En période hivernale, le dispositif d’accueil et d’hébergement renforcé

mer 21/12/2016 - 12:52 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:44

Le renforcement du dispositif d’accueil et d’hébergement pendant la période hivernale, du 1er novembre 2016 au 31 mars 2017, est destiné à apporter des réponses aux plus vulnérables que sont les familles avec enfants, les jeunes en rupture familiale, les femmes victimes de violence, les personnes de santé fragile et les personnes les plus désocialisées.
Sous l’autorité du Préfet, le dispositif mis en place durant l’hiver 2016-2017 a pour objet d’anticiper l’arrivée de vagues de froid, de mobiliser des places d’accueil supplémentaires, d’organiser le repérage des personnes et de coordonner l’action des différents partenaires impliqués dans le dispositif d’accueil.

Le 115, un geste efficace
Le numéro vert 115 permet de répondre aux demandes d’hébergement des personnes sans abri, mais également à tout citoyen, qui alerte sur une situation dont il a eu connaissance. Pour que ce geste soit efficace, des informations indispensables sur la personne sont nécessaires : des indications permettant de la reconnaître (sexe, personne isolée ou groupe, tenue vestimentaire…), de la localiser (rue et n°, repères visuels…), de mieux connaître ses besoins (état général physique et moral).
La coordination autour de la prise en charge de personnes à la rue par les acteurs de l’hébergement, de la santé, de la protection des personnes (forces de l’ordre et pompiers), et des maires est formalisée par un protocole portant sur les étapes de prise en charge : le repérage, l’évaluation de la situation et la prise en charge de l’acheminement vers les lieux de mise à l’abri.

----Les accueils de jours
Sur le Puy-en-Velay et Brioude, des accueils de jour sont organisés, offrant les prestations suivantes : repas, douches, blanchisserie… sur orientation du Service intégré d'accueil et d'orientation (SIAO). L’hébergement existant comprend 256 places.-----Le renforcement du dispositif durant la période hivernale
25 capacités supplémentaires sont mobilisées pendant la période hivernale sur orientation du SIAO, places supplémentaires d’accueil de nuit en ALGECO au sein de l'hôpital Emile Roux, extension des capacités des accueils de jours et de nuit, places supplémentaires.
Au titre du dispositif ORSEC soutien des populations, 200 places peuvent être mise en œuvre. La protection des personnes en situation sociale difficile est assurée en Haute-Loire grâce à l’action conjuguée et partenariale des différents services de l’Etat, des collectivités locales et de leurs établissements publics (CCAS), des services sociaux du Conseil Départemental, du SDIS et de nombreuses associations.

>> Entretien avec Marlène Bony, chargée de mission au logement pauvreté et insertion à la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations.

Quel est le profil des personnes prises en charge en période hivernale dans ces centres d'hébergement ?
Le profil est varié mais majoritairement, nous retrouvons des hommes seuls, dans la deuxième partie de leur vie, avec des parcours souvent un peu chaotiques, composé de divers échecs, on les appelle les parcours récurrents, et qui font qu'à un moment donné, ils se retrouvent en grande difficulté et doivent être hébergés.
Nous avons aussi parfois des situations de femmes victimes de violence, et des plus jeunes, qui sont en rupture familiale et qui parfois sont issues d'établissements spécialisés avant leur majorité.

On évoque aussi des phénomènes de dégringolade sociale, des personnes insérées dans la vie professionnelle et qui subitement connaissent la descente aux enfers... En êtes-vous témoin ?
Oui, tout à fait, le cumul des difficultés peut provoquer à un moment donné une situation très aigue, à laquelle on essaie de répondre. Ce sont des situations qui sont majoritairement prises en charge par les services sociaux du département, qui essaient, dans un territoire à taille humaine comme le notre, de répondre à l'ensemble des problématiques mais néanmoins, on retrouve souvent dans les profils des personnes que nous accueillons un peu en urgence divers accidents de la vie cumulés parfois depuis longtemps, y compris l'enfance.

Les personnes sont épaulées par des professionnels de santé tels que des psychologues lorsqu'elles sont accueillies. Tout celà est compris dans le service proposé ?
Oui, les centres d'hébergement, notamment le centre d'hébergement d'urgence, n'ont pas de personnel sanitaire à demeure. Par contre, par convention, il y a des équipes mobiles santé-précarité, qui dépendent de l'hôpital psychiatrique Sainte-Marie au Puy-en-Velay. Ces équipes interviennent dans tous les centres d'hébergement, et leur aide est précieuse pour étayer la prise en charge sanitaire de ces personnes. Il y a des relations très étroites avec les hôpitaux, qu'ils soient de Brioude, du Puy ou d'Yssingeaux, pour la prise en charge globale des personnes, notamment dans le dispositif de permanence d'accès aux soins de santé, parce que souvent, ils n'ont pas d'accès aux droits, ils n'ont pas encore de couverture sociale donc l'un des axes de travail de ces centres, c'est de permettre à ces personnes de retrouver tous leurs droits sociaux, et notamment une couverture sociale. Dans ce laps de temps, ils sont orientés vers les permanences d'accès aux soins de santé dans les différents hôpitaux.

Il faut aussi souligner le travail précieux des bénévoles...
Absolument, surtout en Haute-Loire, un territoire montagneux, qui nous empêche d'avoir des professionnels dans tous les lieux et nous travaillons donc énormément avec le secteur caritatif et associatif, et les bénévoles viennent combler les manques pour accompagner les personnes vers les centres où ils vont trouver une prise en charge plus professionnalisée. Le bénévolat est donc essentiel en la matière.

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