Déconfinement : la Haute-Loire en vert

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:04

Edouard Philippe a confirmé que l’évolution sanitaire permettait le début du déconfinement à partir du 11 mai comme prévu.

> Au jeudi 7 mai, la Haute-Loire apparaît en vert (« cliquer sur l’onglet activité épidémique »)

Le rapport de Jean Castex, « Monsieur déconfinement », a été validé ce jeudi matin. Certains départements ont des résultats moins bons qu’escompté. Le pays est divisé en deux. Dans la majeur partie du pays, l’épidémie a pu être freinée. Ce sont les départements verts. Début juin, la réouverture des lycées, cafés et restaurants pourra y être envisagée.

> Lire aussi : JP Vigier demande la réouverture des cafés-restaurants dès le 11 mai (05/05/2020)

Edouard Philippe a déclaré en substance :

Dans d’autres départements, le virus circule encore activement. Là, l’hôpital reste en forte tension. Ce sont les départements rouges.
Le déconfinement y est possible mais sans ouverture des collèges, parcs et jardins.
Il y a deux situations particulières : Mayotte et l’Île de France.
Mayotte compte un nombre de cas faible mais en augmentation. Il est décidé de retarder le déconfinement.
En Ile de France, le nombre de cas baisse lentement mais reste élevé, plus que prévu.
En Île de France, nous pouvons déconfiner. Mais le virus reste en circulation car c’est une région très densément peuplée.

Pour les personnes vulnérables :
Il n’y aura pas de confinement obligatoire pour les personnes vulnérables après le 11 mai, même en Île de France. Mais je veux leur dire continuez, pour votre sécurité et celle des autres, à observer dans toute la mesure du possible, de façon volontaire, les règles de prudence des deux derniers mois. Prenez les précautions nécessaires lorsque vous recevez votre famille ou que vous sortez.

Les transports en commun en Île de France ne seront pas fermés. Les trois premières semaines, nous imposerons des règles très strictes. Je n’exclue pas des mesures supplémentaires si les distanciations physiques n’étaient pas respectées.

L’objectif de tous les Français c’est de pouvoir vivre avec ce virus. Apprendre à nous en protéger. Car aussi longtemps que nous n’aurons ni vaccin ni immunité collective, il faudra s’en protéger.

Le ministre de la santé, Olivier Véran, a déclaré :

Les premières cartes de la France avant la levée du confinement ont pu provoqué de l’incompréhension selon la couleur.
Si votre département est en rouge, ce n’est ni une punition, ni une mauvaise note. Seulement une indication.
Pour composer les indicateurs, 90 % des passages aux urgences sont comptabilisés.
Depuis les premières cartes, la pression épidémique a baissé mais des disparités persistent selon les territoires.

La 1ère carte synthétise la circulation active du virus, basée sur la proportion de passages aux urgences pour une suspicion de COVID-19.
Dans les Hauts de France, le Grand Est, la Bourgogne Franche Comté, la Sarthe, le Loir et Cher, Mayotte, et l’Île de France, la circulation du virus est élevée.
Entre janvier et mars, nous avons augmenté la capacité à 10 500 lits de réanimation en France. L’objectif maintenant est de revenir à 5 000 lits pour la pratique quotidienne de chirurgie. On espère aussi un peu de répit pour les personnels hospitaliers.

La 2e carte schématise la tension hospitalière sur les capacités en réanimation, basée sur les taux d’occupation des lits de réanimation par des patients atteints de COVID-19, par rapport à la capacité initiale avant l’épidémie.
De la Seine maritime aux Alpes maritimes se trace la première diagonale, en vert.
Une diagonale orange se dessine du Pas de Calais à la Haute Savoie avec des services de réanimation davantage mis en tension.
Une diagonale en rouge va du Grand Est à la Bourgogne Franche Comté, en passant par l’Île de France. Là les services de réanimation restent sous attention particulière.

La 3e carte indique le taux de couverture des besoins en tests estimés au 11 mai.
En janvier 2020, nous avons effectué les premiers tests PCR et depuis nous n’avons cessé d’augmenter nos capacités.
Ces dernières semaines, tout a été fait pour pouvoir dépister les personnes vulnérables, symptomatiques et en contact. Nore capacité est aujourd’hui au niveau des besoins estimés.
Mais la vérité d’un jour peut être différente le lendemain car l’épidémie est évolutive.

