Droits des femmes : Une Journée qui devrait être...quotidienne

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 06/03/2022 à 23:30

Le 8 mars est la Journée internationale pour les droits des femmes. À cette occasion, plusieurs entités se réunissent au Puy pour rappeler les combats qu’ont dû mener et que mènent encore les femmes afin d’accéder aux mêmes droits que les hommes.

Dans la cité ponote, plusieurs actions seront mises en place le mardi 8 mars, Journée internationale pour les droits des femmes. Les syndicats de la CGT, FSU, Solidaires et des associations du Planning familial, du Cidff et de MundoSur lancent un appel à toutes les générations de femmes et d’hommes pour se regrouper à 17 heures devant la fontaine du Breuil au Puy-en-Velay.

Sur place, des textes lus, de la musique, un flash mob et bien d’autres actions non dévoilées par les organisateurs sont au programme. À 18h15, le film « Debout les femmes » de François Ruffin est ensuite projeté au Ciné Dyke (prix d’entrée, 5 euros).

Différents partenaires réunis pour la cause et les droits des femmes.
Différents partenaires réunis pour la cause et les droits des femmes. Photo par Nicolas Defay

« La liberté de disposer de notre corps comme bon nous semble ! »

« Les femmes ont le droit de choisir leur vie comme elles l’entendent, choisir d’avoir un enfant ou pas, choisir l’avortement ou pas, choisir le moyen de contraception qu’elles désirent sans qu’aucune pression ne vienne les influencer », martèle Martine Pierron du Planning Familial. Elle ajoute : « Il y a certaines avancées qui sont faites dans le monde mais il est nécessaire de ne pas baisser la garde et de continuer à lutter pour nos droits et la liberté de disposer de notre corps comme bon nous semble ! ».

À ses côtés, le Cidff (Centre d'Information sur le Droit des Femmes et des Familles) rappelle que 113 femmes sont mortes sous les coups de leur partenaire ou ex-partenaire en France et que 10 féminicides ont déjà été enregistrés entre le 1e janvier et le 17 février 2022.

Eléonore, 27 ans, tuée à coup de couteau dans le Maine-et-Loire le 1er janvier 2022. Muriel, 56 ans, trucidée le même jour et de la même façon en Meurthe-et-Moselle. Cécile, 20 ans, succombe le 17 janvier sous les coups de son ex à Besançon. Amanda, 28 ans, étranglée le 28 janvier dans sa baignoire par son conjoint à Paris...

« Le pouvoir patriarche existe encore même dans un pays occidental comme le nôtre »

« Ce que nous défendons de notre côté est l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, souligne Pierre Marsein, secrétaire général de la CGT. Nous insistons également sur le fait que les femmes doivent accéder aux métiers à responsabilité au même titre que les hommes. » Il assène aussi  : « Le pouvoir patriarche existe encore même dans un pays occidental comme le nôtre. La défense des droits des femmes ne doit pas s’arrêter le 8 mars. Nous devons nous battre tous les jours pour ça ! »

Une pancarte très explicite lors de l'édition 2021. Photo par Nicolas Defay

Quoi, quand-où…

> Cette Journée est célébrée le mardi 8 mars à partir de 17 heures devant la place du Breuil au Puy.
> La projection du film « Debout les femmes », au Ciné Dyke, commence à 18h15. Le prix d’entrée est de 5 euros.

> L'association MundoSur invite qui que ce soit à une marche au départ du Théâtre du Puy à 10 heures, ce samedi 5 mars, pour la défense des droits humains des personnes latinoaméricaines. 

« Elles travaillent à temps partiels avec des paies qui ne dépassent pas 800 euros par mois »

Céline Lioutaud, de la CGT des Organismes sociaux de la Haute-Loire, intervient pour mettre en lumière ces femmes de l’ombre, aussi indispensables à la société que sous-payées et non considérées.

