En difficulté en milieux périlleux, un homme perd la vie
Tous
[Entretien] Asselineau contre l'Europe... par l'Europe
Depuis plusieurs mois, François Asselineau sillonne le pays à la rencontre des Français, dans les grandes comme dans les petites villes, voire dans les villages. Ce 2 mai, il faisait un arrêt à Saint-Germain-Laprade, devant près de 150 personnes. Zoomdici était présent, pour revenir sur son programme, ses revendications et ses ambitions politiques.
Alors que les inscriptions pour la participation au vote des élections européennes se clôturent ce 3 mai, la campagne des candidats s'intensifie, avant le jour J, le 9 juin. C'est le cas également pour François Asselineau, qui après Lyon, Bordeaux et Marignane, était présent en Haute-Loire.
Zoomdici : François Asselineau bonjour, alors que rares sont les politiques à s'aventurer en Haute-Loire, comment expliquer votre présence à Saint-Germain-Laprade ce jour ?
François Asselineau : « Pourquoi pas ? Je reconnais là le paradoxe de l'observateur : ceux de Riom par exemple diront pourquoi n'est-il pas venu, et ceux de Saint-Germain-Laprade diront pourquoi est-il venu ici.
Mais d'abord, cette présence auprès des citoyens, des territoires ruraux, je l'ai voulue parce que c'est à mon sens ce qu'est la vraie politique. J'aime aller à la rencontre des gens, les saluer, leur demander qui ils sont quand j'en ai le temps.
Par ailleurs, je subis depuis des années maintenant une interdiction de facto, bien qu'illégale, d'apparition dans les médias nationaux principaux. Alors me rendre auprès des citoyens est la meilleure façon pour moi de les toucher et de leur exposer mon programme. Pour l'instant, et depuis le 15 avril (début officiel de la campagne), je n'ai obtenu 0 minute, 0 seconde de temps de parole.
Alors pour contrer cette interdiction médiatique, on a une chaine YouTube, qui comptabilise 97,160 millions de vues cumulées. C'est la chaine la plus vue parmi les chaines de partis politiques. C'est important. C'est un critère pour nous. Il nous indique objectivement, parallèlement à l'augmentation du nombre d'abonnés, et aux autres réseaux sociaux (Facebook et X principalement), si le parti est suivi, s'il convainc de nouvelles personnes, etc. Et nous constatons une formidable progression d'ailleurs de ces statistiques. »
Zoomdici : Il s'agit aujourd'hui du 3ᵉ scrutin européen pour lequel vous vous présentez, après 2014 et 2019. Quelles sont vos ambitions cette fois ?
François Asselineau : « Pour cette élection, nous visons les 5 % de votes, ce qui nous permettrait d'avoir 5 députés. En 2014, nous atteignons les 0,4 %. En 2019, c'était 1,2 %. Un score qui avait été multiplié par 3 environ. Alors si on parvient à conserver ce facteur multiplicateur, et donc que nous réunissons 3,6 % des votes, nous serons satisfaits. Cela permettrait à la fois de rembourser les frais de campagne (que nous avons budgétés à 1,4 million d'euros), et de nous assurer une certaine crédibilité du parti sur la scène politique. »
Zoomdici : L'idée directrice de votre programme est la sortie de la France de l'Union européenne. Pour quelles raisons ?
François Asselineau : « Je suis anti-européen. Je combats la construction européenne avec des arguments extrêmement rationnels, qu'ils soient historiques, juridiques, géographiques, économiques, financiers, monétaires, sociologiques, etc. Depuis que j'ai créé l'UPR (Union populaire républicaine), il y a 17 ans, j'ai toujours eu le même discours, et malheureusement, les évènements m'ont donné raison. Au début, lorsque j'évoquais tous les inconvénients de l'UE, on me disait que c'était l'assurance de la paix. Mais non. C'est fini tout ça. Et les gens commencent à s'en rendre compte. D'ailleurs, en 2017, cette idée était considérée comme farfelue, ce qui faisait que nos adhérents étaient très jeunes. Aujourd'hui, la tendance s'est inversée, nous avons beaucoup de personnes âgées et retraitées, ce qui montre que ce qui était considéré comme extrémiste à l'époque, ne l'est plus. »
Zoomdici : Comment expliquez-vous ce "bouleversement sociologique" ?
François Asselineau : « Je l'explique par cinq grands chocs qui se sont déroulés les dernières années. Entre guillemets, je récolte ce que j'ai semé il y a 17 ans, puisque aujourd'hui, même mes adversaires sont forcés de reconnaître, que les faits m'ont donné raison.
À commencer par la crise des Gilets Jaunes, qui a montré que nous n'étions plus en France. Que nous avions un président de la République qui éborgnait et mutilait des dizaines de manifestants pour imposer des réformes pas voulues par les Français, mais par une oligarchie, via l'UE.
