Haute-Loire : les 83 cahiers de doléances réceptionnés

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:56

Ce vendredi 22 février 2019, le préfet de la Haute-Loire Yves Rousset réceptionnaitles cahiers de doléances que les citoyens du département ont fait remonter dans leurs communes respectives. 
En compagnie de Pierre Gentes, président de l’association des maires ruraux de Haute-Loire et de Jean Proriol, président de l’association des maires de Haute-Loire, il a livré une synthèse des doléances exprimées. 
Environ un tiers des communes a participe (83 exactement sur 260), ce qui représente à peu près 65 % de la population du département. La liste des communes est proposée en pied d'article. 

Les doléances sont classées par ordre décroissant de récurrence.

----Le monde politique n'a pas la cote
On note ainsi beaucoup de défiance du monde politique, principalement les parlementaires et les ministres car "les maires des petites communes ne sont jamais remis en cause" indique Pierre Gentes. Jean Proriol relève également "une charge contre la loi NOTRe". Les paradis fiscaux sont également dénoncés.-----Le "dégagisme" d'abord, le RIC ensuite
Pour distinguer les principales thématiques abordées, il a fallu se reposer sur les petites mains des services préfectoraux. La grande thématique « démocratie et citoyenneté » est celle qui revient le plus en Haute-Loire, devant la fiscalité, la transition écologique et l’organisation de l’État et des services publics. Vient en queue de peloton la sécurité routière. Voici les principales doléances.
Pour le thème « démocratie et citoyenneté », réduire les dépenses de l’État et du gouvernement, dont les salaires, est la priorité. Viennent ensuite : réduire le nombre de commissions dans tous les domaines, supprimer les régimes de retraite spéciaux, supprimer les avantages présidentiels et ministériels à vie, réduire le nombre de parlementaires, supprimer les conseillers départementaux (les EPCI ont pris les compétences des départements)... et organiser et instaurer le RIC (referendum d'initiative citoyenne) est finalement très peu évoqué, puisqu'il arrive après une douzaine d'autres propositions sur ce thème.

Taxer les plus fortunés pour la fiscalité, les pollueurs industriels, maritimes, aériens et touristiques pour l'écologie
Sur le thème de la fiscalité, indexer les retraires sur l’inflation réelle est la proposition la plus récurrente. Viennent ensuite le retour de l’ISF, la suppression (ou diminution) de la CSG pour les retraités, mais aussi le paiement des impôts en France des GAFA ou encore davantage taxer les multinationales et entreprises du CAC 40, ainsi que les transactions boursières.
Pour le thème de l'écologie, la priorité est de "réorganiser et revoir les politiques économiques au niveau des transports en commun et énergies en lien avec l’écologie". Il est également question de taxer les pollueurs industriels, maritimes, aériens et touristiques, favoriser le covoiturage, étaler la transition écologique sur une durée comprise entre 5 et 10 ans ou encore revenir à l’interdiction du glyphosate.

Déparisianner les décisions publiques et redéployer des services dans les campagnes
Concernant la thématique "Services publics et questions sociales", on recense parmi les doléances la volonté de tenir compte des différences entre les zones urbaines et rurales (déparisianner les décisions publiques, réduction de la fracture du numérique, etc).
Une proposition qui passe une réorganisation des transports dans ces mêmes zones rurales, ainsi que la nécessité de réimplanter des services médicaux, poste, épicerie, etc. On souligne également la volonté d'une fixation d’un prix minimum du litre de lait pour les agriculteurs et d'une meilleure prise en charges des maisons de retraite.

Pneus contact obligatoires l'hiver et l'argent des péages dans l'entretien des routes
Enfin pour le thème de la sécurité routière, la Haute-Loire propose en premier lieu de rendre obligatoire les pneus de contact du 1er novembre au 31 mars, mais aussi l'apprentissage lors des leçons de conduite de la conduite sur route glissante avec dérapages contrôlés.
Bien sûr, il est question de supprimer la limitation de vitesse à 80km/h et revenir à la limitation à 90km/h et d'abandonner le projet radars tourelles. Il est enfin demandé de réinvestir l’argent récupéré par les péages d’autoroutes et les radars dans l’entretien des routes et la sécurité routière.

La quadrature du cercle
Reste un problème majeur à la lecture de ses doléances : l’équation paraît insolvable entre la volonté de réduire les impôts d'un côté et celle d’accroître les services publics. "C'est la quadrature du cercle", commente sobrement le représentant de l'État.
"On demande tout à l’État dès que la situation devient difficile" note Jean Proriol et ce dernier conclut d’ailleurs sur une note d’espoir et avec un large sourire : "nous avons heureusement dans ces lettres également des remerciements et des encouragements".

Les cahiers envoyés à Tours pour numérisation, indexation, archivage et réinjection audans le grand Débat National
Ce vendredi 22 février toutes les préfectures de l’Hexagone réceptionnaient les cahiers de doléances de leurs communes. Les cahiers seront ensuite exploités par la mission grand débat, ils seront réinjectés sur le site du grand débat national. Les originaux sont stockés en préfecture, seuls leurs copies sont envoyées aujourd’hui, elles auront vocation à être versée aux archives départementales. 
Les copies sont transmises à la Bibliothèque nationale de France (BNF) qui charge ensuite un prestataire (à Tours) de retranscrire les doléances reçues en version numérique. Puis elle les classes et les indexe par thème. Ces informations sont ensuite réinjectées sur le site du grand débat national puis elles seront triés par région. Deux conférences régionales sont d’ailleurs prévues le week-end du 15 et 16 mars et du 22 et 23 mars. Elles auront lieu à la préfecture de région. Les personnes désignées pour y assister seront tirées au sort. Lors de ses réunions, des orientations seront prises en fonction des doléances des citoyens. Les autres doléances seront transmises au président de la République.

Maxime Pitavy

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