Conservateur-restaurateur, une profession en lutte pour la reconnaissance

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:52

A l’intérieur de l’Hôtel-Dieu, bâtiment inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, les participants à cette journée nommée « Carrefour des Patrimoines » ont pris place derrière leur stand, prêts à partager avec qui le voudra, leur passion, qu’ils soient conteur, herbaliste, restaurateur d’œuvres d’art etc. Notre sens de l’humour nous a guidé vers Claire Pautrad, 30 ans, conservatrice et restauratrice d’œuvres et de documents sur papier. Notez qu’en l’imprimant, vous aurez ainsi une version papier de cet article ! Équipée de ses différents papiers japonais, Claire Pautrat explique, entre autres exercices liés à son activité, le processus de restauration d’un document papier, un matériau fragile, très souvent dégradé par l’humidité ou encore la lumière. La jeune femme travaille principalement avec les musées, notamment pour de la stabilisation et de la préparation d’œuvres dédiées aux expositions.

« Il y a 30 ans, il n’y avait pas de formation »
Quelques particuliers confient également leurs documents ou œuvres sur papier à Claire Pautrat. Mais ils sont peu nombreux. Non pas parce qu’il y a un désintérêt du papier, mais bel et bien parce que le métier n’est pas connu du grand public. « Les gens connaissent pourtant les restaurateurs d’œuvres d’art, mais le reste c’est une surprise pour eux » lance Maximiliane Richy, restauratrice céramique. Les deux jeunes femmes, complices puisqu’elles partagent le même atelier installé le long du boulevard Maréchal Joffre au Puy-en-Velay, ont la volonté commune de faire connaître leur métier, chacune dans son domaine. « Notre profession est en recherche de reconnaissance plus élevée, d’une reconnaissance de nos compétences d’expertise. Il y a 30 ans, il n’y avait pas de formation, il fallait simplement être bricoleur. Mais on s’est rendu compte qu’il y avait énormément de problèmes par la suite sur les objets » raconte Maximiliane Richy. Et de poursuivre: « Nous voulons faire reconnaître nos compétences spécifiques, nous voulons défendre l’idée que nous représentons une discipline à part entière. Nous ne sommes pas des historiens de l’art, ni des chimistes. Nous sommes des conservateurs-restaurateurs dans tous les domaines. » Acquiesçant les propos de sa colocataire d’atelier, Claire Pautrat ajoute : « Même si nous sommes différents par rapport aux matériaux que nous travaillons, la formation fait que nous partageons la même méthodologie, la même déontologie, nous suivons les mêmes protocoles et c’est cela qui nous réunit en tant que spécialistes de la conservation et de la restauration. C’est aussi cela qui nous sépare de quelqu’un qui va faire des recettes apprises sans avoir réellement conscience des conséquences que cela aura sur l’objet. »

Stéphanie Marin

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