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Cléon : "Cette fresque, c'était le moyen de boucler la boucle"
La semaine dernière, quatre fresques ont été réalisées au sein du Foyer Jeunes Travailleurs d'Issoire. Des réalisations 100% issoiriennes puisque c'est Yoan Boudon, alias Cléon, un enfant de la ville, qui en est à l'origine. Rencontre.
C'est avec la casquette à l'envers et la voix passionnée que Cléon nous accueille au sein du Foyer Jeunes Travailleurs La Passerelle à Issoire. Cléon, c'est Yoan Boudon, un artiste hip-hop passionné par cette culture qui ne le quitte jamais. "J'ai commencé par le breakdance quand j'étais plus jeune. J'étais au collège à Sévignet Saint-Louis, pas très loin d'ici. Avec une bande de potes, on venait s'entraîner à la maison des jeunes d'Issoire. C'est là que j'ai découvert la culture hip-hop, et j'ai tout de suite accroché. Forcément, j'ai découvert et je me suis intéressé de plus près aux autres disciplines comme le rap et le graffiti.
De fil en aiguille, je me suis retrouvé dans des open mic (ndlr : contraction du terme « Open Microphone » autrement dit « Micro ouvert à tous », qui offre la possibilité de monter sur scène et de chanter la chanson de votre choix devant un public), avant de mener des ateliers graffitis. Je suis tombé amoureux de la culture et c'est cela qui m'a fait découvrir d'autres disciplines", explique Cléon.
"Cet art, pour moi c'est un exutoire"
Cet artiste hip-hop de 26 ans a même réhabilité un studio de la maison des jeunes d'Issoire. Cléon est en pleine préparation de son premier album qu'il travaille dans ce studio. "Il y a tout le matériel disponible dans ce studio. Il était laissé un peu à l'abandon et là on a pu le réinvestir pour que tout le monde y ait accès. Il est disponible sur réservation, j'y vais souvent avec mes amis. J'ai tout à la maison, j'ai un home-studio, mais je l'utilise pour créer mes projets. On a un lieu dédié à cela désormais", avoue Cléon.
Yoan Boudon le dit lui même, il a besoin de cette culture hip-hop pour vivre. "Pour moi, c'est un exutoire. Que ce soit le rap, la danse ou le graffiti. Si je n'existe pas en tant qu'artiste, Yoan il reste seul chez lui à ne rien faire, à ne jamais vouloir sortir. L'art fait que je sors, que je vois des gens. Je ne suis pas quelqu'un d'à l'aise, qui a du bagou avec les gens, je suis plutôt quelqu'un d'introverti. L'art fait que ça m'évade, j'en ai besoin pour vivre", confie Cléon.
La fresque comme un symbole
Lorsque le Foyer Jeunes Travailleurs La Passerelle d'Issoire vient contacter Yoan Boudon, l'artiste voit le moyen de boucler une boucle. "J'ai côtoyé la structure donc c'était drôle de revenir ici pour faire un atelier. On m'a contacté et on m'a proposé l'idée de venir faire quatre graffitis avec des mots que le Foyer Jeunes Travailleurs voulaient mettre en avant. Faire des ateliers c'est toujours plaisant pour moi et puis c'était un peu spécial. Ils voulaient quelque chose de précis donc on m'a proposé des visuels. On m'a dit de rester concentré sur ces visuels", explique Cléon.
Sur les quatre graffitis présents dans les couloirs des locaux du Foyer Jeunes Travailleurs La Passerelle d'Issoire, chacun représente un mot thématique. Autonomie, ouverture à tous, vivre ensemble, et solidarité. Trois ont été créés par Cléon, l'artiste hip-hop. Et le dernier a été une oeuvre collective, avec les résidents. "C'était lors de la journée portes ouvertes. Tout le monde a été bien content de cet atelier-là. Il y avait une dizaine de personnes réparties en petits groupes qui venaient 15-20 minutes et qui repartaient. Il y a eu quelques erreurs forcément puisque c'était une initiation, ils débutaient donc c'est normal. On a pris beaucoup de plaisir à le faire et le résultat est cool", confie Cléon.