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Emplois aidés : pourquoi les suppressions vous concernent forcément
----Contrats aidés, c'est-à-dire?
Ce sont des emplois à durée déterminée, subventionnés par les pouvoirs publics. Ils visent les personnes en difficulté sur le marché du travail : jeunes, chômeurs longue durée, personnes handicapées, etc. L'embauche d'un contrat aidé se traduit par un coût du travail inférieur, notamment un abaissement de charges. "Environ 10 000€ de moins", selon le maire de Polignac, Jean-Paul Vigouroux.
-----Pour le gouvernement, les contrats aidés [voir encadré] sont "inefficaces" contre le chômage. Leur nombre sera donc réduit. De 460 000 en 2016, ils passent à 320 000 en 2017. Et probablement 200 000 en 2018. Une annonce faite fin août, qui laisse peu de temps aux employeurs pour s'organiser.
En Haute-Loire, plus d'une cinquantaine de postes seraient concernés dans l'immédiat, beaucoup plus dans l'avenir. Et ils touchent votre quotidien :
Parce qu'ils travaillent dans l'école de vos enfants
Les contrats aidés sont particulièrement sollicités dans les mairies. Donc dans les écoles. Ainsi, à Sanssac-l'Église, le non-renouvellement d'une assistante en emploi aidé qui arrivait à échéance le 1er septembre a mis la mairie dans l'embarras. "Pour l'instant, on se relaie avec deux adjoints pour la remplacer à la cantine", confie le maire, Gilbert Peyret.
À Vals-près-le-Puy, un emploi aidé avait été créé à l'école La Fontaine, pour assurer les temps d'activité périscolaire (TAP). Annulé, ce poste sera finalement un CDD. Résultat : le coût grimpe et les parents sont mis à contribution. Le tarif TAP par enfant résidant dans la commune a plus que doublé, de 20 à 45€.
Toutefois la Préfecture de Haute-Loire précise que "les personnels de cantine et les renforts ATSEM seront priorisés" à l'avenir.
----Une source d'abus?
A vocation sociale, le contrat aidé est parfois détourné. "Bien sûr ce n'est pas notre cas, mais certaines structures prennent des bacs +5 pour les payer moins cher", constate Christian Fayolle, d'Emmaüs 43. Pour un maire de Haute-Loire, "certaines collectivités exagèrent. Quand on prend quatre ou cinq contrats aidés dans une mairie de neuf salariés, il ne faut pas s'étonner d'avoir des problèmes". La Préfecture de Haute-Loire souligne que "seuls 26% débouchent sur un emploi durable dans le secteur non-marchand".
-----Parce que vous les cotoyez dans les associations
Les associations sportives et caritatives sont aussi très demandeuses d'emplois aidés. À Emmaüs 43, l'annonce du gouvernement a choqué. "Nous fonctionnons avec 35 contrats de ce type. Cinq d'entre eux sont déjà sur la sellette d'ici fin 2017. Les autres seront concernés plus tard", confie, désabusé, le comptable Christian Fayolle. Pour lui, "cela met en péril la structure complète". Une structure "qui pourtant a un double intérêt public. La collecte des encombrants, mais aussi la réinsertion de personnes éloignées du travail".
Les associations d'aide à domicile (comme l'ADMR) pourraient aussi être touchées.
Parce que vous avez peut-être vous-même un emploi aidé
L'annonce du gouvernement date de fin août, et concerne des contrats qui arrivent à échéance... en septembre. À Emmaüs 43, "un monsieur approchant de la retraite vient d'apprendre que son contrat prenait fin le 21 septembre. Ça le place dans une situation très difficile."
D'autres contrats s'apprêtaient à être signés. "Des jeunes à qui on a promis un contrat le mardi, retournent à Pôle emploi le jeudi, et on leur dit que c'est annulé", déplore un maire. En tout, plus de 1000 contrats aidés sont en cours en Haute-Loire. Quelques dizaines sont concernés dans l'immédiat, des centaines devraient l'être dans les années à venir.
Parce que les impôts locaux pourraient augmenter
Une dernière extremité à laquelle les collectivités ne préfèrent pas se résoudre. Mais certaines se posent déjà la question. Pour Michel Joubert, président de l'Agglo du Puy, "la suppression de contrats aidés s'ajoute à la baisse des dotations, au tranfert de nouvelles compétences, à la baisse de la taxe d'habitation. Si à chaque fois les collectivités trinquent, cela aura un impact un jour ou l'autre sur les impôts locaux."
Comme alternative, certains maires évoquent une baisse des investissements.
Clément L'hôte
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