Enfin une discussion entre les 'parents en colère' et Laurent Wauquiez

, Mise à jour le 27/11/2020 à 05:53

Les relations n'ont pas toujours été apaisées entre le collectif des "parents en colère" et le député-maire du Puy Laurent Wauquiez. Loin de là même, mais ils ont enfin pu se rencontrer ce samedi "dans une logique constructive", s'accordent les deux parties.
En tout, huit points ont été abordés par le collectif des "parents en colère" et la municipalité. Nous avons sondé les deux parties, que ce soit à propos des CLIS (classe pour l'inclusion scolaire), des temps d'accueil, des taux d'encadrement ou encore du budget alloué.

Plutôt que de manifester devant la mairie, Laurent Wauquiez les invite à faire pression sur l'Inspection d'Académie
Déjà, en amont des divers points égrénés, Laurent Wauquiez a tenu à rappeler : "l'Education Nationale, contrairement aux engagements initiaux qui avaient été pris, a d’ores et déjà annoncé que l’Etat coupait ses aides et ce désengagement rend très difficile la possibilité pour les communes de pouvoir faire tout ce qu'elles voudraient".
L'ancien ministre a ainsi invité le collectif à consacrer la même abnégation pour faire pression sur l'Inspection d'académie que celle qu'ils ont dédiée à la mairie du Puy : "il faut faire pression sur l’Education Nationale pour qu’elle assume ses obligations et un accompagnement correct des enfants. Aujourd’hui, l’Education nationale se décharge sur les communes de ce qui devrait être sa mission", a-t-il déclaré.

Pour les CLIS, le périscolaire ne sera possible "que lorsque l'Education Nationale compensera cette prise en charge"
Le premier point que le collectif a abordé concerne les enfants scolarisés en CLIS, afin qu'ils soient effectivement intégrés aux activités périscolaires. Laurent Wauquiez a rétorqué que la mairie prenait déjà en charge financièrement les ATSEM (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) pour les CLIS sur le temps scolaire. Quant aux activités périscolaires, il a rejeté la balle dans le camp du gouvernement en assurant que la prise en charge de ces enfants "ne sera possible que lorsque l'Education Nationale compensera cette prise en charge". Le collectif des parents en colère s'est donc engagé à surveiller ce point.

L'accompagnement le mercredi matin sera difficilement possible
Le deuxième point abordé traitait des temps d'accueil, en particulier le mercredi matin car le collectif des "parents en colère" déplore "de nombreuses récriminations" des parents, notamment pour la garderie : "jusqu'à 12h30 ou 12h15 ?" demandent-ils. Idem pour le rammasage vers les centres de loisirs ? La mairie a répondu que les parents avaient été consultés pour savoir s'ils préféraient garder les mêmes amplitudes horaires pour accueillir leurs enfants le matin et le soir, pour que la mairie prenne les enfants le lundi, le mardi, le jeudi et le vendredi ou avoir un temps de prise en charge plus important le mercredi.
"La réponse des parents était que l’on puisse prendre leurs enfants aux mêmes horaires le lundi, le mardi, le mercredi, le jeudi et le vendredi. C’est ce que nous avons alors priorisé", précise le premier magistrat de la commune. Quant à l'accompagnement le mercredi matin, il ne sera possible que s'il est compensé par une suppression un autre jour, ou si "l'Education Nationale renforce son accompagnement financier".

"Personne, en mairie, ne semblait au courant des études surveillées par des ATSEM"
Les deux parties ont ensuite abordé la question de l'encadrement pour les études surveillées. Le collectif des "parents en colère" a demandé "un taux d'encadrement raisonnable", soit une vingtaine d'élèves maximum, "pour en garantir la qualité". Ils souhaitent que "les parents puissent savoir qui surveillent leurs enfants" et s'amusent : "personne, en mairie, ne semblait au courant des études surveillées par des ATSEM".
Laurent Wauquiez, surpris par cette assertion, s'est engagé à vérifier cela et a concédé : "il est tout à fait légitime que dans le cadre d’une réforme qui suppose un tel changement, il puisse y avoir des choses à améliorer et c’est dans cet état d’esprit que nous sommes".

