27,5 millions d’euros investis pour le logement social en 2026 en Haute-Loire
Le sénateur de la Haute-Loire, Olivier Cigolotti, est un spécialiste des conflits militaires et de l'Armée française. À Zoomdici, il confie sa vive inquiétude quant à l'avenir de la paix sur le sol européen et partage son analyse sur le Service national volontaire annoncé, hier, par Emmanuel Macron.
"Dans ce monde incertain, où la force prime le droit et la guerre se conjugue au présent, notre Nation n’a le droit ni à la peur, ni à la panique, ni à l’impréparation. La peur n’écarte pas le danger. La seule façon de l’éviter, c’est de s’y préparer. C’est ce que font nos armées au quotidien. Elles le feront demain encore plus".
Ce texte est issu du discours d'Emmanuel Macron, révélé jeudi 27 novembre, à propos de la mise en place du nouveau service national volontaire.
Il fait suite au Guide de survie, publié le jeudi 20 novembre et destiné à l'ensemble des français, qui explique, quant à lui, les consignes d'urgence pour survivre durant les premières 72 heures d'une crise d'ampleur.
Face à cette convergence d'éléments au verbe martial, la rédaction de Zoomdici a demandé à Olivier Cigolotti, sénateur de la Haute-Loire, expert dans les conflits armés, de nous partager son ressenti, notamment sur la dernière annonce d'Emmanuel Macron.
"Le chef d’État-major de l’Armée de terre rappelait, il y a quelques semaines devant la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, que pour être libres il faut être craints. Et que pour être craint, il faut être fort". Olivier Cigolotti
"Les menaces n’ont jamais été aussi fortes"
Sans euphémisme, le sénateur plante directement le sombre décor dans lequel notre pays est drapé. "La proposition du président de la République, intervient dans un contexte géopolitique extrêmement tendu. Les menaces n’ont jamais été aussi fortes, et depuis quelques années, la force et la violence s'imposent sur le droit international".
"Cet effort de défense sera financé par l’actualisation de la loi de programmation militaire 2026-2030, qui prévoit un budget supplémentaire de plus de deux milliards d’euros pour le service national". Emmanuel Macron
Le nouveau service national volontaire dans les grandes lignes... (Cliquez sur la croix pour dérouler l'info)
Le service national volontaire annoncé par le président de la République se décline ainsi :
"En cas de crise majeure, le Parlement pourra autoriser de faire appel, au-delà des seuls volontaires, à ceux dont les compétences auront été repérées durant cette journée, alors le service national deviendrait obligatoire". Emmanuel Macron
Pour Olivier Cigolotti, la France n'a clairement pas les moyens financiers
Il poursuit : "L’annonce d’un service militaire volontaire intervient avec des contours pour l’instant encore flous. Le principe reposerait sur une mobilisation volontaire avec, à l’échéance de 2035, des cohortes pouvant atteindre jusqu’à 50 000 jeunes par an".
Olivier Cigolotti pose alors les questions : "Quel encadrement et quel financement ?"
Avant de répondre : "Depuis la mise en œuvre des dernières lois de programmation militaire, les crédits consacrés à la Défense permettent simplement une remise à niveau de nos forces en termes d’effectifs et un renouvellement des matériels afin de faire face à un éventuel conflit de haute intensité."
"Il est bien évident que le budget de nos armées dans l’état actuel des choses n’est pas en capacité de financer un tel dispositif". Olivier Cigolotti
"Nous ne sommes plus à l’heure des dividendes de la paix, post guerre froide"
Le sénateur de la Haute-Loire revient sur les propos du chef d’État-Major des armées et sa fameuse phrase qui a choqué nombre de français. Devant le 107ᵉ congrès des maires, le général avait jugé nécessaire que le pays "soit prêt à accepter de perdre ses enfants".
Olivier Cigolotti de réagir : "Oui, son propos peut paraître choquant. Cependant, le contexte géopolitique nous oblige à une grande lucidité. Nous ne sommes plus à l’heure des dividendes de la paix, post guerre froide".
Il précise en ce sens : "Il n’est pas exclu qu’à l’avenir et à une échéance que nous ne maîtrisons pas, nous soyons dans l’obligation d’intervenir sur le flanc oriental de l’Europe, si par exemple l’hégémonie russe menaçait des pays membres de l’Union européenne ou de l’OTAN".
"Dans le même temps, nous devrions faire face à des menaces cyber, des attaques d’ampleur de nature à détruire des infrastructures sur le sol français ou à déstabiliser nos organisations d’importances vitale". Olivier Cigolotti
Quand l'histoire sanglante recommence, encore et encore
Le spécialiste des armées françaises et des conflits militaires dépeint un futur extrêmement inquiétant. "Lorsque l’on regarde l’histoire depuis maintenant une vingtaine d’années, une logique de conflictualité s’impose. En 2008, ce fut le Donbass, en 2014, la Crimée, en 2022, l’Ukraine".
Il déplore alors : "Malgré toutes les tentatives diplomatiques à la fois européenne et américaine, Vladimir Poutine ne semble pas disposé à faire cesser l’invasion de l’Ukraine. Une question se pose : Pourquoi s’arrêterait-il à l’Ukraine ?"
"Nous sommes équipés des armes les plus technologiques"
Olivier Cigolotti termine sur une note rassurante au sujet de la puissance de feu de l'Armée française. "La France est dotée de l’arme nucléaire et notre force de dissuasion voulue par le Général de Gaulle est aujourd’hui, dans le contexte que nous connaissons, un atout indéniable".
"Nos avions de chasse de type Rafale et nos sous-marins nucléaires, lanceurs d’engins, nous confèrent un positionnement stratégique dont ne dispose aucun autre pays et États membres de l’Union européenne". Olivier Cigolotti
Il conclut par ces mots : "Nous sommes équipés des armes les plus technologiques et le seul pays européen à disposer d’un porte-avions. Ceci nous confère une autonomie stratégique, inégalée sur le continent européen".
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