Harcèlement sexuel : deux conducteurs de bus mis en cause

Par Sylvie MIALON , Mise à jour le 11/06/2025 à 06:00

Deux prévenus ont comparu, ce mardi 3 juin, pour être jugés dans le cadre de harcèlement envers une collaboratrice. Les faits remontent au 3 octobre 2023 après une plainte pour remarques et gestes inappropriés. 

Deux employés d'une entreprise de transport de Brioude se sont présentés à la barre du tribunal judiciaire du Puy-en-Velay, mardi 3 juin, en audience correctionnelle. Tous deux travaillent en CDI en tant que conducteurs de bus. Quand le premier effectue les transports scolaires, le second s'occupe des voyages touristiques.

Ils sont tous les deux accusés d'avoir eu des propos sexistes et d'avoir généré des propositions sexuelles envers l'une de leurs collègues féminines, sur la période du 1er mai au 31 juillet 2023.

"Je devais prendre sur moi à chaque fois que je disais non" 

Les faits se sont déroulés au sein de l'entreprise, mais également en dehors des bureaux. Alors que le premier a reconnu être allé trop loin dans ses propos, le tribunal a tout de même souhaité lui rappeler quelques-unes de ses citations : "tu es une belle bouche à pipe" ou encore "tu es bonne".

Le deuxième mis en cause a tenu, quant à lui, un discours plus atrabilaire, affirmant n'avoir pas de souvenirs de gestes déplacés. Propos incohérent, car il reconnaissait dans le même temps "qu'elle me plaisait beaucoup" et qu'il lui avait mis la main aux fesses et ailleurs.

À chaque fois, la victime exprimait son désarroi pour que cela cesse : "Je devais prendre sur moi à chaque fois que je disais non". 

Des propos déplacés et répétitifs

La victime est arrivée dans l'entreprise en 2022 après une reconversion professionnelle, sa vie a totalement changé depuis les faits. Toutes ces paroles et regards humiliants, toutes ces propositions déplacées ont eu un impact dégradant chez elle. Une expertise a été demandée pour évaluer les préjudices et un jugement prud'homal est en cours. 

Aujourd'hui, elle est en dépression, souffre d'anxiété et de stress post-traumatique. Elle suit des soins psychologiques et psychiatriques. Elle ne sort presque plus de son domicile, terrorisée, selon elle, à l'idée de les croiser dans la rue.

Échange de SMS pour s'excuser 

Le premier prévenu a partagé son regret à la barre. Reçu en entretien avec la DRH de l'entreprise pendant plus d'une heure, il a reconnu les propos qu'il a tenus. Il a reçu un avertissement, puis a été entendu par la gendarmerie.

Réalisant qu'il avait eu une attitude dégradante, il a envoyé des SMS à la victime pour s'excuser. Il est relaxé avec une interdiction de contact avec elle pendant un an.

Le second reconnu coupable

Le deuxième accusé s'est défendu seul, usant d'une attitude qui a suscité les remontrances du tribunal à plusieurs reprises.

On apprend que, lors d'un échange avec la victime, le mis en cause lui a dit : "tu ne devrais pas mettre de soutien-gorge, car ça écrase les seins", après lui avoir touché la poitrine. La victime avait alors tenté de s'isoler. Lors d'un déplacement, il lui a aussi lancé " si tu veux du plaisir, je peux t'en donner".

Il a été reconnu coupable et condamné à six mois de prison intégralement assortis d'un sursis, d'une amende de 400€, d'une interdiction de contact d'un an avec la victime, d'une inscription au FIGES. L'affaire est renvoyée au civil et une provision de 2 000€ a été demandée.

Vous aimerez aussi

Je renseigne ma commune de préférence :

  • Accès prioritaire à du contenu en lien avec cette commune
  • Peut être différente de votre lieu de travail
Valider