Plus d'informations quant aux activités périscolaires proposées
Les parents d'élèves ont ensuite demandé à la municipalité à ce qu'ils soient informés, entre chaque période de vacances, des activités périscolaires proposés à leurs enfants. "Le planning complet nous a alors été montré, ce qui prouve que c'est possible", observe l'un des membres du collectif.
Laurent Wauquiez a répondu : "nous nous sommes engagés à informer les parents d'élèves sur les cycles d'activités proposés et d’ailleurs, nous l’avons déjà fait. Les familles ont reçu plusieurs courriers d'informations, mais nous informerons de façon plus spécifique sur les différentes activités dont bénéficieront les enfants".

La somme de 58 400 euros pourrait-elle échapper à la commune ?
Le Projet éducatif Territorial (PEDT) n'aurait toujours pas été déposé auprès de la DDCSPP (direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) et le collectif des "parents en colère" assure que ce dépôt conditionne l'aide du fond d'amorçage de 50 euros par enfant et par an, ce qui constitue tout de même la bagatelle de 58 400 euros. "Il serait dommage que la commune soit privée de cette somme", s'étonne un parent.
Le maire du Puy-en-Velay assure quant à lui que projet de mise en place de la semaine de 4,5 jours a été validé par l'Inspection d'Académie, "et pour le fond d'amorçage, le PEDT n'est en rien demandé pour l'obtenir", tranche-t-il.

Les taux d'encadrement n'étant pas respectés, certains parents menacent de recourir à un huissier
Selon l'article R227-16 du code de l'action sociale et des familles, les taux d'encadrement pour les activités périscolaiers sont d'un animateur pour dix enfants en maternelle, et un animateur pour 14 enfants en primaire. Les "parents en colère" déplorent que ces taux ne soient pas toujours respectés et certains sont allés jusqu'à demander, "pour la sécurité de nos enfants, qu'ils soient respectés dès la rentrée de novembre, pour que nous ne soyons pas contraints de faire constater les infractions auprès d'un huissier".
Cette réflexion (ou menace) n'a guère été appréciée par le maire du Puy, qui s'est offusqué que "certains soient dans des logiques de recourir à des huissiers", considérant qu'il s'agissait d'un "travail de dénigrement". Pour lui, il est beaucoup plus intéressant de "faire avancer les choses de façon respectueuse et constructive".

Des intervenants bénévoles sous la responsabilité d'animateurs qualifiés
Il a ensuite été question des intervenants bénévoles, car les parents réclament qu'ils soient systématiquement sous la responsabilité d'animateurs qualifiés. "La mairie a déjà pris la garantie d’avoir des animateurs qui accompagnent les bénévoles, c’est d'ailleurs une des rares communes à le faire", a souligné Laurent Wauquiez. Une réponse qui semble avoir satisfait les parents.

Pas de débat sur le budget
Il a enfin été tenté de débattre du budget présenté mais le collectif déplore avoir obtenu "très peu de précisions, Monsieur Wauquiez nous faisant clairement comprendre qu'il n'avait pas de compte à nous rendre". Ces "parents en colère" déclarent jalouser des communes alentours en découvrant tout ce qui y est mis en place mais le maire les aurait défier "de trouver mieux ailleurs".
Laurent Wauquiez nous a répondu : "la commune du Puy-en-Velay, contrairement à ce que les parents prétendent, est une des communes qui investit le plus sur le temps scolaire ; elle a d’ores et déjà mis sur la table 174 000 euros. Elle a renforcé ses études surveillées, elle offre les études de façon gratuite aux enfants, ce qui n’est pas le cas dans toutes les communes", avant de conclure sur le désengagement de l'Etat : "l’équipe municipale regrette ce démembrement de l’école de la République qui n’est pas conforme à ce qui était la vocation initiale de l’école en France".

Maxime Pitavy

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