« Les aides à domicile sont 1 500 en Haute-Loire avec 97 % de femmes. Près de 80 % d’entre elles travaillent à temps partiels avec des paies qui ne dépassent pas 800 euros par mois ! » Les aides-soignantes, les AESH, les femmes de ménages, les caissières...toutes ces invisibles seront sous le feu des projecteurs dans le film « Debout les femmes » au Ciné Dyke en cette journée du 8 mars 2022.

« Appeler les femmes "le sexe faible" est une diffamation ; c'est l'injustice de l'homme envers la femme. Si la non-violence est la loi de l'humanité, l'avenir appartient aux femmes ». Gandhi

« Il est temps de faire table rase de ces inégalités qui n’ont aucune raison d’exister ! »

Du côté du syndicat enseignant FSU, Louise Pommeret partage le constat accablant qui caractérise l’Éducation nationale. « Plus on monte dans les responsabilités, moins il y a de femmes ! Pourquoi ? Quand le corps enseignant est assuré par 84 % de femmes, moins de 50 % sont cheffes d’établissements. Pourquoi ? Il y a 16 % d’écart de salaire entre les femmes et les hommes dans les grilles de l’Éducation nationale ! Pourquoi ? Les femmes ont moins de primes, moins de missions. Il est temps de faire table rase de ces inégalités qui n’ont aucune raison d’exister ! »

Des actions de sensibilisation, ici, à Yssingeaux. Photo par DR

« Les femmes étrangères et immigrées sont bien plus confrontées a des problèmes qui les touchent plus spécifiquement que les hommes et qui nécessitent des actions prenant en compte la notion de genre ». Eugenia D’Angelo, MundoSur

« Des groupes masculinistes se forment pour proclamer leur haine de l’émancipation de la femme »

Véronique de Marconnay, au sein du syndicat Solidaires, s’inquiète du renforcement de l’extrême droite et de leurs idées rétrogrades sur le sujet. « Civitas, les mouvements Pro-vie (groupe dur anti-IVG et anti-contraception), la Manif pour tous, les commandos hostiles au Planning familial...toutes ces entités d’extrêmes droites sont des dangers pour les droits des femmes en France et dans le monde entier. Elles ont toutes un format de famille hétéronormé stricte, étriqué, où la femme doit rester à sa place de simple gestatrice. »

Elle continue en ce sens : « De plus en plus, et notamment sur les réseaux sociaux, des groupes masculinistes, totalement antiféministes, se forment pour proclamer leur haine de l’émancipation de la femme. Ce genre de mouvement est extrêmement dangereux et ne doit pas se développer ! »

Les abjects crimes "d'honneur"...

Selon L’ONG Human Rights Watch : « Les crimes d’honneur sont des actes de violence, le plus souvent des meurtres, commis par les membres masculins d’une famille à l’encontre de ses membres féminins, lorsqu’ils sont perçus comme cause de déshonneur pour la famille tout entière. »

Le refus de participer à un mariage arrangé, le refus des faveurs sexuelles, la tentative de divorce sont quelques unes des causes de féminicides dans les pays où les crimes d’honneur sont pratiqués.

« Elles se percutent aux préjugés racistes, xénophobes en tant qu’étrangères »

Enfin, Eugenia D’Angelo, de l’association de MundoSur, exporte la lutte des femmes au-delà des frontières françaises. « D’après les chiffres donnés par l’ONU, 50 % de la population migrante est composée de femmes. Et pourtant, elles restent peu visibles et quasi pas médiatisées. »

Elle soulève alors : « Peu importe les raisons de leur fuite. Qu’elles échappent à un mariage forcé, à un crime dit d’honneur, à des persécutions liées à l’orientation sexuelle... elles sont confrontées à des parcours d’émigration plus longs et bien plus dangereux que les hommes. En France ou en Europe, elles se percutent aux préjugés racistes, xénophobes en tant qu’étrangères, aux préjugés sexistes en tant que femmes et aux préjugés discriminatoires en tant que femmes étrangères ».

Ci-dessous, la bande-annonce de "Debout les femmes" de François Ruffin :

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