Commerces de prêt-à-porter : les clients au rendez-vous

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:05

Ce n'était pas la ruée dans les boutiques ponotes la première semaine du déconfinement mais depuis le retour du soleil, on commence à voir de plus en plus de monde en ville. Et bien sûr dans les commerces. "On a bien respecté toutes les consignes et le confinement, mais là, on a envie de se faire plaisir", témoigne Michèle, 71 ans, rencontrée ce mardi 19 mai dans les rues du Puy et venue s'acheter un tailleur. "Il faut rester prudent et respecter les consignes, mais on a quand même le droit de faire quelques achats", dit-elle dans un sourire que son masque ne parvient pas à dissimuler.

"On ne rattrappera pas ce qu'on a perdu mais il faut limiter les dégâts"
Après deux mois d'inactivité, il était temps de reprendre pour les professionnels qui doivent désormais mettre les bouchées doubles pour tenter de limiter la casse. "Deux mois de perdu, c'est deux mois de perdu", tranche Nelly Issartel, gérante des boutiques de Max, "surtout que le mois d'avril est pour moi le plus gros mois de marge, et là, c'est zéro. Ce déficit, il faudra essayer de le rattrapper mais ça va prendre du temps, beaucoup de temps".
Même son de cloche chez Amran Djerdi, gérant du magasin Cosmopolite : "on ne rattrappera pas ce qu'on a perdu mais il faut limiter les dégâts. Il faudra être patient avant de retrouver notre rythme de croisière mais ça reprend doucement". Il table sur 30 % de baisses sur l'année "mais il faut rester positif, si les clients consomment en local, on aura une chance de s'en sortir. On a une clientèle établie et c'est quand même une force".

----Moins de clients qu'avant mais surtout moins de "flâneurs"
C'est le constat partagé par les commerçants rencontrés : il y a certes moins de monde en boutique mais ceux qui se déplacent sont là pour consommer.
-----Le retour des clients coïncide avec le retour du soleil
"La première semaine, on n'a pas réussi à faire le chiffre mais depuis samedi, c'est beaucoup mieux", témoigne Nelly Issartel, "la météo est très importante pour nous". Pour Amran Djerdi également, la première semaine n'a pas été très bonne : "habituellement, cette période est une part importante du business et c'est reparti tout doucement avec une semaine pluvieuse mais là, on sent que le soleil est de retour et que les clients commencent à revenir".
Leur collègue France Croze, co-gérante de la boutique Les Cocottes, ne dresse pas tout à fait le même constat : "à mon grand étonnement, on a fait une super semaine, avec des clients qui avaient envie d'acheter et de se faire du bien. Malgré la météo, ils étaient déjà au rendez-vous".


(France Croze, co-gérante de la boutique Les Cocottes / Photo @ DR Maxime Pitavy / Zoomdici.fr)

Une collection printanière qui risque de leur rester sur les bras
Parmi les inquiétudes évoquées par les commerçants rencontrés, celle du stock n'est pas la moindre. "Les collections printanières sont entrées, mais elles ne sont pas ressorties", résume le gérant de Cosmopolite, "on a de petits pulls légers, des vestes ou des pantalons de mi-saison... tout ça risque de nous rester sur les bras". La problématique est la même pour les boutiques de Max : "c'est une collection qu'on a payée et c'est déjà presque la fin, on va donc avoir du stock sur les bras". Surtout que les soldes arrivent à grands pas (initialement prévues le 24 juin, elles pourraient être décalées ; on devrait être fixé fin mai). Tous les commerçants interrogés plaident en faveur de soldes fin juillet. Ils espèrent une belle saison cet été, avec un maximum de touristes dans les rues du Puy.

Désinfecter les habits et cabines d'essayage
Comme dans tous les pans de la société française, il faut s'adapter au virus : distribution à l'entrée de gel hydroalcoolique (parfois de masques et gants), rappel des mesures sanitaires, espacement des clients, cheminement avec signalétique au sol... Dans le prêt à porter, il y a quelques particularités. Par exemple les cabines d'essayage, qu'il faut désinfecter après chaque passage ou encore les habits essayés mais non achetés, qui sont mis de côté et passés au défroisseur vapeur à 60°C... Autant de mesures qui conduisent à la réorientation d'une personne exclusivement pour ces tâches parmi les six employées des boutiques de Max.

"Envie de se faire des petits plaisirs"
Après deux mois de confinement, c'est ce qui motive Agathe, 25 ans, originaire des Villettes et venue au Puy pour un entretien professionnel. Elle en profite pour faire quelques emplettes et se balader. "Si tout le monde respecte les consignes, il n'y aura pas de problème", affirme-t-elle, "on ne va pas non plus s'arrêter de vivre et c'est important de faire tourner l'économie locale".
Pour elle en effet, pas question d'acheter ce type de produits sur la toile : "j'ai envie de voir et toucher les choses... Et puis il y a le contact, le lien qu'on peut établir avec le commerçant". Une opinion qui fait écho à celle de Nelly Issartel : "notre force, c'est le contact et les clients sont contents de le retrouver".


("On ne va pas non plus s'arrêter de vivre", témoigne Agathe, cliente / Photo DR Maxime Pitavy / Zoomdici.fr)

Maxime Pitavy

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