi après-midi et Bains, Solignac et Coubon les lundis après-midi) pour les personnes âgées surtout, puis en parlant avec une amie qui tient un food-truck, j'ai pensé à cette idée de paniers", témoigne-t-elle. Sauf que "nos seuls produits dans un panier, ça ne pouvait pas fonctionner".
Avec son mari, elle a créé il y a huit ans une SARL qu'elle peut utiliser pour acheter à des producteurs et revendre ensuite, sur des marchés par exemple ; "ça nous a permis de leur acheter divers produits fermiers pour les intégrer aux paniers qu'on propose". Rapidement, une vingtaine de producteurs entrent dans la boucle et dès la deuxième semaine de confinement, les paniers sont lancés (vous pouvez retrouver le détail des quatre paniers proposés sur leur page Facebook).

Des produits 100 % Haute-Loire "qui ont du goût"
Le succès ne se fait pas attendre et une grosse centaine de paniers sont livrés chaque semaine depuis le début du confinement. "Les gens ont vite adhéré à l'idée", ajoute Hélène Laurent, "c'est un moyen d'avoir un peu tout sans sortir de chez soi". Et surtout, la garantie d'avoir des produits 100 % Haute-Loire, faits par "des producteurs qui se trouvent aux portes de chez eux". Et la gérante d'insister : "ce ne sont que des très bons produits, qui ont du goût. Ce n'est pas du poulet industriel".
Elle espère que cette initiaitve sera "l'occasion de changer les habitudes des consommateurs" afin qu'ils "reviennent à l'essentiel". Elle considère que "ça renforce le lien social" et que "ce n'est pas plus cher qu'en grande surface".

----"L'occasion de court-circuiter les intermédiaires"
Pour la ferme de Brancouny, c'est l'opportunité de faire d'une pierre deux coups. D'abord, elle maintient une source de revenus en cette période très compliquée et en même temps, elle propose un marché liant directement le producteur au consommateur. "C'est gagnant gagnant", estime-t-elle, "et c'est aussi l'occasion de court-circuiter les intermédiaires".-----Le problème de la livraison conduit au recrutement d'une personne supplémentaire
C'est là que le bât blesse dans ce business : la livraison prend énormément de temps. "Pour nous, c'est la question cruciale car on attaque la confection des paniers le jeudi matin jusqu'à 15/16h", précise-t-elle. Ils sont trois personnes à s'y affairer, sans oublier qu'il faut aussi aller chercher les produits dans les fermes, gérer la maintenance du site et le planning des livraisons, et bien sûr livrer au client final. "On a embauché une personne en plus pour ça", rapporte Hélène Laurent, un demi-poste en CDD de six mois. "On verra ensuite comment ça évolue, sachant qu'on hésite entre la poursuite des livraisons et la mise en place de drives sur quelques points stratégiques du département".
L'objectif est en tout cas clairement de pérenniser l'activité, suite aux "supers retours des clients". La prochaine étape, déjà bien avancée, consistera à mettre en place un paiement en ligne (devrait être opérationnel ce mardi 12 mai) et enfin proposer aux consommateurs de composer eux-mêmes un panier personnalisé, en piochant dans le catalogue des divers producteurs adhérents au projet.

Notons que de nombreuses initiatives du même accabit se sont montés dans le département durant cette période de confinement. Zoomdici avait également pris l'initiative de publier une carte recensant une cinquantaine de producteurs locaux proposant des produits fermiers à la vente à emporter ou en livraison.

Maxime Pitavy

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