« Le modèle d'une Europe transparente et démocrate n'est que poudre aux yeux. »
Ensuite, la crise covid et l'obligation de vaccination ont été un élément perturbateur qui a énormément changé la donne. J'ai toujours considéré que le principe de la médecine était d'abord de ne pas nuire, et d'assurer le libre consentement. Et ça n'a pas été le cas, d'autant plus que nous ne connaissions ni le contenu ni les effets secondaires de ces produits. Beaucoup de gens sont alors entrés en rébellion. Ils ont découvert que le modèle d'une Europe transparente et démocrate n'était que poudre aux yeux.
À tout cela s'est ajoutée la guerre en Ukraine. D'un seul coup, il est apparu qu'au lieu de nous en protéger et de calmer les choses, le gouvernement et l'Europe nous entrainent vers la guerre. L'Idée d'une Europe de paix a pris du plomb dans l'aile finance au contraire à coups de milliards le régime Ukrainien qui, contrairement à ce que l'on nous fait croire, est très peu fréquentable. La France, au moment où elle voit péricliter tous ses services publics, se fait taxer de milliards d'euros pour financer un programme qui ne défend pas notre intérêt.
« La France est endettée de façon colossale, quasi hors de contrôle. »
Un élément qui n'est pas encore beaucoup perçu, mais qui va arriver très prochainement, c'est le choc de la dette. Emmanuel Macron nous a endettés de façon colossale, quasiment hors de contrôle. Alors les Français commencent à percevoir la menace qui pèse sur leur patrimoine privé, parce qu'il s'agit de trouver de l'argent n'importe comment, y compris en maintenant les prix de l'électricité excessivement élevés artificiellement.
Enfin, le dernier élément qui pourrait expliquer ce changement sociologique et le retournement des citoyens vers la sortie de l'Europe, c'est l'affaire des élargissements. C'est-à-dire que de nombreux États souhaitent entrer dans l'Union européenne, mais n'en ont pas la capacité. Ils sont au nombre de neuf : la Turquie, l'Ukraine, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Serbie, la Macédoine du Nord, la Moldavie, la Géorgie et l'Albanie. Et leur introduction dans l'Union européenne, qui nécessite une remise à niveau, coute des milliards d'euros aux États membres. »
Zoomdici : Vous revendiquez également une sortie de l'Otan. En cette période de tensions internationales la France serait-elle capable d'assurer sa propre sécurité seule ?
François Asselineau : « Dans un premier temps, je tiens à préciser que ces élections européennes permettent d'élire des députés qui n'ont qu'un pouvoir très limité. Changer d'Europe signifie changer les traités. Les traités se changent avec vingt-sept gouvernements, puis vingt-sept parlements nationaux qui ratifient cinquante-quatre institutions et éventuellement un ou deux référendums.
Ensuite, soyons réalistes. Nous ne nous imposerons pas. Donc, nous savons pertinemment que nous ne ferons pas sortir la France de l'Europe et de l'Otan même si nous avons cinq députés nommés. En revanche, ce que nous voulons, c'est créer un débat qui nous paraît essentiel. Et puis avoir la légitimité nécessaire en France pour être reçu par les médias. »
Zoomdici : Pour finir, comment vous positionnez-vous sur les questions sociétales et environnementales ?
François Asselineau : « Les fondamentaux sont pour nous la souveraineté et l'indépendance nationale. Les questions sociétales sont pour moi des préoccupations secondaires, qui découlent pour beaucoup de l'Union européenne, de la mondialisation, et de l'américanisation. Le mariage pour tous, l'IVG, la transidentité, etc. Toutes ces questions sont arrivées en France d'outre-atlantique.
Pour ce qui est de l'environnement, je considère que ces voitures électriques sont une aberration. Leur fabrication est non seulement très polluante, et elle est en train de détruire l'économie automobile française. Pour moi, si l'on veut réduire l'impact de l'Homme sur l'environnement, il faut retrouver un mode de production et de consommation local.
« Nous sommes devenus une colonie américaine qi ne dit pas son nom. »
Enfin, je considère qu'il y a un problème d'immigration en France, les sondages le montrent. À la différence de Zemmour, l'UPR ne va jamais incriminer les gens. En revanche, on se demande qui est derrière tout ça ? La politique officielle de l'Union européenne, c'est quand même d'augmenter de quatre millions par an les nouveaux entrants. Sur les 3,850 millions de migrants qui sont entrés en Union européenne en 2022, il y en a eu 3,5 qui sont entrés légalement. Donc si les français veulent donner un coup d'arrêt à l'immigration et bien, il faut savoir qu'en restant dans l'Union européenne, il ne se passera rien. »
Vos commentaires
Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire