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'''C'est une certitude, des véhicules ne rentreront pas dans les clous'''
Entre ceux qui devaient passer leur véhicule en début d'année et ceux qui devaient le faire pendant le confinement, la liste d'attente ne cesse de cesse de s'alonger.
Surtout que la réforme des contrôles techniques, entrée en vigueur en mai 2018, avait poussé un bon nombre d'automobilistes a anticiper leur passage pour deux raisons essentielles : le coût, qui a sensiblement augmenté, et le nombre de points contrôlés et de défaillances répertoriés, qui est également en hausse, ce qui restreint les chances de voir passer son véhicule sans encombre au contrôle.
"Avec le temps, tous ces rendez-vous se sont agglutinés et il y avait déjà une forte charge de travail en début d'année", relève Serge Martin, gérant du centre de contrôle technique Autosur du Puy-en-Velay. Et ce retard, accumulé au retard provoqué par le confinement, conduit à un rythme "intenable" en ce moment.
Réouvert dès le 6 avril, le centre n'a pas accueilli grand monde durant le confinement
Pourtant, le centre de contrôle technique ponot fait partie des rares à avoir rouvert ses portes bien avant le 11 mai. En effet, un peu plus d'une semaine après le début du confinement, la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, a indiqué via un communiqué de presse que les centres de contrôle technique étaient autorisés à ouvrir lors du confinement.
Malgré tout, la majorité des contrôleurs techniques ont baissé les rideaux. L'activité était trop risquée et les contrôleurs n'étaient pas forcément équipés pour affronter cette crise sanitaire. Dès le 6 avril, Serge Martin a fait le choix de rouvrir mais "avec très peu d'activité finalement" car "les gens n'osaient pas venir puisqu'ils n'avaient pas d'autorisation spécifique pour le faire et ils avaient peur de se retrouver avec une amende de 135 €".
Plexiglass à l'entrée, désinfection du matériel, réceptacle pour déposer clefs et carte grise, mesures de distanciation... Bien des choses ont changer dans ce secteur d'activité comme dans tous les autres. / Photo DR Maxime Pitavy / Zoomdici.fr
----"En moyenne, à deux contrôleurs, on passe 22 à 23 véhicules par jour", affirme Serge Martin qui n'a qu'un conseil à adresser aux automobilistes : "être patients".-----Quid des automobilistes qui ne pourront pas organiser leur visite avant la date butoir ?
Ce n'est que depuis une quinzaine de jours que l'affluence revient. "Là, il faut compter trois à quatre semaines de délais", explique le contrôleur, et sa femme Catherine de vérifier dans l'agenda : "le prochain rendez-vous que je pourrais vous proposer serait pour le 10 juin (ndlr : reportage réalisé ce mercredi 13 mai)". Car désormais, il faut faire face à "un flux incessant ; tout le monde veut venir maintenant".
Enfin, s'il pense qu'avec l'inertie, une une décrue devrait s'enclencher d'ici cet été, reste une question en suspens : celle des automobilistes qui ne pourront pas organiser leur visite avant la date butoire. Certes, le gouvernement a proposé un report de la date butoir des véhicules qui devaient passer leur contrôle au-delà du 12 mars, avec une tolérance de trois mois et une date butoire au 23 août du fait du prolongement de l'urgence sanitaire, mais pas sûr que les centres soient en mesures de tous les absorber d'ici là. Sans oublier ceux dont la validité du contrôle technique prenait fin avant le 12 mars. "C'est une certitude, il y aura des véhicules qui ne rentreront pas dans les clous", conclut-il.
Maxime Pitavy
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