Da Capo prend une tournure… nationale !

Alexandre Paugam vous invite dans un périple aux portes de la folie. Photo par DR

Jadis petit groupe des terres vellaves, le voilà qu'il s'envole dans les bacs de l'Hexagone. Da Capo sort son neuvième album de pop orchestrale. Baptisé "Songs from the shade", ce bijou sonore va occuper les rayons des disquaires de France, une première distribution nationale pour ce quatuor made in Haute-Loire.

"Songs from the shade" est le neuvième opus de Da Capo. Et une fois encore, il rebondit vers de nouvelles contrées sans concession aucune à la facilité, fidèle conception de son compositeur, Alexandre Paugam.

Dès l'ouverture avec la bien nommée "Ring the bells", l'auditeur est convié à disparaître dans une odyssée aux confins de la démence qui suit les divagations d'un roi empli de mélancolie et de visions cauchemardesques. Élaboré comme un concept album, chaque morceau constitue les stations du calvaire enduré par le souverain aliéné.

Rêve et réalité, temporalités enchevêtrées ou télescopées, conduisent à l'évocation onirique de l'être aimé de "You cry" en point d'orgue final.

Du noir et du blanc. Du sucré et de l'acide. Des respirations et des agonies. "Songs from the shade" est une fusion de spleen et de déraison, une folie qui effleure la perfection.

En rien médiéviste dans ses arrangements, l'album n'en ressemble pas moins à une épopée en des temps révolus. Plus loin encore, l'antique voyage au royaume d'Hadès dans le titre "Shadows", vient compléter la balade spatio-temporelle, sinueuse et hallucinée, digne d'un Peter Hammil.

C'est également vers l'univers shakespearien que nous plonge ce délirium sonique et poétique, brute et chaotique, mais toujours dans une violence retenue. "Songs from the shade" étonne dans le minimalisme assumé, une recette équilibrée constituée de guitares électriques délaissées au profit de claviers torturés.

"Ring the bells" (Attention, déconseillé pour les personnes ne supportant pas les sensations étranges et atmosphériques)