Crise du lait : ''On est dans une phase de négociation''

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:39

Ce mercredi 9 mars 2016, Anthony Fayolle, président des Jeunes Agriculteurs 43 et Yannick Fialip, président de la FDSEA43, ont tenu un point presse pour faire le bilan des dernières opérations menées sur le département.
Retrait du référé
La laiterie de Beauzac avait déposé une assignation en référé contre une dizaine d'agriculteurs ainsi que leurs syndicats (FDSEA et JA43) suite au blocage de la société depuis dimanche soir 22h. Après l'audience de ce mardi, les exploitants agricoles ont levé le camp en échange d'une rencontre mardi prochain avec la direction. En guise de bonne foi, la société a décidé de retirer le référé alors qu'une décision devait être rendue ce mercredi matin. Elle collecte aussi à nouveau le lait alors qu'elle avait cessé de le faire au début du blocage.
Place à la négociation
"On a un sentiment d'apaisement avec la reprise de la collecte, le rendez-vous et le retrait du référé", explique Yannick Fialip sans perdre de vue que la victoire n'est pas encore acquise. Les exploitants agricoles ne veulent pas d'une rencontre stérile, ils attendent une meilleure valorisation de leur lait, sans avoir pour autant fixé de montant : "On est dans une phase de négociation".
"Ils peuvent nous rémunérer plus"
La société Savencia (ex-Bongrain) ne veut pas signer la Charte laitière de valeurs initiée par la Fédération Nationale des Producteurs Laitiers (FNPL) garantissant un prix d'achat de la tonne de lait à 305 euros. "Nous y sommes opposés puisque c'est illégal. C'est une entente sur les prix", expliquait la direction de la laiterie de Beauzac à la barre du tribunal ce mardi, craignant une enquête européenne. "Donc ils peuvent nous rémunérer plus", tente Anthony Fayolle.
Une bataille mais pas la guerre
Si rien ne sort de ces échanges, les syndicats se réservent le droit de nouvelles actions "peut-être sous une autre forme". Les agriculteurs voudraient alerter les consommateurs : "On va taper sur les marques pour que les consommateurs aillent vers celles qui nous rémunèrent correctement". Anthony Fayolle voudrait d'ailleurs un regroupement au niveau régional pour des actions sur plusieurs sites en même temps ou encore dans des sociétés présentes dans le département, mais sans attache physique. "Lactalis n'est pas en reste dans cette affaire, mais ils n'ont pas d'usine en Haute-Loire", explique le président des JA 43.
3 000 suppressions d'emplois en deux ans
Les deux syndicats profitent de l'occasion pour faire le point sur deux ans de crise. "Ce sont environ 500 exploitations qui ont fermé sans trouver de repreneurs, sur les 4 000 de Haute-Loire. Ils estiment que chaque exploitant représente, en plus, six emplois liés à l'activité. "Donc il y a eu environ 3 000 suppressions de postes en deux ans, c'est plus diffus que lorsqu'une entreprise licencie, mais le résultat est là." Ils attendent une action des pouvoirs publics pour trouver des solutions à tous les échelons.
"Passer un an de crise, on sait le faire. Mais plus, c'est compliqué. Surtout quand on ajoute à tout ça les crises sanitaires, la sécheresse...", conclut Yannick Fialip.

Emma Jouve

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