Enfin assez de masques pour protéger les médecins libéraux ?

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:04

Pour commencer faisons la différence entre un masque chirurgical, qui empêchera un malade de projeter des postillons et donc de contaminer potentiellement son entourage, et un masque filtrant de type FFP2 qui protège le soignant en contact rapproché avec des malades contaminés, lui évitant ainsi d’inspirer des micro gouttelettes contaminées.

« Au début de l’épidémie, on était relativement démunis en termes de FF2P », relate le Dr Roland Rabeyrin, vice-président du syndicat de médecins généralistes MG43 et praticien libéral à Guitard au Puy-en-Velay. De nombreux professionnels ont donc ressorti leurs stocks de masques périmés datant de l’épidémie de H1N1 en 2009. Car, oui, les masques filtrants ont des dates de péremption mais on peut supposer que le masque est encore plus ou moins valable un certain temps selon le Dr Alain Chapon, président de l’Ordre des médecins de la Haute-Loire.

----Et les masques en tissu ?
« L’idéal serait que les patients symptomatiques aient des masques chirurgicaux pour éviter de contaminer leur entourage vivant dans le même foyer, confie le Dr Rabeyrin, mais faute de cela, oui, nous, médecins libéraux, encourageons la fabrication de masques en tissu car c’est mieux que rien. »-----Pour le moment, l’approvisionnement par les canaux nationaux n’a concerné que des masques chirurgicaux. Mais des masques FFP2 sont annoncés de manière imminente. L’Ordre des médecins a commencé à en distribuer depuis ce mardi 24 mars. « Nous avons deux canaux d’approvisionnement, explique le Dr Chapon, d’un côté les Agences régionales de santé ont ventilé leurs stocks datant du H1N1 : chaque département a reçu une dotation en fonction de sa taille ». Lundi, la Haute-Loire a donc reçu 5 000 masques à destination des cabinets médicaux. « De l’autre côté, l’hôpital Emile Roux du Puy nous en octroie à travers son groupement hospitalier de territoire qui comprend les établissements de Langeac, Yssingeaux ou encore Brioude ». Et pour éviter aux médecins ruraux de s’y déplacer, l’Ordre des médecins peut compter sur l’aide de l’enseigne de laboratoires d’analyses médicales AltiLabo qui distribue les masques sous enveloppe. « C’est beaucoup de logistique mais je pense qu’on est pas trop mal », se conforte le Dr Chapon, joint par téléphone justement pendant une de ces courses. « Le Brivadois a été approvisionné, schématise-t-il, entre hier, aujourd’hui et demain on aura couvert l’Est du département, comme Monistrol ou encore Le Chambon-sur-Lignon. »

Quant aux infirmiers libéraux, l’Ordre des médecins entend se montrer solidaire et répondra aux demandes de masques au cas par cas. L’Ordre a même dépanné quelques médecins de l’hôpital privé Sainte-Marie du Puy. « Mais entre aujourd’hui et demain, ils recevront des masques d’Emile Roux », rassure le Dr Chapon.

L’heure n’est, bien sûr, pas à la polémique en cette période de crise. Mais de nombreux médecins se disent ulcérés par le manque d’anticipation au niveau national. Une fois l’épidémie derrière nous, il est certain que des conclusions devront être tirées.

Annabel Walker

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