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Chadrac : déjà la 6ème fois qu'une voiture s'encastre dans leur mur

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:01

"Il faut faire quelque chose, on n'en peut plus". La gorge nouée, Jean Macia, retraité de Michelin, collectionne les articles de presse : c'est déjà la sixième fois qu'une voiture vient détruire son mur, avec des dégâts variés mais toujours conséquents et des factures allant de 500 à 5 000 €, en fonction de l'étendue des travaux (s'il faut refaire le crépis, la peinture, réparer le portail, le mur, etc.).
C'est bien son assurance qui prend en charge la note mais il y a souvent une franchise qui reste à charge (en plus des nombreuses démarches à entreprendre pour faire faire des devis) et surtout, un préjudice moral : "quand on est sorti de son lit, en pleine nuit, parce qu'il y a une voiture jusque dans votre salon, c'est traumatisant", témoigne sa femme Evelyne.
Lors du dernier sinistre, le mur est endommagé sur "une vingtaine de mètres", relève le procès verbal et l'expert, qui doit passer début février, constatera les deux accidents.

----Le projet, évalué à un peu moins de 3 M € TTC, devrait refondre toute l'avenue, avec un terre-plein central sembable à celui de l'avenue Charles et Adrien Dupuy à Brives-Charensac. Il comprend la réfection des routes et des parkings, la création de voies douces le long des avenues, un nouvel éclairage et des modifications de carrefours. Les appels d'offre n'ont pas encore été lancés mais la municipalité espère un début des travaux en avril pour une livraison fin 2020.-----"Celui qui veut accélérer, il peut aller jusqu'à 130 km/h"
Pour ce couple de retraités, le responsable est tout trouvé : le maire de Chadrac, Gérard Convert, qui n'a "jamais accepté" d'entreprendre des travaux sur cette portion de route (entre le rond-point de la Croix et l'ADMR) qu'ils jugent très dangereuse. "Celui qui veut accélérer, il peut aller jusqu'à 130 km/h", estime-t-il, "il n'y a rien pour les arrêter".
Cette avenue, dont le panneau a été arraché lors du dernier incident, survenu ce vendredi 3 janvier 2020, voit passer chaque jour entre 4 500 et 5 000 véhicules. Elle est limitée à 50 km/h et dans le projet porté par la municipalité (voir encadré), la vitesse serait réduite à 30 km/h. Ce que demande ce couple depuis des années déjà mais il reste malgré tout sceptique : il attend également un ralentisseur de type dos d'âne ou chicane pour vraiment forcer les automobilistes à lever le pied.
C'est pourquoi Jean Macia a décidé d'adresser une lettre au maire de Chadrac, comme il l'avait déjà fait en 2015. "On veut pouvoir dormir tranquille", lance le retraité, "ils attendent un mort avant de faire quelque chose ?", surenchérit sa compagne.


(Jean Macia collectionne les articles de presse : c'est déjà la sixième fois qu'une voiture vient détruire son mur. / Photo @ DR Zoomdici.fr Maxime Pitavy)

"Je ne pense pas que la présence d'obstacles aurait changé la donne"
Joint par téléphone, le maire de Chadrac tient à tempérer le réçit : "bien sûr six accidents, c'est traumatisant, mais ce sont des accidents survenus sur une quinzaine d'années et pendant longtemps il n'y a rien eu".
Il reconnaît les deux accidents récents en peu de temps mais souligne : "ce sont souvent des circonstances très particulières, de bien malheureuses coïncidences : l'une était sous l'emprise de médicaments, un autre alcoolisé. En novembre, c'était un délit de fuite pour échapper à un contrôle de police... Je ne pense pas que la présence d'obstacles aurait changé la donne".

Un virage modifié avec une chicane à hauteur du giratoire devrait permettre de couper la vitesse
Surtout que les incivilités persistent et que certains ne respectent pas les interdictions. La seule solution est alors de placer un ralentisseur mais les riverains n'apprécient guère... "On a fait mettre des coussins berlinois route de la météo et les automobilistes n'arrêtent pas de s'en plaindre. Idem rue des cités, où il a même fallu les raboter", témoigne le premier magistrat de Chadrac, "partout où on en met, les gens râlent". 
Pour autant, dans le projet de l'avenue Pierre et Marie Curie et Coubertin, la zone pourrait même être réduite à 20 km/h. Ce sera la prochaine municipalité qui le déterminera dans le détail (Gérard Convert ne se représente pas). Le cabinet d'études techniques et de maîtrise d'œuvre AB2R, du Puy-en-Velay, est d'ailleurs "au courant de la particularité de cet endroit et un aménagement y est prévu". Un virage modifié avec une chicane à hauteur du giratoire devrait permettre de couper la vitesse. "À part poser des barrières Vauban, je ne vois pas ce qu'on peut faire de plus", conclut l'élu.

Maxime Pitavy

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