Finances au Puy : vos impôts (v)ont-ils baissé(/er) ?

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:42

Pour la sixième année consécutive les élus du Puy-en-Velay font le choix de "ne pas augmenter les impôts". C'est l'annonce faite par Michel Chapuis et dont s'est félicitée l'équipe municipale lors du dernier conseil, le mercredi 22 juin 2016.
Selon l'équipe menée par le Président de l'UDI 43, "en huit ans, la ville est passée d’une situation critique avec la menace d’une mise sous tutelle a une gestion saine qui a permis de stabiliser ses finances puis d’affecter les économies réalisées à la baisse des taux d’imposition".
Le conseiller d'oppostion (PS) Laurent Johanny n'a pas la même lecture des chiffres : "alors que vous annonciez une baisse des impôts pour les Ponots en 2015, ceux-ci ont payé un impôt en augmentation de 600 000€ par rapport à 2014 ! et de 730 000€ de plus par rapport au budget primitif 2015", a-t-il lancé devant l'assemblée municipale.

Une ville gérée en bon père de famille, qu'est-ce que ça signifie ? 
Michel Chapuis, on entend depuis des années martelée la même sentence : "la ville est gérée en bon père de famille". Pouvez-vous expliquer à vos administrés (et vos enfants) ce que ça signifie ?

----"On ne pas fera payer l'addition aux Ponots, mais on économisera sur notre fonctionnement", précise Michel Chapuis, le maire du Puy, qui s'est de nouveau engagé à ne pas augmenter l'impôt.-----En 2008, "la ville était menacée d’une mise sous tutelle"
Les arguments de la majorité sont sensiblement les mêmes depuis plusieurs années déjà. "En 2008 [ndlr : lorsque Laurent Wauquiez a succédé à Arlette Arnaud-Landau], la ville était menacée d’une mise sous tutelle. Cette situation était d’autant plus préoccupante que les dépenses courantes avaient augmenté de 42,26 % en l’espace de sept ans entre 2001 et 2008, soit + de 6 % par an". La Ville ne pouvait procédait à aucun autofinancement car "son épargne nette était négative" (- 274 000 € en 2007).
"Aujourd'hui, les dépenses courantes sont stabilisées", se félicite l'équipe municipale, "en 2015, en dépit des fortes baisses de dotations de l'Etat qui contractent fortement l'épargne de la commune, l'épargne nette avoisine + 2,7 millions d'euros, et reste 11 fois supérieure à 2007". Autres chiffres mis en avant par la majorité : l'encours de la dette, qui était de 1087 € par habitant au Puy au 31 décembre 2014, contre 1256 € par habitant pour la moyenne nationale des villes centre de Communauté d'agglomération (Source : AMF Banque de France). Notons enfin que la capacité de désendettement de la ville du Puy-en-Velay est de 5,58 années contre 7,6 années pour les villes moyennes (Source : Fédération des villes moyennes – 2015). Le seuil critique se trouve entre 10 et 15 ans.

Des recettes minimisées et des dépenses majorées dans le budget primitif : "une technique dénoncée par la cour des comptes dans son dernier rapport"
Du côté de l'opposition (PS), on ne propose pas du tout la même lecture des chiffres. Laurent Johanny relève : "notons l’évolution entre budget primitif et compte administratif :  alors que vous annonciez une baisse des impôts pour les Ponots en 2015, ceux-ci ont payé un impôt en augmentation de 600 000€ par rapport à 2014... et de 730 000€ de plus par rapport au budget primitif 2015".
Pour lui, "c’est la même technique tellement rodé depuis 2008 : encore une fois le budget primitif 2015 minimisait volontairement les recettes et majorait les dépenses". Et Laurent Johanny insiste : "une technique dénoncée par la cour des comptes dans son dernier rapport. Vous avez tenu compte d’un certain nombre de ses remarques, et bien espérons que celle-là soit aussi considérée à l’avenir".
Concernant la question de la dette, le socialiste déplore : "le document présente l’évolution de la dette depuis 2007, il serait intéressant d’intégrer cette évolution depuis 2001, date à laquelle la dette dépassait les 32 millions d’euros...". 
Enfin, l'opposition s'est indignée de l'argument visant à reporter la faute sur l'Etat, qui a nettement vu sa DGF (dotation globale de fonctionnement) à la baisse : "vous vous plaignez d’une diminution de la capacité d’auto-financement liée d’après vous aux baisses de dotation. Pourtant, vos choix politiques doivent être remis en cause, avec par exemple l’utilisation de plus de 2 millions d’euros aux écoles maternelle privées sans aucune obligation légale" (lire notre compte rendu du conseil municipal d'avril). 

Arguments contre arguments, à chacun de se faire son opinion. Le plus simple pour les Ponots, c'est encore de regarder leur feuille d'impôts.

Maxime Pitavy 

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