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Condamné pour avoir menacé une juge ponote
Jugé ce mardi pour outrage et menaces envers un magistrat dans l'exercice de ses fonctions, le prévenu, âgé de 40 ans, est considéré comme invalide et bénéficie de 969 € d'allocations mensuelles. Son handicap est d'ordre psychiatrique, "des troubles graves et chroniques", souligne le Président du Tribunal André-Frédéric Delay.
Ce qui interpelle surtout, c'est qu'il n'a pas de suivi, "faute de moyens", se justifie-t-il à la barre, et c'est peut être ce qui explique qu'il ne prenait pas son traitement au moment des faits, qui remontent au 26 septembre dernier au Puy-en-Velay.
Insultes et menaces sont au menu
Ce jour là, le prévenu sort de ses gonds et s'en prend verbalement à la juge des enfants du Puy : insultes et menaces sont au menu. Il va même jusqu'à la pointer du doigt en lui faisant la promesse de la "faire payer". A la barre, le quadragénaire tente de se justifier : "je ne vois pas assez ma fille, c'est pour moi une vraie injustice car je fais beaucoup d'efforts et finalement, je peux moins la voir que sa mère, on n'a pas les mêmes droits".
Il faut dire que la mère en question a été victime de violences en novembre 2010 de la part... du prévenu. Quoi qu'il en soit, ce 26 septembre, le ton monte tellement au palais de justice du Puy qu'un vigil est contraint d'intervenir, craignant que la juge des enfants soit violentée. Quelques mois plus tôt, il avait déjà agi de la sorte, contre une éducatrice du foyer où sa fille est placée, la menaçant clairement de la tuer et lui annonçant qu'il se réjouirait de la "voir saignée".
En rupture de soins
"Je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête", balbutie-t-il face aux magistrats, "je le regrette bien évidemment, mais j'étais alors en rupture de soins". Il reconnaît également "être colérique" et le Président du tribunal lui conseille alors de prendre un avocat (il peut bénéficier de l'aide juridictionnelle) pour s'entretenir avec la juge des enfants pour éviter tout nouveau débordement.
"Il faut qu'il comprenne que même si on n'est pas d'accord, il est toujours possible de faire des recours", relève le Procureur de la République Jacques Louvier dans ses réquisitions, "il doit aussi se demander pourquoi le juge des enfants a pris cette décision". Après avoir rappellé que cette fonction est la plus sujette à être prise à partie dans la magistrature, il a souligné que son rôle est de "protéger les enfants" et ce sont "toujours des mesures à un moment donné et qui sont voués à évoluer".
"Pour que la société fonctionne, il faut respecter les magistrats"
Pour Jacques Louvier, "avoir de telles attitudes de violence n'incitent pas le juge à lui confier un enfant. Pour que la société fonctionne, il faut respecter les magistrats, même s'il y a toujours des mécontents face aux décisions de justice". Enfin, il a considéré que "sans traitement, on ne peut pas lui faire confiance", c'est pourquoi il a demandé une peine de trois mois d'emprisonnement avec sursis et mise à l'épreuve assortie d'une obligation de se soigner.
"Je n'ai jamais été dangereux ou violent avc ma fille", termine le prévenu à la barre qui accepte de se soigner. Après délibérations, le tribunal correctionnel du Puy a prononcé une peine de deux mois d'emprisonnement avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans, une peine assortie de l'obligations de suivre des soins car "compte-tenu de la gravité des faits, vous nécessitez un suivi", a conclu le Président du tribunal.
Maxime Pitavy
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