Si vous présentez des symptômes évocateurs du Covid-19, il faut agir. N’attendez pas que cela passe.
Contactez votre médecin, à défaut un médecin de garde ou in fine le 15.
Il vous prescrira un test de dépistage soit à l’hôpital, en « drive », en laboratoire ou chez vous Le test est remboursé à 100 %.
Restez chez vous.
Si le test est positif, il alertera l’assurance maladie pour commencer une enquête pour identifier les personnes que vous auriez pu contaminer. L’isolement est de rigueur jusqu’à deux jours après guérison des symptômes soit 10 à 12 jours environ en tout.
Si vous partagez votre logement, votre médecin vous conseillera de rester dans une pièce, d’aérer, de vous laver les mains fréquemment, de ne pas toucher des objets touchés par d’autres ou de les désinfecter. Porter un masque en cas de visite d’un médecin. Les masques sont pris en charge à 100 % par la CPAM.

Si vous êtes un cas contact d’une personne malade, vous serez contacté par la CPAM ou l’ARS. Si le risque est avéré (par exemple si vous avez déjeuné avec le malade sans protections), vous serez invité à vous isoler chez vous. Évitez les contacts avec votre entourage. Prenez votre température deux fois par jour. Passez en télétravail et si c’est impossible en arrêt de travail. Les tests PCR se font après sept jours (avant ça peut être trop tôt pour détecter le virus). Un test négatif n’exclue pas totalement la maladie donc l’isolement est nécessaire quand même. Votre médecin peut vous proposer de passer votre isolement ailleurs, comme dans un hôtel.

100 millions de masques seront distribués dans la semaine du 11 mai pour les soignants et les personnes fragiles.

Pour d’autres soucis de santé, ne reportez plus vos rendez-vous. Pour vos soins réalisables à distance qu’ils se maintiennent. Nous voulons développer la télémédecine. Cela représente chaque semaine plus d’un million d’actes.

Pour les personnes vulnérables :
Portez des masques pour toutes vos sorties.
Gardez vos distances quand vos proches vous rendent visite.
Si vous avez besoin de parler, appelez le numéro vert 0800 130 000 qui peut vous mettre en lien avec la Croix Rouge.

Dans les EHPAD, les visites de proches pourront se poursuivre dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui. Nous allouerons 475 millions d’euros de crédits supplémentaires.
Tous les personnels des EHPAD de France recevront une prime de 1500 euros dans les 33 départements les plus touchés, 1000 euros ailleurs. Il s’agit d’une prime défiscalisée.

Idem pour les établissements d’accueil de personnes handicapées.

Pour le reste du secteur médico-social, une prime sera annoncée prochainement par le ministre Julien Denormandie.

Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a déclaré :

Actuellement tous les enfants ne bénéficient pas de l’enseignement à distance à égalité. L’objectif est que tous les enfants bénéficient de l’école. Déjà 30 000 enfants de soignants ont été accueillis pendant le confinement. On estime que les décrocheurs ou en voie de décrochage représentent 4 % des élèves aujourd’hui.

> Lire aussi : 'Demander le report de la réouverture des écoles serait une solution de facilité' (04/05/2020)

Les enfants pourront se trouver désormais à 15 par classe en élémentaire, 10 en maternelle. Ils pourront évoluer dans des locaux périscolaires (sport, santé, culture, civisme). Certains seront encore à la maison en enseignement à distance à plein temps ou à temps partiel et sur une partie à l’école. Nous allons encore améliorer le système d’enseignement à distance.

Une partie des professeurs restent chez eux pour des problèmes de santé ou d’un proche.

Près de 90 % des communes ont préparé la reprise. D’autre ouvertures interviendront la semaine suivante. Dès la semaine prochaine, un million d’élèves retrouveront l’école et 130 000 professeurs.

> Lire aussi : FO43 : l’école n’est pas la garderie du Medef (02/05/2020)

Certains élèves ont pu vivre des traumatismes du fait du confinement, il faut les accueillir.

Edouard Philippe ajoute : dans les départements verts, les collèges pourront rouvrir à partir du 18 mai comme nous nous y étions engagés.

La ministre des transitions et des transports, Elisabeth Borne, a déclaré :

En milieu urbain, l’objectif est d’augmenter l’offre de transports rapidement et de restreindre la demande.
Dès le 11 mai, l’offre minimum sera à 50 % des capacités habituelles avec un retour à la normale début juin.
Le télétravail pour tous ceux qui le peuvent restera la règle.
Les arrivées et départs en entreprise devront se faire à heures échelonnées autant que possible. Nous voulons limiter le trafic automobile ; le covoiturage et les mobilités alternatives sont donc favorisées, c’est le sens du plan vélo [notamment une aide de 50 euros pour faire réparer son vélo]. Les déplacements interrégionaux, eux, continueront d’être très limités. L’offre reste volontairement réduite. Les TGV et Intercités passeront de 7 % de circulation actuellement à 20 à 30 % le 11 mai. Le port d’un masque grand public sera obligatoire pour les usagers de 11 ans et plus, y compris dans les gares. L’État mettra à disposition des masques pour ceux qui n’en auront pas.
Les contraventions de 135 euros pour infraction aux règles de déplacement seront maintenues, y compris pour accès à un TGV sans réservation.
Du gel hydroalcoolique sera mis à disposition. Des sièges seront condamnés, il y aura du marquage au sol. Les trains, métro, bus, et tramways seront désinfectés au moins une fois par jour.

Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a déclaré :

Le virus ne se déplace pas tout seul.
Les contraventions de 135 euros pour déplacements non autorisés restent en vigueur.
Jusqu’à 20 000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour contrôler les transports.

Pour les trajets plus longs, la limite à 100km, sauf motif professionnel ou familial impérieux (ex. métiers du transport, deuil ou aide à une personne vulnérable) sera calculé à vol d’oiseau du domicile. Pour cela, une nouvelle attestation sera mise en ligne sur le site du ministère de l’intérieur. Pour les déplacements de moins de 100km, lors d’un contrôle routier, il suffira de présenter un simple justificatif de domicile, même un chéquier par exemple.
Précision, circuler dans son département à plus de 100km sera admis.

Le lieux culturels de proximité pourront rouvrir, les préfets en arrêteront la liste. Mais les cinémas, salles de spectacle, de fêtes et de sport restent fermés.
Seule la pratique sportive individuelle en extérieur est autorisée.

Les rassemblements seront limités à 10 personnes avec distanciation.

Le 2 juin, un nouveau seuil pourra éventuellement être fixé.

Les plages, lacs et centres nautiques resteront fermés mais les préfets pourront ouvrir sur demande des maires avec garantie de respect de la distanciation.

Pour les cultes, nous allons travailler avec l'ensemble des responsables cultuels aux conditions d'une reprise des cérémonies religieuses d'ici la fin du mois.

A noter le très faible taux de verbalisation depuis le début du confinement : moins de 6 %.

Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a déclaré :

A partir du 11 mai, tous les commerces fermés depuis le 15 mars rouvriront sauf le lieux de convivialité comme les bars et restaurants. Nous fixerons cela fin mai. J’ai une pensée pour tous les acteurs de la culture, du sport, de événementiel et du tourisme, durement affectés.

Le 11 mai cela représentera 40 000 entreprises qui rouvriront pour 875 000 emplois.
33 000 commerces d’habillement rouvriront, tout comme 3 300 libraires.

Les centre commerciaux de plus de 40 000 m² rouvriront sauf en Ile de France.
Quant aux secteurs qui tournaient au ralenti, le BTP sera en quasi reprise complète d’ici la fin du mois.
Dans l’automobile, je me réjouis que la quasi totalité a déjà repris le travail.
Nous maintiendrons le fonds de solidarité jusqu’ à la fin mai. Et ceux qui ouvriront le 11 mai pourront en bénéficier jusqu’à fin mai.

Les charges sociales patronales de mars-avril-mai seront supprimées pour tous les secteurs contraints à une fermeture administrative.

> Lire aussi : La Cgt aux députés : ''la protection sociale repose sur les cotisations que vous voulez supprimer'' (30/04/2020)

Cette reprise suppose d’avoir assez de masques, etc. Vous pouvez vous en procurer en tissu industriel ou suivant les recommandations de l’AFNOR confectionnés par des particuliers, ou encore jetables. La TVA sera bien à 5,5 % pour tous les masques industriels répondant aux normes AFNOR.

La ministre du travail, Murielle Pénicaud, a déclaré :

La santé des salariés n’a jamais été et ne sera jamais une variable d’ajustement. 54 guides métiers ont été édités. Il y en aura plus de 70 d’ici dimanche dont le commerce non alimentaire et la coiffure, très attendus.

Un guide sera diffusé dans les 24 heures pour les entrerises pas habituées au télétravail. Nous appelons à instaurer des horaires décalés pour éviter les afflux simultanés dans les transports et sur les lieux de travail.

A partir du 11 mai, les centres de formation d’apprentis (CFA) et de formation continueront de rouvrir progressivement. Dès lundi, les équipes retrouveront leurs locaux, puis les apprentis à condition que le protocole sanitaire soit appliqué.

Edouard Philippe a repris la parole :

J’en appelle à la responsabilité de chacun à respecter l’esprit de la règle. C’est dans la durée que nous réussirons ce déconfinement. Il ne faut pas relâcher la vigilance. Nous adapterons notre plan au fur et à mesure des remontées de terrain.
Fin mai, nous saurons si nous avons réussi à contenir l’épidémie.
Si les chiffres restent bas, nous pourrons élargir nos espaces de liberté pour l’été. Sinon nous nous adapterons.

Annabel Walker

> Découvrir la stratégie de déconfinement du Gouvernement

> La conférence de presse en intégralité : 

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