Dysfonctionnements au Pajemploi : plus qu'un millier de comptes de parents employeurs affecté

sam 03/08/2019 - 11:08 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:58

Le tumulte créé par la mise en place d'un nouveau système de versement du Complément mode de garde (CMG) en mai au centre Pajemploi du Puy-en-Velay, qui s’occupe de gérer le salaire des assistantes maternelles et gardes d’enfant à domicile, est toujours d’actualité.
Pour rappel, un bug informatique est la cause depuis près de trois mois du non versement de la prestation aux parents employeurs ou du prélèvement à tort sur leur compte de prestations non dues. Une situation qui, par ricochet, a aussi affecté certaines professionnelles de la petite enfance, privées de bulletin de salaire ou d’une partie de leur rémunération. Quant aux agents du centre Pajemploi, en première ligne face au mécontentement et la détresse des parents, ils viennent de reconduire un avis de grève en août, pour se garder la possibilité de débrayer de temps à autre.

Relire: Un bug informatique crée le chaos à Pajemploi: parents et assistantes maternelles pénalisés

Olivia Grangerodet, la directrice de l'Urssaf Auvergne, dont dépend le site ponot, fait le point sur la situation. ----La réforme: Son objet principal est de rendre plus rapide le paiement de la prestation Complément mode de garde (CMG) aux parents qui emploient des assistantes maternelles et gardes d'enfants à domicile. Cette somme, qui peut constituer jusqu'à 85 % du salaire de ces employés, est désormais directement versée par le centre Pajemploi, dans un délai bien plus court que par le passé.  Grâce à cela, les particuliers employeurs n'ont plus à l'avancer.-----Zoomdici: A ce stade, avez-vous identifié l’origine du problème informatique ? Olivia Grangerodet : La mise en place de la réforme a demandé la création d'un système d'information entre l'ensemble des caisses d'allocation familiale (CAF) et des Mutualités sociales agricoles (MSA). Or, pour quelques milliers de familles, les flux de données que nous avons reçus étaient incomplets ou ont été rejetés par le système d’information de Pajemploi. Nous n’avons donc pas pu calculer et payer la prestation et, n’ayant pas de droits ouverts, des cotisations sociales qui auraient dû être pris en charge leur ont quand même été réclamées. C'est ce qui a provoqué des difficultés pour les familles concernées et d'importantes sollicitations au niveau du centre. Quels dispositifs ont été mis en place pour faire face à ce dysfonctionnement? OG : Il a fallu récupérer manuellement les informations permettant de gérer les dossiers et mettre en place des parades pour éviter que des cotisations non dues soient de nouveau prélevées. Tout cela est effectif depuis le 25 juillet, mais il subsiste environ un millier de situation où tous les éléments n'ont pas encore été récupérés. Pour les familles qui ne perçoivent pas de CMG , les CAF ont mis en place des dispositifs d’aide sociale d’urgence en attendant que l’on puisse rétablir le paiement de la prestation. J’espère que l’essentiel de ces anomalies seront résolues dans les prochaines semaines. Nous n’avons toutefois qu’une visibilité partielle, due au mélange des acteurs. La réforme est complexe, il faut qu’on la digère.----Le Pajemploi en chiffres:

  • 850 000 comptes employeurs gérés en France
  • 10 000 comptes victimes de dysfonctionnements à la mise en place de la réforme environ, dont 6000 importants (CMG pas reçue ou cotisations prélevées à tort) et 4000 mineurs (montant du CMG mal calculé)
  • Une dizaine de comptes parents employeurs affectés en Haute-Loire

----- Quelles mesures ont été prises pour soulager le personnel ?  OG : Le dépôt d’avis de grève est aussi un moyen donner pour les employés de pouvoir débrayer une heure lorsqu’ils sentent la pression trop importante ou sont confrontés à des situations d’usagers particulièrement en colère ou en détresse. Nous travaillons quant à nous à organiser des moments d’échange en interne et à rester attentifs aux personnes qui ont du mal à gérer cette situation. La trêve estivale devrait leur permettre de recharger les batteries. Pour ce qui est des effectifs, dès le mois de mars, une quinzaine de collaborateurs en CDD avaient été recrutés en anticipation des impacts de la réforme, plus une autre quinzaine en juillet après que les problèmes ont été constatés. Le maintien de moyens en renfort est prévu jusqu’en fin d’année. Il y a aussi réflexion conjointe pour ajuster les effectifs CDI et mutualiser avec les autres collaborateurs de l’URSAFF Auvergne (400 collaborateurs dont les 130 de Pajemploi), car il faudra rattraper le retard pris et se préparer à la nouvelle échéance : la mise en place du prélèvement à la source 1er janvier 2020.
Eddie Rabeyrin

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